Cinéma : Focus féministes et hommage à Ghassan Kanafani
En 2022, le Festival Ciné-Palestine (FCP) est à nouveau au rendez-vous à Paris et en région parisienne, à Saint-Denis, Aubervilliers, Montreuil et Mitry-Mory, du 26 mai au 5 juin. Mais s’invite aussi, cette fois, à Marseille les 7, 8 et 9 juin. En poursuivant son ambition de faire découvrir au public le cinéma palestinien dans toute sa richesse et sa diversité, cette édition propose un large programme composé de courts et longs-métrages, de documentaires et de fictions, d’œuvres inédites et d’archives rares.
Focus Féminismes
Ce n’est pas si fréquent dans le monde du cinéma : les réalisatrices occupent la moitié de la scène cinématographique palestinienne. Mais elles ne sont pas valorisées sur la scène internationale.
Le récit de la lutte de libération nationale se concentre davantage sur le rôle des hommes que sur celui des femmes. Des films tels que Leila et les loups (1984) de Heiny Srour — première femme cinéaste sélectionnée à Cannes — ou encore The Silent Protest (2019) de Mahassen Nasser-Eldin ont mis en lumière le rôle des femmes et leurs combats.
Ce sont ces deux films qui ont inspiré ce focus, consacré aux regards féministes de réalisatrices sur la Palestine. Il souligne aussi leur place dans la création cinématographique palestinienne, leurs regards, leur réflexion et leur travail à travers des projections, des débats et des tables rondes mêlant cinéastes et chercheur.euse.s dans le cadre de partenariats avec l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille.
Hommage à Ghassan Kanafani (*)
Le festival accorde une place importante dans sa programmation aux archives du cinéma palestinien. En commémoration du travail politique, littéraire et militant de Ghassan Kanafani, mort assassiné par le Mossad il y a cinquante ans, il propose deux documentaires sur sa vie et celle de ses proches (The Little Lantern), et une adaptation libre de sa nouvelle Retour à Haïfa.
-« A Word, a Gun », de Kassem Hawal (Palestine,1973, 15 min) est un documentaire sur la vie de l’auteur et militant palestinien.
-Le documentaire « The Little Lantern « (Italie, Pays-Bas, Turquie, Finlande, 2019, 60 min) raconte l’histoire d’Anni Høver Kanafani, une femme Danoise de 84 ans, ayant emménagé au Liban dans les années 1960. Après la mort de son mari, Ghassan Kanafani, Anni Høver Kanafani poursuit son rêve de justice et d’intégration, en créant des espaces dédiés à l’éducation des enfants Palestiniens réfugiés dans les camps au Liban. La trame narrative du film est une performance théâtrale de la pièce écrite par Ghassan Kanafani pour sa nièce Lamis , « The Little Lantern » , mise en scène par le réalisateur, Mario Rizzi.
-« The Survivor de Seifollah Dad » (Syrie, Iran, 120 min, Fiction) est une adaptation libre de la nouvelle de Ghassan Kanafani , Retour à Haïfa.
Concours de courts métrages
Jeudi 2 juin à 20 h au cinéma L’Écran de Saint-Denis, passage de l’Aqueduc.
Cette année, le concours a regroupé des œuvres narratives, documentaires et d’animation, de réalisateurs confirmés et d’étudiants. Six films ont été retenus, qui seront en compétition pour un Prix du jury et un Prix du public. Les jurys ainsi que les réalisateur.trices seront présents.
➢ The Seven Villages de Farah Abou Kharroub
(République tchèque, Liban I 2020 I 17 min I Documentaire I animation)
Une discussion entre Farah, récemment installée à Prague, et sa grand-mère, vivant au Liban, rappelle leur histoire en tant que réfugiés palestiniens qui ont obtenu la nationalité libanaise en 1994. Les deux femmes, de générations différentes, abordent des sujets remplis d’émotions, de souvenirs et d’espoir.
➢ Night d’Ahmad Saleh
(Allemagne I Qatar I Jordanie I Palestine I 2021 I 16 min I Animation)
Une femme a perdu son fils. Errant dans les ruines de sa ville détruite par un bombardement, elle parle à son enfant tout en exhortant la nuit à lui rendre le sommeil.
➢ By the sea de Wissam Al Jafari
(Palestine – 2022 – 12 min – Fiction)
Luttant à la fois contre l’occupation et la pandémie, une femme, seule avec son fils, insiste pour avoir un semblant de normalité en préparant un gâteau pour marquer une occasion spéciale. Ce film est une vision originale de la lutte d’une femme pour garder sa famille unie dans des circonstances inhabituelles et contre toute attente.
➢ Headcount d’ Akram Al-Waara
(Palestine – 2020 – 14 min – Fiction)
Un Palestinien est placé en isolement dans une prison israélienne. N’ayant au quotidien plus que l’appel du gardien pour préserver un semblant de contact social, il perd jour après jour un peu plus la raison. Un visiteur inattendu entre finalement dans sa cellule.
➢ Borekas de Saleh Saadi
Palestine – 2020 – 15 min – Fiction)
Alors qu’un père emmène son fils à l’aéroport, la voiture tombe en panne sur le chemin.
➢Siri Miri de Luay Awwad
(Palestine I 2021 I 6 min I Fiction)
Par ennui, deux adolescents palestiniens demandent à Siri, assistant intelligent, de les aider. Cela marchera-t-il ?
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Source : Orient XXI
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(*) Lisez également : 8 juillet 2022 : Ghassan Kanafani vit, la Palestine vit ! Appel à s’organiser pour le 50e anniversaire de l’assassinat de Ghassan Kanafani