Le boycott d’Israël et la solidarité avec la résistance du peuple palestinien
Le développement significatif des campagnes de boycott en soutien à la résistance du peuple palestinien à travers le monde est un point d’appui pour renforcer le large mouvement anti-impérialiste et antisioniste dont la Palestine a besoin.
Dans une prise de position récemment publiée, le Comité BDS de l’ULB en Belgique rappelle qu’ils sont
« fermement convaincus que le boycott est une arme puissante et accessible, surtout pour nous, citoyen.ne.s d’Occident et d’Europe, complices par leur soutien économique et financier à l’État colon. Le boycott permet de mettre la pression sur nos instances et nos industries pour les forcer à rompre leur complicité avec la colonisation de la Palestine. En ciblant les entreprises et institutions qui profitent de l’occupation et de l’oppression des Palestinien.ne.s, nous pouvons créer un impact économique tangible et pousser nos gouvernements à reconsidérer leur soutien complice à l’entité sioniste. »
Ils poursuivent en affirmant que
« cette stratégie du boycott, bien que centrale, n’est pas exclusive dans la lutte pour la Palestine depuis l’Europe. Un autre rôle important est celui de la sensibilisation, notamment par le discours, autour de la lutte palestinienne. Cela passe par l’inversion des narratifs sur le droit à la résistance. Ce droit, reconnu formellement aux Palestinien.ne.s à maintes reprises (dont récemment dans la dernière ordonnance de la CIJ), nous pousse à refuser la criminalisation de la parole autour de la résistance. Cette criminalisation fait partie d’une stratégie plus large de l’entité sioniste visant à museler la parole palestinienne. […] Pour nous, les campagnes de boycott et le soutien à la résistance en tant que droit ne sont pas incompatibles. Au contraire, ces stratégies sont liées et mènent toutes deux vers la fin de la colonisation et la libération de la Palestine. »
Cette prise de position s’inscrit dans la longue tradition du boycott antisioniste qui conçoit cet outil de mobilisation comme complémentaires avec les autres formes de luttes et de résistances. Plusieurs organisations engagées dans cette mobilisation au cœur du Monde Arabe ont illustré cet engagement en publiant une déclaration importante en novembre dernier.
Dans ce document publié dans le journal libanais Al Akhbar, elles affirment qu’elles
« ne reconnaissent pas la légitimité de l’entité israélienne et la percevons comme une entité coloniale occidentale de peuplement dans notre pays, pas plus que nous ne reconnaissons le moindre accord arabe ou palestinien avec cette entité »
et poursuivent en rappelant que
« [leur] lutte dans les mouvements de boycott n’est pas une alternative à la résistance armée et à la confrontation militaire avec l’ennemi. En général, les peuples ne triomphent pas de leur oppresseur en recourant à une unique méthode de confrontation et de résistance, mais plutôt en combinant de multiples formes. »
Cette déclaration a été signée par des groupes du Liban, de Bahreïn, de la Tunisie, de l’Égypte, du Maroc et de la Jordanie parmi lesquels la Société bahreïnie contre la normalisation avec l’ennemi sioniste, le Front marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation ou encore la Campagne de boycott des supporters d’« Israël » au Liban.
Alors que le génocide en cours à Gaza se poursuit depuis près de 300 jours grâce à la complicité des entreprises et gouvernements occidentaux, le développement significatif des campagnes de boycott en soutien à la résistance du peuple palestinien à travers le monde est un point d’appui pour renforcer le large mouvement anti-impérialiste et antisioniste dont la Palestine a besoin. Face à l’urgence de la situation et à la criminalisation croissante de la solidarité, nous devons plus que jamais faire front ensemble pour faire grandir ces mobilisations !
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Publié le 29 juillet 2024 sur Collectif Palestine Vaincra
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« La lutte populaire, la résistance armée, le mouvement de boycott arabe et international et les mouvements et combats de masse mondiaux pour la libération coulent, comme des torrents d’eau, à travers différentes terres et le long de différentes routes, pour se rassembler dans le courant précipité d’un avenir révolutionnaire palestinien. »