La Belgique doit INTERDIRE l’importation des produits des colonies

Il faudra un mouvement bien plus puissant dans la population belge pour que la Belgique applique enfin des sanctions contre Israël et pour interdire les produits des colonies. Mobilisons-nous d’ailleurs pour boycotter l’ensemble des produits israéliens, tel que préconisé par le mouvement BDS.

Un colon israélien apprête des conteneurs d’huile d’olive dans la colonie illégale de Shilo, en Cisjordanie occupée. (Photo : AFP / File photo)

La ministre belge des Affaires étrangères Sophie Wilmès a présenté le 16 novembre les conclusions d’un groupe de travail en inter-cabinet (IKW – interkabinettengroep) sur la politique de « différenciation » visant à exclure les entités et les activités liées aux colonies israéliennes de leurs relations bilatérales avec Israël.

Dans une analyse de ces conclusions, le CNCD explicite en détail l’une des mesures, l’étiquetage des produits des colonies.

« Les ministères des Finances et de l’Économie renforceront les contrôles sur les marchandises en provenance d’Israël. La Belgique s’adressera à la Commission européenne, avec les États partageant les mêmes idées (ce que l’on appelle en langage européen le groupe des ‘like-minded’), à propos des problèmes d’application de l’accord technique et de la liste des codes postaux utilisés. Les douanes belges sont en effet chargées de vérifier l’origine des produits par rapport à cette liste. Or, tel qu’appliqué, le « renversement de la charge de la preuve » n’est ni efficace ni efficient. Les Finances et l’Économie peuvent échanger des informations avec les États membres de l’UE partageant les mêmes idées, ce qui peut alimenter le débat diplomatique. »

Ce pas timide (qui implique d’ailleurs une concertation avec la Commission européenne et les États européens « like-minded »), a provoqué immédiatement la colère d’Israël.

Idan Roll, le ministre adjoint des Affaires étrangères d’Israël, de séjour en Belgique, a annulé plusieurs réunions avec le ministère belge des Affaires étrangères ainsi qu’avec le Parlement belge.

« La décision du gouvernement belge renforce les extrémistes, n’aide pas à promouvoir la paix dans la région et transforme la Belgique en une force qui ne contribue pas à la stabilité du Moyen-Orient »,

a dit Roll.

« Il est incompatible avec la politique du gouvernement israélien, qui cherche à améliorer les existences des Palestiniens, à renforcer l’AP et à améliorer les liens d’Israël avec l’Europe »,

a-t-il encore ajouté.

On peut imaginer que la Belgique, qui s’est toujours mise à plat ventre devant Israël (*) ne se pressera pas à mettre en application ces faibles mesures. Elle est d’ailleurs elle-même lourdement impliquée dans le financement de la colonisation.

En tant que principal actionnaire de BNP Paribas, « notre propre gouvernement fédéral a également beaucoup de reproches à se faire. Il est temps pour le ministre des Finances Vincent Van Peteghem de mettre la banque au pas », signalait Fairfin déjà au mois de mai

« Bien que le siège central se trouve en France, c’est également une question fondamentale pour la Belgique. En effet, les autorités fédérales sont le principal actionnaire de BNP Paribas. Elles se partagent les dividendes sur base des investissements recherchés »,

expliqua Jozef Vandermeulen, de FairFin, dans l’article « Belgische banken investeren in illegale Israëlische nederzettingen in Palestina » (Des banques belges investissent dans les colonies israéliennes illégales en Palestine).

« La banque investit dans des entreprises de technologie spécialisées dans des activités de surveillance, des firmes qui démolissent des maisons en Palestine et même des producteurs d’armes. »

Il faudra un mouvement bien plus puissant dans la population belge pour que la Belgique applique enfin des sanctions contre Israël et pour interdire les produits des colonies.

Il est vrai qu’il arrive parfois à la Belgique de feindre la colère quand, par exemple, les forces israéliennes d’occupation démolissent des projets financés par la Belgique au profit des Palestiniens en Cisjordanie occupée.

Mais de faibles mots de protestation n’ont aucun impact sur un régime d’État voyou et n’oublions pas que la Belgique reste toujours fondamentalement solidaire avec Israël et protège ses crimes de guerre.  Son commerce d’armes et de diamants avec Israël lui est bien plus cher que la vie des Palestiniens et de leurs enfants.

Dernier exemple en date : la Belgique a condamné l’attaque armée perpétrée dimanche 21 novembre à Jérusalem par un Palestinien du camp de réfugiés de Shufat contre la police des frontières israélienne au cours de laquelle un Israélien d’origine sud-africaine a été tué et trois autres blessés.

Mais comme le dit bien le journaliste Ali Abunimah, elle reste silencieuse quand le gang raciste de l’armée israélienne, armé par la Belgique, tue des enfants palestiniens. Les larmes et les condamnations coulent à flot quand il s’agit de colons ou de « soldats » de l’occupation.

(*) Note : Rappelons-nous. En février 2020, la Belgique a cédé aux pressions israéliennes en vue d’annuler l’invitation de Brad Parker de l’ONG DCI-P (Defense for Children International-Palestine) au Conseil de sécurité. Ce faisant, elle a contribué à saper les droits humains des enfants palestiniens. Et, qui plus est, en cédant devant les pressions israéliennes, elle a objectivement pavé la route pour que l’État d’apartheid considère désormais cette organisation comme « terroriste ».

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