Libérez Khalida Jarrar : La détention administrative de la féministe et femme de gauche palestinienne est prolongée
Ce lundi 24 juin 2024, c’est-à-dire à la veille de l’expiration de son précédent ordre de détention, la prisonnière palestinienne, avocate de la liberté des captifs, intellectuelle de gauche et féministe Khalida Jarrar s’est vu infliger six mois supplémentaires derrière les barreaux sionistes, sans accusation ni procès, dans le cadre de la « détention administrative ».
Samidoun, 24 juin 2024
Actuellement, plus de 3 500 Palestiniens sont incarcérés en détention administrative, sur près de 10 000 captifs aux mains du régime sioniste, dont la plupart font l’objet de tortures extrêmes, de mauvais traitements en tous genres et de privation de nourriture, et qui, pourtant, continuent de résister et de souffrir pour la libération de la Palestine.
Khalida Jarrar a été littéralement kidnappée chez elle aux toutes premières heures du 26 décembre 2023 dans le cadre des arrestations massives par les forces sionistes en Cisjordanie, en Palestine occupée, durant le génocide de Gaza.
Actuellement, elle travaille comme intellectuelle et chercheuse à l’Institut Muwatin de l’Université de Birzeit. En fait, il était prévu le 27 décembre qu’elle fasse partie d’un panel rassemblé par Jadaliyya sur l’emprisonnement en temps de génocide ; c’est la veille de cet événement qu’on l’a enlevée à son domicile.
Khalida Jarrar, une dirigeante politique historique de gauche du Front populaire pour la libération de la Palestine, a été emprisonnée à de multiples reprises par le régime d’occupation, entre autres, en 2015, quand sa détention administrative sans accusation ni procès a soulevé des protestations au niveau mondial avant qu’elle ne soit ensuite traduite devant les tribunaux militaires de l’occupation. Toute sa vie, elle a été l’avocate de la libération des prisonniers politiques et elle était particulièrement ciblée pour ses prises de position et sa défense de la libération des prisonniers palestiniens.
En 2019, elle avait de nouveau été arrêtée par le régime d’occupation. Alors qu’elle était en prison, sa fille Suha était décédée tragiquement. On lui avait refusé le droit de voir le corps de sa fille Suha et d’assister aux funérailles avant qu’elle ne soit de nouveau libérée en 2021.
Durant ses deux périodes d’emprisonnement, elle avait instauré des programmes éducatifs indépendants afin de donner aux mineures emprisonnées les cours de niveau supérieur qu’on leur refusait en même temps qu’on refusait aux prisonnières adultes les droits dictés par les lois internationales.
Elle parle de son emprisonnement dans le livre « Our Vision for Liberation » (Notre vision de la libération) (*), par Ramzy Baroud et Ilan Pappe ; sa contribution a été publiée par The Palestine Chronicle.
Alors que le régime sioniste se livre à un génocide sans retenue contre le peuple palestinien à Gaza, il a capturé des milliers de prisonniers qu’il a soumis à des conditions horribles.
Les Palestiniens de Gaza en particulier ont été brutalement et régulièrement torturés et maltraités par les forces d’occupation – par exemple au camp de concentration de Sde Teiman, où des récits extrêmes de torture et de mauvais traitements rapportés par des civils palestiniens libérés faisaient état d’amputations forcées, d’agressions sexuelles, de privation prolongée de nourriture et autres mauvais traitements tout aussi sévères.
Il s’agit à la fois de la poursuite de l’attaque contre le peuple palestinien et d’un mécanisme visant à faire augmenter le nombre de prisonniers en vue de pouvoir manipuler les résultats d’un échange de prisonniers avec la résistance palestinienne. Ils détiennent les Palestiniens comme Khalida Jarrar en otage.
Liberté pour Khalida Jarrar et pour tous les Palestiniens dans les prisons sionistes, impérialistes et réactionnaires !
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Publié le 24 juin 2024 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
(*) Le livre paraîtra bientôt en français.
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Des textes de Khalida Jarrar et d’autres prisonnières palestiniennes sont également publiés dans le livre « SUMUD, paroles de résistance des prisonnières palestiniennes« .