Jacques Bude, survivant de l’Holocauste soutient le procès des crimes de guerre contre Gantz

Jacques Bude, un professeur retraité dont les parents ont été assassinés dans le camp de la mort nazi d’Auschwitz parce qu’ils étaient juifs, accorde son soutien à une famille palestinienne en quête de justice suite à un crime de guerre israélien.

Photo : Charleroi pour la Palestine

Photo : Charleroi pour la Palestine

Ali Abunimah, 29 mars 2022

« La famille Ziada a subi une perte douloureuse en raison de la décision des commandants israéliens de bombarder des cibles civiles à Gaza en juillet 2014 et il est incompréhensible que les tribunaux de La Haye aient accordé une immunité fonctionnelle à ces commandants »,

a déclaré Jacques Bude.

Depuis 2018, Ismaïl Ziada, un citoyen palestino-néerlandais, est en procès contre deux importants commandants militaires en raison du bombardement meurtrier de la demeure de sa famille lors de l’offensive israélienne contre Gaza en 2014.

Il s’agit de l’actuel ministre israélien de la Défense Banny Gantz et de l’ancien chef des forces aériennes, Amir Eshel.

Gantz était le chef de l’armée israélienne lors de cette offensive contre Gaza en 2014, laquelle avait tué plus de 2 200 Palestiniens, dont au moins 550 enfants.

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« Nous pouvons et nous devons aider »

L’attaque contre la demeure des Ziada avait complètement détruit l’immeuble de trois étages dans le camp de réfugiés d’al-Bureji.

Elle avait tué Muftia, 70 ans, la mère d’Ismaïl Ziada, ses frères Jamil, Yousif et Omar, sa belle-sœur Bayan, et son neveu Shaban, 12 ans, ainsi qu’une septième personne venue rendre visite à la famille ce jour-là.

Peu après le raid meurtrier de 2014 contre la demeure de la famille Ziada, le citoyen hollandais de 91 ans, Henk Zanoli, avait exprimé son indignation et sa douleur en renvoyant à Israël sa médaille de « Juste parmi les Nations ».

Zanoli et sa mère s’étaient vu décerner cette médaille par le mémorial de l’Holocauste Yad Vashem pour avoir dissimulé un enfant juif aux forces d’occupation nazies entre 1943 et la libération des Pays-Bas en 1945.

Ziada réclame des centaines de milliers de dollars de dommages et intérêts de la part de Gantz et d’Eshel.

Toutefois, les tribunaux hollandais avaient débouté Ziada en prétendant que les deux hommes jouissaient de l’immunité sur le plan de la responsabilité civile du fait qu’ils exerçaient des fonctions officielles.

En février, Ziada avait annoncé qu’il allait soumettre son affaire à la Cour suprême des Pays-Bas.

La famille est représentée par la célèbre avocate hollandaise des droits humains, Liesbeth Zegveld.

Les frais du procès seront couverts par une collecte de fonds résultant de dons publics.

« Le gouvernement israélien dépense des sommes importantes dans la défense de ses criminels de guerre, alors que cette famille est forcée de collecter des fonds pour être à même d’avoir accès à la justice »,

a déclaré Jacques Bude.

En invitant instamment les gens à « faire un don, aussi modique soit-il », Jacques Bude a ajouté :

« Nous pouvons et devons aider la famille Ziada dans ce combat juridique pionnier en faveur de la justice. »

« Jamais plus »

En 2017, Jacques Bude, qui vient de Belgique, avait expliqué à The Electronic Intifada que ses parents avaient été déportés quand il avait huit ans et qu’ils avaient été assassinés à Auschwitz.

« Si j’étais resté avec mes parents, je serais mort », avait-il ajouté. « Aucun enfant de Belgique de mon âge n’est revenu de la déportation. »

Jacques Bude avait survécu à la guerre parce qu’il avait été caché par des fermiers.

En 1949, contre son gré, le jeune Bude, 16 ans, avait été emmené en Israël par bateau en même temps que de nombreux autres orphelins juifs, mais il conçut de la haine contre ce séjour forcé.

« Dès le début, je n’ai pas voulu rester »,

avait-il dit.

« C’étaient de véritables militaristes racistes »,

avait-il appelé.

« Ne vous attendez pas à de grosses nuances de ma part entre judéité et Israël. Pour moi, Israël a été bâti sur le nettoyage ethnique. Et, si je m’identifie à quelqu’un, c’est à l’enfant palestinien. »

Alors que Jacques Bude n’établit pas de parallèle direct entre l’Holocauste et les crimes d’Israël, il tire néanmoins des leçons universelles du génocide européen.

« Le devoir de mémoire consiste à dire jamais plus de déshumanisation »,

avait-il déclaré.

« Si nous disons ‘plus jamais’, nous devons décider où nous en sommes et la condamner. »

Sa solidarité avec la famille Ziada est une application pratique et émouvante de cette leçon.

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Ali Abunimah, cofondateur et directeur exécutif de The Electronic Intifada, est l’auteur de The Battle for Justice in Palestine, paru chez Haymarket Books.

Il a aussi écrit : One Country : A Bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impa

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Publié le 29 mars 2022 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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Lisez également : L’affaire des crimes de guerre de Benny Gantz va passer à la Cour suprême des Pays-Bas

Pour soutenir Ismail Ziada : faîtes un don, cliquez ICI.

 

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