Israël accueille des colonisateurs tout en expulsant des Palestiniens de leurs maisons
Les autorités d’occupation israéliennes ont accueilli des colonisateurs sionistes en Palestine occupée tout en démolissant des maisons et structures appartenant à des Palestiniens et en expulsant ces derniers de force.
Équipe rédactionnelle de QNN, 6 août 2021
Un total de 11 824 nouveaux colonisateurs sont arrivés en Palestine occupée entre janvier et juin 2021 – plus de 30 pour 100 par rapport à la même période de l’an dernier, quoique 20 pour 100 de moins que pour la même période de 2019, s’il faut en croire les chiffres publiés par le ministère israélien de l’Aliyah (ascension, élévation spirituelle >> immigration, NdT) et de l’Intégration.
Chiffres et données
Le 21 juillet dernier, un groupe de 160 nouveaux colonisateurs français a débarqué en Palestine occupée après avoir atterri à l’aéroport Ben-Gourion.
Le 4 août, 130 autres nouveaux colonisateurs français sont également arrivés en Palestine occupée.
Plus de 2 000 colonisateurs — 1 000 pour le seul mois d’août — sont attendus en Palestine occupée par Israël cet été en 40 vols groupés organisés par Nefesh B’Nefesh.
Environ 5 000 colonisateurs en provenance de l’Amérique du Nord sont également attendus en Palestine occupée par Israël en 2021, une augmentation de 42 pour 100 par rapport à la moyenne annuelle, prétend Nefesh B’Nefesh.
Nefesh B’Nefesh coordonne l’immigration nord-américaine vers « Israël », qu’on appelle l’aliyah, et facilite cette immigration à partir de l’Amérique du Nord en partenariat avec le ministère israélien de l’Aliyah et de l’Intégration.
Depuis le début de la pandémie mondiale de coronavirus, en mars 2020, plus de 18 000 demandes d’aliyah ont été introduites, affirme Nefesh B’Nefesh.
Un bond de 137 pour 100 a été enregistré dans le nombre de colonisateurs venus de France jusqu’à présent en 2021, par rapport à la même période l’an dernier.
Quelque 1 370 colonisateurs français ont accompli leur aliyah durant le premier semestre de cette année, comparé au 578 durant la même période de l’an dernier, affirme le ministère de l’Aliyah.
2020, l’année de la pandémie, a vu une augmentation de l’ouverture de nouveaux dossiers d’aliyah depuis la France : 6 053, contre 2 475 en 2019.
Des données montrent que, durant la dernière décennie, un nombre record de 39 592 colonisateurs ont accompli leur aliyah depuis la France, sur un total de 125 000 colonisateurs français en Palestine occupée depuis la création de l’État d’occupation en 1948.
Vingt pour 100 des colonisateurs français avaient moins de 18 ans ; 31 pour 100 avaient entre 18 et 35 ans ; 12 pour 100 entre 36 et 50 ans ; 15 pour 100 entre 51 et 65 ans ; et le reste avait plus de 65 ans.
De l’autre côté
De l’autre côté, Israël a démoli des maisons et structures appartenant à des Palestiniens un peu partout dans les territoires palestiniens occupés, dans le même temps qu’il accueillait des colons et des colonisateurs.
De plus, des centaines de familles palestiniennes sont menacées d’expulsion forcée de leurs propres maisons par Israël.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans les territoires palestiniens occupés, près de 800 Palestiniens, dont 404 mineurs, ont perdu leurs maisons en 2020 à cause des démolitions par Israël de maisons et structures et en raison des expulsions forcées alors qu’en 2019, 677 Palestiniens avaient perdu leurs maisons. Ils étaient 387 en 2018 et 521 en 2017.
556 ont été expulsés suite aux démolitions par Israël, depuis le début 2021, du fait que 474 structures appartenant à des Palestiniens ont été détruites, a déclaré l’OCHA.
L’organisation israélienne de défense des droits humains, B’Tselem, a déclaré qu’en juin et juillet 2021, à Jérusalem occupée, les autorités d’occupation israéliennes avaient démoli 52 structures et maisons palestiniennes, dont certaines étaient encore en construction et certaines toujours inhabitées.
Mercredi 4 août, les 130 nouveaux colonisateurs français sont arrivés en Palestine occupée dans le même temps qu’Israël démolissait ces maisons et structures palestiniennes.
Ce jour-là, les forces israéliennes ont démoli plus de 20 boutiques palestiniennes à proximité du check-point de Hizma dans la ville occupée de Jérusalem ; elles ont également détruit un certain nombre de bâtiments et ont confisqué des tentes, des panneaux solaires et des véhicules appartenant à des citoyens palestiniens, dans le village de Khirbet Ibzeiq, en Cisjordanie occupée. Le lendemain, dès les toutes premières heures de l’aube, les forces israéliennes démolissaient les maisons de trois familles palestiniennes dans le village de Sa’ir, à Hébron.
Le 2 août, la Cour suprême israélienne reportait sa décision concernant l’expulsion forcée de quatre familles palestiniennes de leurs maisons dans le quartier de Sheikh Jarrah, dans Jérusalem occupée.
Ces familles, de même que des centaines d’autres, sont menacées d’expulsion forcée par Israël de leurs maisons situées dans les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan dans la ville occupée de Jérusalem, et ce, dans visant à les chasser et à les remplacer entièrement par des résidents israéliens.
La voie se prépare
La politique israélienne des démolitions de maisons et des expulsions forcées de Palestiniens ne sont que des moyens de préparer la voie permettant la construction de plus de colonies illégales encore et de trouver une place pour des colons et des colonisateurs qui ont volé des maisons palestiniennes dans le but de procéder au nettoyage ethnique des Palestiniens.
Il y a près de 700 000 colons israéliens vivant dans 256 colonies et postes avancés illégaux disséminés dans toute la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est.
Les colonies israéliennes sont illégales, en vertu des lois internationales.
Publié le 6 août 2021 sur Quds News Network
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine