Les prisonniers palestiniens vont lancer une grève de la faim contre la multiplication des restrictions israéliennes
Le ministre israélien d’extrême droite de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a récemment ramené les visites familiales aux prisonniers à une tous les deux mois et non plus à une par mois comme c’était le cas jusqu’à présent. Les prisonniers palestiniens ont annoncé qu’ils entameront une grève collective le 14 septembre.
Peoples Dispatch, 4 septembre 2023
Des centaines de prisonniers palestiniens en Israël sont bien décidés à se lancer dans une grève de la faim illimitée afin de protester contre les récentes restrictions qui leur sont imposées, expliquaient des comptes rendus d’information ce dimanche 3 septembre. Selon le Comité suprême d’urgence du Mouvement national des prisonniers, ces derniers entameront leur grève collective le 14 septembre et la poursuivront tant que leur demande en faveur de la restauration complète de leurs droits n’aura pas été satisfaite.
Le ministre israélien d’extrême droite de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a récemment ramené les visites familiales aux prisonniers à une tous les deux mois et non plus à une par mois comme c’était le cas jusqu’à présent. Ben-Gvir a été critiqué pour sa campagne soutenue contre les prisonniers palestiniens, qui l’avait vu introduire plusieurs mesures sévères afin d’accroître leurs souffrances et leurs épreuves. Depuis sa nomination, le nombre de prisonniers en confinement solitaire a considérablement augmenté, de même que les incursions arbitraires dans les cellules de prison, la pratique de la séparation et du transfert soudain des prisonniers, et le recours à la politique illégale de l’arrestation administrative, entre autres formes de mauvais traitements. Les actions de Ben-Gvir ont été condamnées par les activistes des droits et les organisations de défense des droits des prisonniers, ainsi que par les Nations unies.
Répondant à la dernière restriction sur les visites familiales, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a invité une fois de plus Israël à respecter les droits des prisonniers palestiniens et à se conformer ainsi aux lois internationales. Il a dit entre autres :
« Sous les lois humanitaires internationales, les prisonniers palestiniens sont des personnes protégées et ils ont le droit d’avoir des contacts familiaux. Dont des visites familiales lorsqu’ils sont en détention. »
La Société des prisonniers palestiniens (PPS) a également dénoncé la démarche. Le président de PPS, Qaddura Fares, a déclaré que cela faisait partie d’une
« approche raciste et vengeresse cherchant à nuire aux prisonniers et à leurs familles. Cette décision empiète sur les droits élémentaires des prisonniers palestiniens, elle constitue une violation manifeste à la fois des lois israéliennes et des normes juridiques internationales ».
Le Hamas, l’organisation de résistance palestinienne installée à Gaza, a critiqué la décision et l’a qualifiée de « guerre ouverte » contre les prisonniers palestiniens à l’intérieur des prisons israéliennes. Il a aussi loué les prisonniers pour leur courage et leur détermination à couloir affronter la répression et l’injustice israéliennes et il a exprimé sa solidarité avec les prisonniers dans leur combat.
Plusieurs prisonniers palestiniens et détenus administratifs se sont lancés dans une grève de la faim le mois dernier à propos des traitements injustes et violations de droits qu’ils subissent. (*)
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Publié le 4 septembre sur Peoples Dispatch
Traduction : Jean-Marie Flémal , Charleroi pour la Palestine
(*) Quatre prisonniers palestiniens sont actuellement en grève de la faim contre leur détention administrative
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