Nous sommes aux côtés de Charlotte Kates, de Samidoun !
Nous, du Réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens, sommes aux côtés de notre coordinatrice internationale Charlotte Kates qui, cette semaine, a été arrêtée et accusée par le département de la police de Vancouver (VPD) pour un discours qu’elle a tenu le 26 avril.
L’illustration ci-dessus a été conçue pour Samidoun par un artiste de Gaza.
Samidoun, 6 mai 2024
Dans ce discours elle exprimait son soutien à la résistance palestinienne et demandait que la résistance palestinienne et arabe – plus particulièrement le Hamas, le Djihad islamique palestinien, le Front populaire pour la libération de la Palestine et le Hezbollah – soit retirée des prétendues « listes terroristes » au Canada et ailleurs.
Des agents du VPD ont coincé Charlotte Kates alors qu’elle était dans le bus la ramenant chez elle après l’installation d’un campement de solidarité avec la Palestine à l’Université de Colombie-Britannique. Ils l’ont accusée d’« incitation publique à la haine » et de « promotion délibérée de la haine ». Après deux heures d’interrogatoire, elle a été relâchée à condition de « ne plus assister aux moindres protestations, manifestations et rassemblements ».
L’attaque contre Charlotte Kates est une attaque contre Samidoun et contre notre travail de solidarité avec les prisonniers palestiniens et la lutte palestinienne de libération.
L’attaque contre Charlotte Kates est une attaque contre le peuple palestinien, dans le cadre d’un très long effort de la part d’Israël et de ses alliés impérialistes en vue de criminaliser et délégitimer le peuple palestinien, ses organisations politiques et ses propres alliés.
L’attaque contre Charlotte Kates est une attaque contre la classe ouvrière et les gens opprimés du Canada, afin de nous rappeler que nos « droits démocratiques libéraux » ne seront tolérés qu’aussi longtemps qu’ils ne feront pas valoir la moindre contestation significative envers l’establishment.
L’attaque contre Charlotte Kates est une attaque contre les gens qui, partout dans le monde, se dressent pour réclamer la fin du génocide israélien et celle de l’impérialisme et du colonialisme et qui sont aux prises avec la criminalisation, la répression, l’expulsion et la diffamation !
Comme l’a fait remarquer Charlotte Kates dans son discours, la mobilisation historique à laquelle nous assistons un peu partout dans le monde n’est pas qu’une réponse au fait d’être témoin du génocide israélien criminel.
C’est également une réponse à l’exemple édifiant de la résistance et de la détermination des Palestiniens qui, face à un siècle de colonisation, à 76 années de nettoyage ethnique et d’occupation par la violence et à plus de 200 jours de campagne génocidaire de bombardement, continuent de se dresser et de lutter pour leurs droits à l’existence, au retour et à la libération !
Photo : Michael Y.C. Tseng
La menace posée par la résistance palestinienne et la lutte de libération palestinienne à l’impérialisme dirigé par les EU – dont l’impérialisme canadien – a été reconnue depuis longtemps par les classes dirigeantes des pays impérialistes et c’est pourquoi toutes les factions de la résistance palestinienne sont reprises sur les prétendues listes terroristes canadiennes, européennes et américaines. L’effort en vue de criminaliser la lutte palestinienne et de dissocier la lutte en Palestine, dont la lutte armée, de son soutien international, a été une caractéristique de la stratégie politique des puissances impérialistes au moins depuis les années 1980.
C’est également la raison pour laquelle les establishments politiques et leurs instruments médiatiques inféodés dans des pays comme les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas sont si acharnés à faire passer l’opération Déluge d’Al-Aqsa pour une sorte d’offensive « barbare » débordant des normes de la résistance légitime, et qu’ils continuent de produire, de semer et de propager des mensonges scandaleux et une propagande d’atrocités à propos du 7 octobre.
Ce qu’ils ne peuvent admettre, c’est que la résistance palestinienne à Gaza, même confrontée à un siège criminel, à une campagne d’assassinats et à des bombardements et massacres périodiques, a été en mesure de mettre sur pied une contre-attaque brillante et héroïque, à vaincre les occupants, à rompre le siège et à faire des prisonniers en vue de les échanger contre les milliers de Palestiniens enfermés dans les geôles israéliennes.
Via cette opération héroïque du 7 octobre et sa capacité à poursuivre le combat contre l’armée d’invasion génocidaire d’Israël durant les mois qui se sont succédé jusqu’au moment présent, la résistance palestinienne a bien montré la faiblesse et l’illégitimité d’Israël et, par extension, ses soutiens impérialistes aux États-Unis, au Canada, dans l’Union européenne et ailleurs.
En compagnie des forces de résistance alliées de la région, depuis le Liban, en passant par l’Irak, la Syrie, l’Iran et ailleurs, jusqu’au Yémen, où le gouvernement, les forces armées, le peuple et le mouvement AnsarAllah bloquent les lignes d’approvisionnement du génocide, la résistance palestinienne prouve qu’une Palestine libérée du sionisme et une nation arabe et toute une région libérées de l’impérialisme sont non seulement possibles, mais inéluctables.
Alors que les sionistes, leurs soutiens impérialistes et les médias inféodés ont tenté de salir tout le mouvement de solidarité avec la Palestine sous une épaisse couche d’antisémitisme, en confondant en permanence et à dessein l’antisionisme et le soutien à la lutte palestinienne avec l’antisémitisme, ils ont mobilisé une répression plus sévère, plus punitive contre ceux qui s’expriment en soutien de la résistance palestinienne et plus particulièrement du droit à la lutte armée contre toute occupation et colonisation.
Par exemple, Natalie Knight, qui le 28 octobre 2023 avait prononcé un discours exprimant son soutien à la résistance palestinienne et au maintien de l’opération Déluge d’Al-Aqsa en tant qu’acte de résistance brillant et étonnant, a été suspendue, puis licenciée de son poste d’enseignante à l’Université Langara de Vancouver, en Colombie-Britannique.
La professeure universitaire et écrivaine américaine Jodi Dean a été « relevée de ses fonctions d’enseignante », en réponse surtout à un message posté sur son blog et confirmant le droit des Palestiniens à résister, même par la lutte armée.
Des milliers d’étudiants ont été arrêtés lors de raids militarisés de la police, entre autres à New York, en Floride, en Caroline du Nord, en Californie, dans le New-Hampshire ou encore à Chicago. En France, le Collectif Palestine Vaincra a résisté à diverses tentatives du ministère français de l’Intérieur en vue de le « dissoudre ».
Samidoun, en tant qu’organisation ayant clairement soutenu le droit du peuple palestinien à la résistance et à la lutte armée, a été la cible d’une répression de la part de plusieurs gouvernements impérialistes.
En Allemagne, Samidoun a été interdit dans le cadre de la répression par l’État impérialiste allemand de toute solidarité visible avec la Palestine.
Le 15 avril, Nicole de Moor, la secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, a demandé aux agences belges de l’immigration de retirer le statut de réfugiés au coordinateur de Samidoun en Europe, Mohammed Khatib, un réfugié palestinien né au camp de réfugiés d’Ain el-Helweh au Liban.
Et, au Canada, depuis plus d’un an, les sionistes et les médias de droite réclament hystériquement que l’on exerce une répression contre Charlotte Kates et contre l’écrivain palestinien et membre du comité exécutif de Masar Badil Khaled Barakat, et cet appel a donc été exaucé dernièrement par le département de la police de Vancouver (VPD).
C’est à nous qu’il incombe, en tant que mouvement de soutien à la libération palestinienne, de résister à cette stratégie sioniste et impérialiste du « diviser pour régner » qui cherche à limiter nos revendications et discussions en faveur de la « paix », du « cessez-le-feu » et de l’« aide humanitaire », et à nous intimider et dissuader de parler du droit à la résistance armée, du droit au retour et de la question de la libération du peuple palestinien.
Résister à cette division imposée va de pair avec la vaste lutte contre tout cet arsenal de répression déployé contre ceux qui s’expriment contre le génocide, tout particulièrement en ce moment d’arrestations massives et de répression campement d’étudiants un peu partout aux États-Unis, au Canada et en Europe.
La lutte armée est une composante indivisible et indispensable de la révolution palestinienne. Diviser les Palestiniens à partir de cet aspect de la lutte de libération nationale et éloigner le mouvement de solidarité de la compréhension et du soutien de la lutte armée est un objectif stratégique clé du sionisme et de l’impérialisme.
C’est présentement le moment où il nous faut tous riposter – en élevant nos voix en soutien de la résistance armée palestinienne – y compris l’héroïque et intense opération du Déluge d’Al-Aqsa, lancée le 7 octobre – et en réclamant le retrait des mouvements de résistance palestiniens et arabes des prétendues listes terroristes.
Nous sommes aux côtés de Charlotte Kates et de tous ceux qui sont ciblés par la répression, et nous sommes aux côtés de la résistance héroïque. Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre !
Longue vie au 7 octobre ! Longue vie à la résistance palestinienne ! Longue vie à la solidarité internationale !
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Publié le 6 mai sur Samidoun, réseau de soutien aux prisonniers palestiniens
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
