Le plan d’extermination israélien est en cours dans le nord de Gaza

Samedi, des dizaines de personnes ont été tuées à Beit Lahiya au moment où des avions de combat israéliens ont pulvérisé des blocs résidentiels entiers quelques jours à peine après que l’ONU avait prévenu que des dizaines de milliers de Palestiniens couraient « un grave danger » dans le nord de Gaza.

 

19 octobre 2024. Des Palestiniens lors d'une distribution de nourriture à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

19 octobre 2024. Des Palestiniens lors d’une distribution de nourriture à Jabaliya, dans le nord de Gaza. (Photo : Hasan Alzaanin / TASS)

 

Maureen Clare Murphy, 20 octobre 2024

La réalité devient de plus en plus brutale à chaque jour qui passe, pour les Palestiniens de Gaza, où plus de 43 000 personnes ont été tuées depuis octobre dernier, sans parler des milliers de morts supplémentaires, non repris dans les chiffres, qui gisent toujours sous les décombres.

« Des vivres essentiels à la survie des gens et de l’aide humanitaire sont bloqués à chaque tournant »,

a expliqué cette semaine une haute responsable de l’ONU devant le Conseil de sécurité.

Joyce Msuya, la responsable par intérim des secours de l’ONU, a ajouté mercredi que le Conseil de sécurité et tous les États membres de l’ONU « doivent exercer toute leur influence » pour faire en sorte que l’on respecte les lois internationales humanitaires.

« Les atrocités à Gaza doivent cesser, mais cela ne peut se faire par des paroles uniquement ; cela doit se faire via l’action – une action urgente, sans équivoque »,

a-t-elle ajouté.

Trois éminentes organisations palestiniennes des droits humains – Al-Haq, Al Mezan et le Centre palestinien pour les droits humains (CPDH) – ont déclaré cette semaine que les civils dans le nord de Gaza

« sont punis parce qu’ils continuent de refuser de suivre les ordres de déplacement forcé, émis illégalement par Israël ».

Sans le moindre endroit sûr où se rendre, les Palestiniens du nord de Gaza craignent que, s’ils doivent fuir, ils n’auront plus jamais la possibilité de revenir.

Le plan d’Israël en vue de repeupler Gaza en y transférant illégalement sa propre population civile et en annexant le nord « devient plus clair de jour en jour », ont déclaré les organisations palestiniennes des droits humains.

Pour le démontrer, plusieurs députés israéliens du parti du Likoud (le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou) ont l’intention de participer à une conférence intitulée « En préparation du repeuplement de Gaza » et qui doit se tenir ce lundi.

Les Palestiniens qui tentent de fuir à partir de Jabaliya, de Beit Lahiya et de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza,

« sont abattus et tués par les snipers, quadricoptères et autres drones israéliens »,

ont déclaré les organisations de défense des droits.

 

Des déplacements forcés sous des pluies de balles

Les organisations palestiniennes ont déclaré qu’Israël appliquait un plan dirigé par Giora Eiland, un proche conseiller du ministre de la défense Yoav Gallant, et qui vise à exterminer ou à expulser les Palestiniens du nord de Gaza.

Le plan implique

« un état de siège complet, le refus d’entrée à toute aide humanitaire, l’obligation pour les Palestiniens de s’en aller et la désignation illégale de toute personne qui restera comme cible militaire »,

ont-elles ajouté.

Au début du génocide, Eiland avait recommandé à Israël de permettre ou d’encourager les épidémies parmi la population palestinienne de Gaza en tant que moyen de « rapprocher la victoire » et de « réduire les pertes » parmi les soldats israéliens.

Plus tôt cette semaine, près de quarante organisations humanitaires ont qualifié l’ordre donné par Israël à quelque 400 000 Palestiniens d’évacuer le nord de Gaza de « déplacements forcés sous des pluies de balles ».

En Israël, quatre organisations des droits humains ont également réclamé une action internationale pour empêcher le transfert forcé de civils dans le nord de Gaza en recourant au siège et à l’affamement.

« Le nord de Gaza est en train d’être rayé de la carte »,

ont mis en garde les organisations, avec les civils que l’on affame et bombarde et les hôpitaux que l’on prive des fournitures essentielles nécessaires pour sauver les vies des personnes blessées au cours des attaques israéliennes.

Les organisations ont réclamé un cessez-le-feu immédiat, la fin de l’occupation israélienne et l’arrêt des transferts d’armes

« qui pourraient être utilisées pour commettre d’autres violations des lois internationales humanitaires ».
En Israël, quatre organisations des droits humains ont également réclamé une action internationale pour empêcher le transfert forcé de civils dans le nord de Gaza en recourant au siège et à l’affamement.

En Israël, quatre organisations des droits humains ont également réclamé une action internationale pour empêcher le transfert forcé de civils dans le nord de Gaza en recourant au siège et à l’affamement.

Si les États tiers s’obstinent dans leur approche attentiste, donnant ainsi « la possibilité à Israël de liquider le nord de Gaza, ils seront ses complices »,

ont ajouté les organisations israéliennes des droits humains.

« Tous les États et les institutions internationales concernées devraient agir maintenant et utiliser tous les outils dont elles disposent – juridiques, diplomatiques et économiques – pour empêcher cela »,

ont encore dit les organisations israéliennes.

Faisant remarquer que leurs appels adressés cette année à la « communauté internationale » avaient été ignorés, les trois organisations palestiniennes des droits humains ont invité « les gens libres du monde entier à exercer une pression maximale sur leurs gouvernements » afin de mettre un terme au génocide de Gaza.

 

La mise en garde des EU

Lundi, le secrétaire d’État américain et celui de la Défense ont adressé une lettre aux hauts responsables israéliens en demandant qu’Israël prenne des mesures en vue d’améliorer la livraison de l’aide humanitaire à Gaza, tout en faisant remarquer que la quantité d’aide autorisée à entrer en septembre était

« la plus faible de n’importe quel mois depuis le début de la guerre ».

Les responsables américains ont donné 30 jours à Israël pour appliquer une augmentation « de toutes les formes d’aide humanitaire dans tout Gaza », et ce, afin d’éviter des restrictions potentielles de l’aide militaire américaine.

Entre-temps, cette semaine, Washington a envoyé en Israël un système antimissile avancé de conception américaine ainsi qu’une centaine d’hommes censés le faire fonctionner après qu’un barrage de missiles balistiques lancés par l’Iran avait touché trois installations de l’armée israélienne et de ses renseignements le 1er octobre.

Il s’agit de l’ultimatum le plus tranché adressé à Israël par l’administration Biden cette année écoulée. Mais son timing, du fait que toute conséquence potentielle ne pourrait venir qu’après les élections américaines début novembre, a poussé de nombreux observateurs à froncer les sourcils.

De plus, les prises de position publiques américaines réclamant davantage d’aide sont torpillées par ce qu’a été la realpolitik de Washington tout au long de l’année écoulée : la falsification délibérée des rapports gouvernementaux afin de couvrir la façon dont Israël a délibérément bloqué l’entrée de fournitures humanitaires à Gaza.

Admettre la réalité déclencherait des dispositions dans la loi américaine qui interdiraient le transfert d’armes vers des gouvernements qui bloquent l’aide humanitaire – c’est précisément ce qu’a toujours fait Israël au su de Washington et, de plus, avec son approbation.

 
Netanyahou remet ça avec sa « pression maximale »

Entre-temps, avec l’assassinat  du dirigeant du Hamas Yahya Sinwar mercredi, Natanyahou a torpillé toute perspective de relance d’une piste diplomatique en vue de mettre un terme à la guerre et d’assurer la libération des otages israéliens et étrangers toujours détenus à Gaza.

Samedi, l’armée israélienne a largué des tracts dans le sud de Gaza montrant le corps de Sinwar et portant un message disant que « le Hamas ne régnera plus à Gaza ».

« Tous ceux qui déposeront les armes et restitueront les otages auront la permission de s’en aller et de vivre en paix »,

disait le tract en arabe, se faisant ainsi l’écho d’une déclaration de Netanyahou après l’annonce de la mort de Yahya Sinwar jeudi dernier.

Vendredi, tout en confirmant la mort de Sinwar, le haut responsable du Hamas Khalil al-Hayya a répété une fois encore que les captifs à Gaza ne seraient pas renvoyés à Gaza tant qu’il ne serait pas mis un terme à la guerre.

Tout indique que Netanyahou maintient sa stratégie de la « pression maximale » sur Gaza et sur le Liban, accroissant ainsi la probabilité d’une confrontation militaire régionale – voire mondiale – catastrophique, qui impliquerait les EU et l’Iran.

Netanyahou a accusé l’Iran d’avoir tenté de l’assassiner après qu’un drone apparemment lancé depuis le Liban samedi a touché sa maison à Césarée, dans le centre d’Israël.

Le cabinet du Premier ministre a déclaré que Netanyahou et sa femme n’étaient pas chez eux quand leur maison a été attaquée et qu’il n’y avait pas eu de victimes.

L’Iran s’est distancié de cette frappe de drone. Le porte-parole de la mission de Téhéran à l’ONU a expliqué à l’adresse des médias américains que c’était le Hezbollah libanais qui avait effectué cette opération.

Entre-temps, Washington

« enquête sur une fuite de renseignements américains hautement confidentiels sur les plans israéliens de représailles contre l’Iran »,

a rapporté CNN samedi.

Les documents qui ont transpiré et qui sont datés des 15 et 16 octobre, ont commencé à circuler sur Telegram vendredi, selon CNN, qui a déclaré que l’une des trois personnes familiarisée avec la question avait confirmé leur authenticité.

La fuite de documents classés « top secret » et décrivant des plans tactiques d’Israël constituerait un « manquement grave » qui pourrait nuire à « la coordination à venir entre les EU et Israël », a expliqué à CNN Mick Mulroy, un ancien haut fonctionnaire du département de la défense et agent retraité de la CIA.

 

« Extermination » dans le nord de Gaza

L’armée israélienne a intensifié ses attaques contre Jabaliya, le plus grand des camps de réfugiés établis à Gaza après le nettoyage ethnique de la Palestine en 1948, et contre les villes voisines de Beit Hanoun et de Beit Lahiya.

Les troupes israéliennes ont assiégé plusieurs refuges hébergeant des civils déplacés avant de les prendre d’assaut samedi. Des vidéos ont circulé dans les médias sociaux, montrant des dizaines d’hommes arrêtés et potentiellement de jeunes garçons aussi, les yeux bandés et les mains entravées :

Les Palestiniens ont mis en garde contre le fait qu’Israël était en train d’oblitérer le camp de Jabaliya et un black-out des communications dans toute la zone a empêché les gens de se renseigner sur le sort de leurs proches au moment où l’on a dit que l’armée avait fait sauter des blocs résidentiels entiers à Beit Lahiya.

Eid Sabbah, le directeur des infirmiers de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya, a déclaré que quatre des cinq blocs résidentiels avaient été rasés jusqu’au sol par les frappes de l’aviation israélienne.

L’hôpital a accueilli quelque 70 corps et des dizaines de personnes blessées, alors qu’un nombre de victimes plus important encore est resté piégé sous les décombres, a encore dit Sabbah.

« Nous demandons à Dieu Tout-Puissant d’avoir pitié des enfants de notre nation et d’ôter ce nuage et ce fardeau d’au-dessus de nous et des enfants de notre nation »,

a-t-il ajouté.

« Et de lever le siège de l’hôpital Kamal Adwan et de tous les hôpitaux, et que la vie puisse revenir à la normale et que le monde entier (…) donne de la voix avant qu’il ne soit trop tard, avant que notre nation ne soit exterminée. »

Al-Awda et l’Hôpital indonésien – les seuls autres hôpitaux à être restés opérationnels dans l’extrême nord de Gaza – ont été directement touchés par les attaques israéliennes de vendredi.

« Ces deux dernières semaines, les forces israéliennes ont accentué leur pression sur ces hôpitaux pour qu’ils soient évacués, mais les patients n’avaient nulle part où aller »,

a expliqué samedi Muhannad Hadi, le coordinateur humanitaire de l’ONU en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Deux patients dans un état critique sont morts à l’Hôpital indonésien parce que ce dernier est tombé à court d’électricité au moment où son générateur à été touché dans l’attaque, a fait savoir Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Hadi a expliqué que l’hôpital Kamal Adwan traitait plus de 370 patients, dont la plupart sont des cas de traumatisme, et

« il est dramatiquement à court de lits, de médicaments, de fournitures médicales et de carburant ».

Hadi a ajouté qu’Israël n’avait pas répondu à une requête urgente de l’ONU de pouvoir accéder au nord de Gaza afin d’y secourir les blessés piégés dans les décombres des immeubles détruits.

 

Des Palestiniens tués dans une école de l’ONU

Des dizaines de personnes ont été tuées lors d’une frappe israélienne contre une école utilisée comme refuge pour des Palestiniens déplacés au camp de réfugiés de Jabaliya jeudi.

Philippe Lazzarini, le directeur de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine, a déclaré vendredi que c’était « la troisième attaque de ce genre » contre ses installations, « uniquement cette semaine ».

Au moins 231 membres du personnel de l’UNRWA ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne contre Gaza en octobre 2023, selon Lazzarini.

Le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré vendredi qu’il avait

« soumis une requête urgente aux autorités israéliennes afin qu’elles facilitent l’évacuation de quelques dizaines de personnes dont on disait qu’elles étaient vivantes, mais piégées sous des décombres ».

« Dans de précédents exemples, l’OCHA avait accompagné des équipes de secours dont l’accès avait été facilité trop tardivement, ce qui faisait qu’on n’avait plus retrouvé que des cadavres »,

a ajouté le bureau de l’ONU.

On estime que 55 000 personnes ont été déplacées de la zone de Jabaliya jusqu’à présent ce mois-ci, a déclaré mercredi Joyce Msuya, la responsable intérimaire des secours de l’ONU, au Conseil de sécurité,

« alors que d’autres restent bloqués chez eux avec l’eau et la nourriture qui viennent à manquer ».

 

Les hôpitaux en état de siège

Les trois hôpitaux du nord de Gaza qui fonctionnent à capacité hyper-réduite ont été confrontés à de

« dramatiques pénuries de carburant, de sang, de traitement anti-traumatique et de médicaments »,

a déclaré Msuya.

Un convoi humanitaire a pu atteindre deux de ces hôpitaux pour leur livrer du carburant et transférer certains patients vers l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza le 12 octobre. Le convoi a eu la permission de rouler vers le nord

« après que neuf tentatives séparées s’étaient soldées par un refus ou avaient été bloquées par les forces israéliennes »,

a ajouté Msuya.

Les forces israéliennes ont soumis des travailleurs humanitaires de l’ONU et de la Société du Croissant-Rouge de Palestine à des « traitements humiliants » au moment où ils étaient contrôlés, puis arrêtés à un check-point, a déclaré Msuya.

« Du personnel médical a maintenu un enfant en vie en lui pompant de l’oxygène à la main pendant sept heures jusqu’au moment où ils ont pu le faire passer par le check-point. »

Entre-temps, du fait que l’accès humanitaire est « pour ainsi dire inexistant », la responsable en intérim des secours de l’ONU a prévenu que « toutes les fournitures essentielles pour la survie viennent à manquer » dans le nord de Gaza.

Il ne reste

« pratiquement plus de nourriture à distribuer et la plupart des boulangeries vont être obligées de fermer à nouveau dans les quelques prochains jours si elles ne reçoivent pas de carburant supplémentaire »,

a encore dit Msuya.

Les agences de l’ONU disent qu’il n’y a pas eu d’entrée de vivres à Gaza au début du mois d’octobre et que le Programme alimentaire mondial n’avait touché qu’environ

« 100 000 personnes, compte tenu des pénuries d’approvisionnement, des restrictions d’accès et des combats toujours en cours »

dans la région, a fait savoir l’OCHA.

Douze camions transportant de la farine ont pu rallier le nord de Gaza mardi, mais « cela n’a pu couvrir les besoins que de 9 200 familles », a ajouté l’OCHA.

La production d’eau des puits municipaux de Jabaliya et de Beit Lahiya était pour l’instant nulle, a expliqué l’OCHA mardi.

La famine menace les Palestiniens dans toutes les zones de Gaza.

Volker Türk, les directeur des droits humains de l’ONU, a dit cette semaine que

« l’on s’attend, au cours des mois à venir, à voir doubler le nombre de personnes ayant atteint des niveaux catastrophiques de famine » et que « cette crise découle principalement de décisions prises par les autorités israéliennes ».

Türk a ajouté que l’affamement comme moyen de faire la guerre était un crime de guerre.

 

La campagne de vaccination contre la polio

Cette semaine écoulée, l’OMS a commencé à livrer des fournitures pour une deuxième phase de la campagne de vaccination contre la polio qui a débuté samedi.

« L’ONU et ses partenaires espèrent administrer la deuxième dose du vaccin à plus de 293 000 enfants du sud de Gaza, et à donner des suppléments en vitamine A à plus de 284 000 d’entre eux »,

a fait savoir l’OCHA.

Les agences de l’ONU et le ministère palestinien de la santé à Gaza ont entamé la campagne de vaccination début septembre après qu’un bébé de 10 mois, aujourd’hui atteint de paralysie à une jambe, a été découvert comme premier cas de polio du territoire depuis 25 ans.

En septembre, les forces israéliennes ont bloqué un convoi de l’ONU qui faisait route vers le nord de Gaza afin de déployer une campagne de vaccination contre la polio dans la zone. Les troupes ont percuté les véhicules transportant le personnel de l’ONU, ont laissé tomber des débris sur le convoi et ont tenu le personnel humanitaire en respect à la pointe du fusil.

L’Euro-Med Human Rights Monitor (Euro-Med) avait précédemment accusé Israël « de saboter de façon critique la campagne de vaccination contre la polio à Gaza » en bombardant les parages immédiats des centres de vaccination prétendument hors conflit.

 

Le Liban

Samedi, Israël a pilonné les faubourgs sud de Beyrouth, prétendant cibler des dépôts d’armes du Hezbollah, au moment où le Liban se débattait contre l’impact humanitaire des attaques de plus en plus nombreuses contre le pays au cours du mois écoulé.

« Selon les autorités libanaises, 1,2 million de personnes ont été déplacées ou affectées directement de l’une ou l’autre manière par la crise »,

a déclaré l’OCHA vendredi.

Environ 190 000 personnes séjournaient dans plus de 1 000 abris officiels, a estimé l’Organisation internationale pour la migration.

Mais les autorités libanaises croient que plus de quatre fois ce nombre de personnes déplacées vivent en dehors des abris officiels.

« Un grand nombre d’entre eux sont très vulnérables et risquent de se retrouver sans toit et dans des situations de logement des plus précaires »,

a expliqué l’OCHA.

Mercredi, Israël a attaqué le siège municipal de Nabatieh, dans le sud du Liban, tuant le maire et des membres de l’équipe locale de secours pendant que se tenait une réunion de crise. Plus de 3 000 des 12 000 résidents restants de Nabatieh ont fui après l’attaque, selon l’OCHA.

Imran Riza, le coordinateur humanitaire de l’ONU au Liban, a condamné « l’attaque dévastatrice » contre Nabatieh.

Riza a déclaré que les frappes de l’aviation israélienne avaient un

« impact de plus en plus sévère sur les infrastructures civiles et sur les civils mêmes de tout le Liban ».

« Les sites de soins de santé, les mosquées, les marchés historiques, les complexes résidentiels et maintenant les bâtiments du gouvernement sont de plus en plus transformés en décombres »,

a-t-il dit.

« Les familles déplacées continuent de se sentir en danger, même après avoir fui vers des zones sûres. »

Samedi, le maire d’une autre ville faisait partie des quatre personnes tuées lors d’une frappe de l’aviation israélienne dans la vallée libanaise de la Bekaa.

Ce même jour, deux personnes ont été tuées par une frappe israélienne alors qu’elles circulaient sur l’autoroute principale du Liban en direction de Jounieh et, en Israël, une personne a été tuée par un tir de rocket venu du Liban.

Au cours de l’année écoulée, plus de 2 400 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes au Liban, la plupart d’entre elles au cours de ce dernier mois, et quelque 60 personnes ont été tuées en Israël et dans les hauteurs syriennes du Golan occupées par Israël, suite à des tirs en provenance du Liban.

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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 20 octobre 2024 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

 

 

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