Le camarade Georges Abdallah, libre dans sa patrie : une école révolutionnaire de la lutte
Masar Badil, le Mouvement alternatif de la voie révolutionnaire palestinienne, salue le camarade Georges Ibrahim Abdallah, combattant de toute une vie, au moment de sa libération au Liban, après avoir passé près de 41 ans dans les prisons françaises.
Masar Badil, 27 juillet 2025
Durant tout le temps qu’il a passé derrière les barreaux, il n’a jamais cessé le combat un seul instant ; même lorsqu’il aurait pu obtenir sa liberté en présentant ses excuses pour son rôle dans la résistance ou en abandonnant la cause palestinienne et arabe, il est resté fidèle à ses principes de véritable internationaliste et révolutionnaire. À tout moment, il trouvait une nouvelle opportunité d’affirmer sa position inébranlable de combattant pour sa patrie et pour son peuple.
Ses positions politiques et intellectuelles ont été rendues manifestes dans les lettres qu’il a rédigées avant et après son retour au Liban, ainsi que lorsqu’il a été accueilli avec une chaleur débordante par les foules massées à l’aéroport et attendant son retour et par les milliers de personnes présentes le long de la route lorsqu’il s’est rendu à Kobayat, sa ville natale. Ses messages brefs délivrés à l’aéroport de Beyrouth ont scintillé comme des phares pour la gauche révolutionnaire du Liban et du monde arabe, en demandant qu’elle profite de ce moment vraiment historique pour dresser son front uni et sa participation à la résistance.
Les déclarations de Georges sont un appel à nous tous :
« Notre résistance n’est pas faible. Elle est forte. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous rassembler autour d’elle. Tant qu’il y aura une résistance, il y aura un retour vers la patrie (…) La condition de la liberté, c’est de se rassembler autour de la résistance ! La condition de la liberté, c’est de se rassembler autour de Gaza ! La condition de la liberté, c’est de se rassembler autour des martyrs de la résistance ! »
L’expérience du combattant révolutionnaire arabe Georges – son histoire, sa vie militante et sa volonté inébranlable après plus de quarante ans derrière les barreaux – ne devrait pas être perçue comme une exception, mais comme la norme. Son engagement envers la Palestine, envers le Liban, envers ses principes et son adhésion à la lutte révolutionnaire et à la résistance n’ont jamais vacillé. Il incarnait les dimensions de la lutte palestinienne et arabe – en tant que combattant libanais, arabe et internationaliste dans tous les sens du terme. Il a affronté l’impérialisme et le sionisme dans chaque espace, aussi exigu fût-il et où qu’il fût. Il avait adopté chaque lutte de libération et d’émancipation.
Pour notre mouvement, Georges Abdallah a toujours été une pierre angulaire, un symbole de lutte et un leader vivant d’une importance vitale. Aujourd’hui, nous nous joignons aux mouvements de libération du monde entier en célébrant sa libération, de l’Irlande au Pays basque, aux Philippines, sur tous les fronts de lutte. Sa libération représente la convergence de la lutte populaire, la croissance du mouvement de solidarité et la résistance profondément enracinée dans nos patries.
Nous percevons Georges Abdallah comme une école de la révolution d’où toutes les générations peuvent tirer des leçons. Ses années d’emprisonnement ont été des années de lutte ; il a fait de sa cellule de prison une arène de la lutte. Il a fait partie du mouvement des prisonniers palestiniens depuis l’intérieur d’une prison française ; et il a exemplifié la réalité de ce que les prisonniers ne sont pas détachés ni isolés du mouvement et du peuple, mais qu’ils sont au contraire des dirigeants de la résistance. Sa libération relève le moral de nos prisonniers dans les cachots sionistes en ces temps particulièrement pénibles de génocide et elle attise la promesse de la victoire.
Aujourd’hui, la présence du camarade Georges Abdallah au Liban constitue une avancée qualitative et revêt une valeur énorme pour la Palestine et le Liban, pour nos mouvements collectifs et pour l’unité de tous les Libanais qui luttent pour leurs droits au Liban et affrontent l’occupation et l’agression. Il revient au Liban à un moment où les impérialismes américain et français tentent d’imposer leur volonté et leur hégémonie au peuple libanais et à sa résistance, et où le régime sioniste viole quotidiennement le cessez-le-feu ; c’est-à-dire à un moment où sa voix et sa présence militante sont nécessaires.
Nous célébrons la libération de Georges Abdallah en un temps de génocide, de siège, de massacres et de famine imposés à notre peuple palestinien. Nous nous faisons l’écho de sa voix honnête et de son appel clair en faveur d’un soulèvement arabe total contre le sionisme, l’impérialisme et les régimes réactionnaires qui appliquent leurs plans.
Au moment de sa libération, il a affirmé la direction qu’il n’avait jamais abandonnée, même après des décennies d’emprisonnement : le rôle décisif des masses, l’importance de la consolidation du pouvoir et du rôle de la résistance, et aussi que la rupture du siège de Gaza et l’arrêt de l’agression constituent la priorité numéro un en ce moment – pour nous et pour tous les peuples libres du monde.
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Publié le 27 juillet 2025 sur Masar Badil,
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
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