Un garçon de Gaza décrit les exécutions massives à l’hôpital al-Shifa

Farouk Mohammed Ahmed est le seul survivant d’une des nombreuses exécutions massives perpétrées par l’armée israélienne au Complexe médical al-Shifa, à Gaza même.

Farouk Mohammed Ahmed est le seul survivant d'une des nombreuses exécutions massives à al-Shifa. (Photo : extraite d'une vidéo)

Farouk Mohammed Ahmed est le seul survivant d’une des nombreuses exécutions massives à al-Shifa. (Photo : extraite d’une vidéo)

 

Équipe rédactionnelle The Palestine Chronicle (AJA), 24 mars 2024

Lors d’une interview enregistrée sur vidéo et publiée par Al-Jazeera et d’autres médias, le garçon décrit ce qui lui est arrivé à lui et à huit autres personnes, dont son père et son frère, quand ils ont été pris en otage à l’intérieur même de l’hôpital.

« J’ai fui. Mais juste avant de le faire, j’ai levé la tête. Ça tirait encore plus. Mon père ne réagissait plus. Plus personne ne réagissait »,

dit-il.

Voici le témoignage complet, même s’il est très bref, de Farouk.

 

« Fils, enfuis-toi ! »

« Ils nous ont obligés à nous déshabiller complètement. Ils nous ont laissés debout dans le bâtiment pendant deux heures. Puis ils nous ont emmenés à al-Shifa (l’hôpital).

« Ils nous ont conduits au milieu d’al-Shifa. Après ça, ils nous ont laissés là pendant environ une heure. Ils nous ont emmenés à la tour al-Shifa. Là, ils nous ont fait monter au premier étage.

« Ils nous ont fait coucher à même le sol, avant de nous faire monter au dernier étage.

« Ils ont pris les CI de tout le monde et nous ont demandé notre âge.

« Ils nous ont laissés là environ trois heures, puis ont dit : ‘Vous êtes en sécurité. Vous pouvez aller vers le sud.’

 

 

« Nous nous sommes relevés mais, alors, ils ont ouvert le feu. Nous nous sommes tous recouchés au sol. Puis, les snipers se sont amusés à nous abattre l’un après l’autre.

« Quelqu’un (à côté de moi) a été touché au ventre. Puis il a levé la tête pour regarder et ils lui ont tiré une balle dans la tête. Tout son sang m’a éclaboussé.

« Nous étions neuf, Abu Awad et ses deux enfants ont été tués, et mon père, puisse Allah bénir son âme, et mon frère Yousef, et nous avions aussi quelqu’un de 67 ans. Ils n’avaient pas encore emmené ses enfants avec lui.

« Il (le vieil homme) m’a dit : ‘Si tu pouvais m’aider à me détacher… J’irai avec toi.’

« Au moment où il a bougé, ils lui ont mis une balle dans la tête.

« Mon père récitait la shahada (la déclaration qu’on prononce avant de mourir) à voix basse. (Dans son dernier souffle), il a dit : « Fils, si tu peux t’enfuir, fais-le ! » Je me suis encouru . Mais, juste avant de le faire, j’ai levé la tête. Ça tirait encore plus. Mon père ne réagissait plus. Plus personne ne réagissait. »

 

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Publié le 24 mars 2024 sur The Palestine Chronicle
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

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