Abdullah Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné, soumis à la torture et à des violences systématiques dans les prisons de l’occupation

Le dirigeant palestinien emprisonné Abdullah Barghouti – l’un des prisonniers de grand format que le régime de l’occupation sioniste a refusé à maintes reprises de relâcher – est soumis à des tortures sévères et à toutes sortes d’abus au sein des prisons de l’occupation. 

 

 

Samidoun, 18 novembre 2025

 

Alors que les politiciens sionistes, dont l’infâme et répugnant ministre fasciste de la Sécurité intérieure, Itamar Ben-Gvir, en charge des prisons de l’occupation, font avancer leur projet de « loi » en faveur de l’exécution des prisonniers palestiniens, ils continuent de chercher à légitimer la pratique existante de l’assassinat lent et de l’homicide extrajudiciaire à l’intérieur même des geôles de l’occupation.

Les prisonniers palestiniens, en particulier les plus de 1 468 Palestiniens enlevés à Gaza par les forces génocidaires d’invasion et actuellement détenus dans les camps militaires et prisons de l’occupation, outre les milliers de Palestiniens de Gaza qui ont été libérés par la Résistance, sont très régulièrement soumis à des tortures physiques et psychologiques, à des agressions sexuelles et à des viols, à l’affamement, au refus de soins médicaux, à la négligence médicale, au refus d’accès aux besoins en matière d’hygiène et de propreté, au refus de visites familiales et juridiques.

Ceux qui sont détenus dans la prison secrète de Rakevet, parmi lesquels des Palestiniens de Gaza et des prisonniers libanais enlevés au Liban même, ainsi que ceux qui sont détenus dans les sinistres camps militaires comme celui de Sde Teiman, ont été soumis aux pires violences d’un système bâti autour de la torture. Plus de 83 Palestiniens morts en martyrs dans les prisons de l’occupation ces deux années écoulés ont été restitués, alors qu’un nouveau rapport a révélé qu’au moins 98 Palestiniens étaient morts en martyrs dans les prisons ; toutefois, des centaines de corps de Palestiniens renvoyés à Gaza montrent des signes manifestes qu’ils ont été emprisonnés et entravés, tués par la torture ou lors d’exécutions extrajudiciaires.

Les prisonniers dirigeants emprisonnés sont également sélectionnés pour être soumis à de graves violences, surtout lorsqu’ils sont des personnalités largement admirées et respectées du mouvement des prisonniers palestiniens et de la société dans son ensemble, ou qu’ils sont des représentants de la résistance palestinienne et qu’ils exemplifient l’engagement du peuple palestinien dans l’accomplissement de sa libération par tous les moyens nécessaires. L’occupation cherche à humilier et à briser la volonté de ceux dont la volonté inébranlable est devenue un symbole du dévouement du peuple palestinien envers sa terre et sa libération.

Parmi ces prisonniers figurent Abdullah Barghouti, Ibrahim Hamed, Hassan Salameh, Abbas al-Sayyed, Ahmad Sa’adat, Marwan Barghouti, Jamal Abu al-Haija, Anas Jaradat, Muammar Shahrour, Mohammed Jamal Natsheh, Muhannad Shreim, Mohammed Arman et bien d’autres qui font partie des quelque 10 000 Palestiniens emprisonnés par l’occupation.

Abdullah Ghaleb Barghouti, 53 ans, et condamné à 67 fois la perpétuité pour son rôle en tant que dirigeant et ingénieur des Brigades Izz el-Din al-Qassam Brigades, est en prison depuis le 5 mars 2003. Durant tout ce temps, il a été plusieurs fois placé en isolement et confinement solitaire, à l’instar d’autres prisonniers dirigeants. Plus récemment, il a été soumis à des tortures et autres violences extrêmes à la prison de Gilboa. Dans une déclaration, le Bureau médiatique Asra a insisté en disant que le traitement infligé par les sionistes à Barghouti constituait

« une tentative d’exécution lente de l’un des dirigeants les plus en vue du mouvement des prisonniers et un crime qui pouvait aboutir à tout moment à son martyre ».

Barghouti et ses compagnons prisonniers dirigeants ont été immédiatement isolés, dès le 7 octobre 2023 et l’opération du Déluge d’Al-Aqsa, et ils ont continué d’être gardés en isolement tout au long du génocide américano-sioniste et impérialiste contre le peuple palestinien de Gaza. Il est actuellement détenu à la prison de Gilboa, où il est soumis à des tabassages systématiques depuis plus de 25 mois. Les geôliers de l’occupation font irruption dans sa cellule à toutes les heures du jour ou de la nuit, accompagnés de chiens et le battent jusqu’à ce qu’il soit ensanglanté. Ses compagnons prisonniers de la section d’isolement n’ont rien pour traiter leurs blessures en dehors de bouts de tissu obtenus en déchirant leurs vêtements et de l’eau douteuse dans le récipient de la prison. Pendant trois mois, Barghouti a souffert de fractures restées sans soins au coude et à la paume et aux doigts d’une main, ainsi que de deux côtes fracturées et d’une déchirure des tendons de sa main. Il a perdu 35 kilos à la suite de la politique d’affamement imposée aux prisonniers.

Le Bureau médiatique Asra a déclaré que les gardiens de la prison de Gilboa lui versaient délibérément de l’eau sur le corps, puis le soumettaient à des décharges électriques, afin de le torturer par électrocution. Il a également été placé dans une cellule en compagnie de prisonniers souffrant de la gale sans être soignés, ce qui l’a amené à développer des furoncles et des plaies sur tout le corps. Il s’ensuit qu’il a beaucoup de mal à remuer les mains. On lui refuse de simples antidouleurs alors que, dans le passé, le moindre problème de santé chez un prisonnier palestinien était soigné au paracétamol/acétaminophène.

Barghouti a été tabassé par les gardiens le 1er novembre 2025, le 11 et le 10 octobre 2025 et le 30 septembre 2025, selon les rapports les plus récents. Le 30 août 2025, son tabassage sévère par les gardiens sionistes de la prison lui ont valu une fracture du coude et de la paume, avec une déformation visible des os en raison de l’absence de traitement.

Abdullah Barghouti est un citoyen jordano-palestinien. Il a été le principal ingénieur des Brigades Izz el-Din al-Qassam de l’Intifada Al-Aqsa, à la suite de l’assassinat de Yahya Ayyash.

Sa libération, ainsi que celle d’autres dirigeants de la résistance emprisonnés, comme Ibrahim Hamed, Hassan Salameh, Abbas al-Sayyed, Ahmad Sa’adat et Marwan Barghouti, est l’une des priorités absolues de la résistance palestinienne en cas d’échange de prisonniers. En prison, Barghouti a écrit un roman/livre de souvenirs, « Le prince de l’ombre : l’ingénieur sur la route », en 2012, une œuvre de fiction basée sur sa vie en prison, sa résistance à l’occupation et son émergence au sein de la résistance. Il a passé 10 ans d’affilée en confinement solitaire et il a été maintenu à de nombreuses reprises en isolement. Durant ses 23 années d’emprisonnement, il a reçu moins de 10 visites de sa famille.

Ces rapports très récents font suite à la profonde inquiétude exprimée par la fille de Barghouti, Tala, en avril dernier, lorsqu’elle a fait savoir que Barghouti avaient des contusions et des plaies ouvertes sur tout le corps. Ses compagnons prisonniers dans les prisons de l’occupation l’aident à désinfecter ses plaies avec du produit de vaisselle, puisqu’on leur refuse tout produit sanitaire et qu’il est lui-même interdit d’accès aux soins de santé.

« L’avocate a terminé sa visite les larmes aux yeux, incapable d’exprimer la condition choquante et l’angoisse auxquelles elle avait assisté. Tout cela englobait les tourments quotidiens d’un prisonnier dont la dignité ne cesse d’être bafouée sans merci »,

a rapporté Tala. Il se bat pour se lever ou pour dormir, à cause de ses multiples blessures, dont des ulcères et des fractures osseuses. Elle a également fait savoir que les soldats de l’occupation avaient menacé Barghouti :

« Nous vous tuerons, comme nous avons tué Sinwar, tous, un par un ! »

Plusieurs prisonniers libérés ont dit qu’on avait exigé spécifiquement d’eux, sous la torture, qu’ils maudissent le dirigeant martyr du Hamas Yahya Sinwar et d’autres personnalités nationales importantes.

Nous invitons instamment tous les partisans de la Palestine et de la cause palestinienne à s’exprimer activement et à entreprendre des actions via manifestations, actions de masse et actions directes en vue de s’opposer aux violences subies par les prisonniers palestiniens, parmi lesquels Abdullah Barghouti et ses compagnons dirigeants prisonniers palestiniens. Les puissances impérialistes comme les EU, le Canada, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, qui continuent d’armer, de soutenir et d’assurer une couverture au régime génocidaire sioniste à Gaza et dans toute la Palestine occupée, sont totalement impliqués dans ces actions inhumaines. Le moment présent revêt une urgence tout aussi grande que celui qui a précédé le « cessez-le-feu » quotidiennement violé par l’occupation.

 

Téléchargez :

Affiche d’Abdullah Barghouti
Abdullah Barghouti, « Le prince de l’ombre: l’ingénieur sur la route », Première partie (en anglais)
Abdullah Barghouti, « Le prince de l’ombre: l’ingénieur sur la route », Deuxième partie (en anglais)

 

Aujourd’hui, le régime sioniste tente de légitimer la politique de viol, de torture et de violence systématiques en promulguant la loi permettant l’exécution des prisonniers palestiniens. Il confisque chaque jour des terres et prend des vies de martyrs en Cisjordanie. Il conspire avec les États-Unis et se voit donner le champ libre par la résolution illégitime et injuste du Conseil de sécurité adoptée le 17 novembre en vue d’imposer une occupation impérialiste/sioniste commune à Gaza. Il est du devoir du mouvement international de ne pas laisser les prisonniers, la résistance et le peuple palestinien affronter seuls cet ennemi d’une rare violence.

En effet, les actes de répression des puissances impérialistes – telles les sanctions des EU et du Canada contre Samidoun le 15 octobre 2024 – sont censées priver le mouvement des prisonniers palestiniens d’un soutien et d’une solidarité venant de l’extérieur, masquer les crimes commis contre eux et empêcher les perpétrateurs d’avoir à rendre des comptes, et limiter, dissuader et réprimer le mouvement croissant de libération des prisonniers qui fait partie intégrante de la libération de la Palestine du fleuve à la mer. Ils cherchent surtout à réprimer ce mouvement du fait que la résistance palestinienne a fait savoir clairement qu’elle insistait sur ce point et qu’elle était engagée dans un véritable échange de prisonniers dans la dignité afin de libérer les dirigeants palestiniens et tous les prisonniers palestiniens se trouvant encore dans les geôles sionistes. La répression au cœur même des nations impérialistes se veut elle aussi un mécanisme de pression contre le peuple palestinien, ses prisonniers et sa Résistance.

Notre mouvement tout entier doit répondre collectivement à cette répression en s’organisant avec encore plus de force, de clarté et d’efficacité afin d’abattre la machine de guerre impérialiste-sioniste, de soutenir la résistance palestinienne et toutes les forces de résistance de la région et de faire en sorte que les prisonniers palestiniens ne soient jamais, ni aujourd’hui ni plus tard, isolés du peuple palestinien, des causes arabes, islamiques et régionales de libération et du mouvement international en faveur de la Justice.

Liberté pour tous les prisonniers palestiniens dans les geôles de l’occupation ! Victoire à la Résistance !

Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre !

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Publié le 18 novembre 2025 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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