Sumoud Sa’adat : ​​Libérez Asim al-Ka’abi et tous les prisonniers politiques palestiniens

Au moment où nous écrivons ces lignes, 30 prisonniers politiques palestiniens sont entrés dans la deuxième semaine d’une grève de la faim collective contre leur emprisonnement sans inculpation ni procès. L’urgence de la lutte contre la « détention administrative » – un vestige de l’emprisonnement à l’époque du mandat britannique, qui a ensuite été appliqué en Irlande occupée – est mise en évidence par le combat d’Asim al-Ka’abi.

Sumoud Sa'adat avec son mari, Asim al-Ka'abi, au moment de sa libération en avril 2021

Sumoud Sa’adat avec son mari, Asim al-Ka’abi, au moment de sa libération en avril 2021

Asim est l’un des grévistes de la faim et a été libéré d’un emprisonnement de 18 ans par le régime sioniste en avril 2021. À peine 16 mois plus tard, sa maison et celle de sa femme est prise d’assaut par les forces d’occupation et Asim est à nouveau jeté en prison.

La nature collective de la vie en prison et de la lutte à l’intérieur a été expliquée par Asim lors d’interviews pendant sa brève période de liberté.

Se joindre à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri et à de nombreux autres camarades en grève de la faim est une réponse à la vindicte du régime carcéral sioniste. Cela reflète également la conviction commune des prisonniers politiques que le chemin de la lutte mènera à une victoire significative.

Afin de témoigner de notre solidarité, nous relayons la déclaration suivante de Sumoud Sa’adat, une militante impliquée dans les campagnes pour la libération des prisonniers politiques palestiniens.

Vive la nation arabe libre !

On me connaît comme Sumoud, fille du prisonnier politique Ahmad Sa’adat qui est emprisonné dans les prisons de l’occupation depuis 16 ans. Et plus récemment, comme Sumoud, épouse du prisonnier politique Asim al-Ka’abi qui a été arrêté le 24 août 2022 après l’invasion de notre maison par les forces d’occupation israéliennes au milieu de la nuit. Elles ont emmené Asim une fois de plus en prison et lui ont imposé une peine de détention administrative de six mois, avec la menace d’une prolongation.

Mon mari Asim a goûté à la liberté pendant à peine un an et quatre mois. Il avait été emprisonné durant 18 ans sans interruption. Nous nous sommes fiancés pendant sa première période d’emprisonnement et j’ai attendu trois ans et demi jusqu’à ce qu’il soit libéré en avril 2021. Nous nous sommes mariés la même année et avons commencé à construire la famille qui avait été notre rêve et le sujet de nos conversations pendant sa première incarcération. Je suis maintenant enceinte de sept mois et nous attendons la naissance de notre premier enfant, Nader al-Arabi, dans deux mois.

Cependant, pour ceux qui vivent en Palestine sous occupation, les rêves restent incomplets. Asim n’a pu goûter à la saveur de la liberté que pendant un an et quatre mois, pour retourner en prison sans peine, soumis à un dossier secret de détention administrative, lui interdisant d’être avec sa femme et son premier enfant lors de ce moment familial intime.

Aujourd’hui, Asim vit avec près de 780 autres prisonniers sous l’oppression de la détention administrative. Il a passé de nombreuses années de sa vie en prison et y reste aujourd’hui sans inculpation ni durée de peine déterminée, sans pouvoir vivre avec sa famille, avec toutes ses occasions et ses célébrations. La forme d’emprisonnement que l’occupation utilise pour punir le plus grand nombre de détenus administratifs – que ce soit contre des militants et des défenseurs des droits humains, des étudiants ou d’anciens prisonniers politiques emprisonnés depuis de nombreuses années – représente une politique de punition collective menée par l’occupation.

Dans cette situation, nos familles n’ont pas d’autre choix que d’élever la voix pour nos proches emprisonnés, de porter leur voix de liberté à tous ceux dans le monde qui écouteront, de se tenir avec nous et de mettre fin à l’oppression du peuple palestinien, contre l’emprisonnement injuste et répressif. Élevons nos voix et dénonçons cette occupation, qui commet les crimes les plus grotesques contre tout un peuple.

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(Texte initialement traduit de l’arabe à l’anglais par Louis Brehony)

Publié le 5 octobre sur Palestine Chronicle
Traduction : Collectif Palestine Vaincra

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