Communiqué de l’université populaire de Bruxelles (ULB occupée)

Communiqué de presse des étudiants de l’ULB. En ce 6 mai 2024, après plus de 7 mois de génocide et 76 ans d’une Nakba ininterrompue, la communauté étudiante  s’unifie dans un mouvement de solidarité et de convergence. 

Nous exigeons que l’ULB rompe immédiatement et sans équivoque toutes formes de collaboration avec les institutions académiques et les entreprises sionistes qui participent à l’oppression systématique du peuple palestinien en Palestine. Nous rejoignons le mouvement historique d’occupations des universités dans le monde et nous occupons notre université contre le génocide en cours ainsi que pour dénoncer et démanteler la participation de notre université à des systèmes coloniaux et impérialistes qui perpétuent l’injustice, l’oppression et les violations flagrantes des droits humains. Nous reprenons nos espaces, nos campus et nos bâtiments dans nos universités. Nous nous joignons à l’appel d’une université populaire et décoloniale, où tous.te.s auront accès au savoir, à la discussion ainsi qu’à l’autogestion. Non pas un accès à un savoir dédié à dominer, oppresser, surveiller, coloniser et massacrer les populations du monde mais un endroit d’éducation populaire …

Depuis le 17 avril, et l’occupation de l’université de Columbia à New York aux Etats-Unis, plus d’une cinquantaine de campus sont occupés de par le monde. Les étudiant.es, les professeur.es ainsi que les travailleur.euses du monde occupent les campus et appellent à intensifier la résistance contre le génocide en cours, la colonisation israélienne et la collaboration de nos institutions académiques avec cette dernière. A l’heure actuelle, dans le même temps que l’armée israélienne bombarde Rafah et s’apprête à l’envahir, une intense répression s’abat sur les occupations de campus en particulier aux Etats-Unis ainsi qu’en France. Nous affirmons tout notre soutien à nos camarades et comprenons la réaction des universités et des états occidentaux comme un acte de solidarité de ces derniers avec le projet colonial israélien. 

Nous dénonçons les partenariats actifs entre l’ULB et l’entité sioniste israélienne. L’engagement de l’ULB dans un projet de recherche avec le Technion, impliqué dans le développement de technologies militaires, et les collaborations avec l’Université hébraïque de Jérusalem et l’Institut Weizmann des Sciences, constituent un renforcement direct des structures de colonisation. De plus, notre université maintient des partenariats avec des entités telles que Thales, notoirement critiquée pour son implication dans l’industrie de l’armement et pour ses pratiques contraires aux principes des droits humains.

Nous refusons en tant qu’étudiant.es, que membres du corps académiques et techniques, que le savoir et les outils que nous produisons soient destinés à maintenir les peuples sous la domination de régime coloniaux et impérialistes. 

Nous exigeons également l’annulation immédiate de la venue de l’ancien ambassadeur de l’entité coloniale israélienne, prévue lors de la conférence du 3 juin, en affirmant notre opposition inébranlable face à toute forme de normalisation et des relations avec des représentants de cet État. L’ULB n’a de cesse de se prétendre « engagée », de revendiquer l’histoire de la résistance, de l’antifascisme et de l’antiracisme mais dans le même temps, elle n’a aucune honte a inviter les représentants d’un état colonial et criminel, dont le développement idéologique est une des expressions les plus fortes du fascisme contemporain. Nous ne pouvons accepter qu’un représentant d’un état fasciste, suprématiste, d’apartheid, de racisme basé sur la spoliation des terres palestiniennes et le nettoyage ethnique depuis sa création, vienne justifier et défendre les intérêts de l’état israélien, de sucroit en plein génocide. 

Les actions de l’administration universitaire, qui ont consisté à ignorer les multiples lettres ouvertes, pétitions, et manifestations continues sur le campus, démontrent une indifférence flagrante envers les voix et les volontés de ses étudiant.e.s, professeurs et personnel et ne nous laisse pas d’autres choix. Le temps des discussions polies et des négociations en coulisses est révolu. L’indifférence de l’administration face aux demandes étudiantes nous pousse à intensifier nos actions. 

Nous rejetons catégoriquement les justifications de l’ULB, qui prétend maintenir ces partenariats sous couvert de raisons économiques et budgétaires ainsi que de la collaboration internationale. Ces arguments, ridicules lorsqu’il s’agit de réagir face à un génocide, ne font que masquer une tendance inquiétante et historique des universités à sacrifier leurs principes si cher de « droits humains » pour des gains politiques et financiers, s’alignant systématiquement avec des forces oppressives plutôt que de défendre les principes de justice et d’équité qu’iels prétendent soutenir. 

Nous appelons l’ULB à divulguer immédiatement tous les détails concernant ces partenariats, à se désinvestir des entités qui soutiennent le génocide et les pratiques coloniales, et à défendre les droits de Gaza, de la Palestine et de tous les membres de la communauté universitaire.

Aujourd’hui, en assumant pleinement notre responsabilité historique, nous rejoignons le mouvement mondial de décolonisation en Palestine, intégrant ainsi un front universel contre l’impérialisme occidental. Nous, étudiant.e.s, professeur.e.s et personnel, nous engageons résolument pour la libération de la Palestine et la fin de l’oppression et de la colonisation. Il n’est plus question de rester spectateurs ; nous exigeons des actions tangibles, nous luttons pour la justice, et nous persistons jusqu’à ce que notre université soit affranchie de ses partenariats avec l’entité sioniste israélienne. 

Pour une Palestine libre  et décolonisée de la mer au Jourdain,  pour le droit de retour des réfugié.es, pour la libération de tous.tes les prisonnier.es politiques palestinien.nes !

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Le bâtiment occupé à l’ULB a été rebaptisé bâtiment Walid Daqqah par les étudiants.

Walid Daqqah est un révolutionnaire palestinien, écrivain renommé, qui a été détenu depuis 1986 dans les prisons sionistes et assassiné en détention le 7 avril 2024 par l’état colonial après une vie de résistance.

Trouvez tous des textes écrits par Walid Daqqah et des articles le concernant ICI.

 

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