Le 8 mars et la mise en évidence de la résistance des femmes palestiniennes
A l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la Plateforme Charleroi-Palestine a organisé une table ronde et une expo le 6 mars, dans le QG des « Femmes de Mars » à Charleroi. La Plateforme était également présente dans la marche et le village associatif du 8 mars.
Le combat des femmes palestiniennes au sein de leur société s’est toujours construit conjointement à celui de la Résistance nationale. Lors de la table ronde, des animatrices de la Plateforme Charleroi-Palestine ont évoqué le rôle des femmes dans différentes étapes de l’histoire palestinienne : les luttes contre la colonisation de peuplement sioniste depuis le début du 20e siècle, l’insurrection de 1936-1939, le nettoyage ethnique en 1948, l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie en 1967, la période révolutionnaire des années 70, la première Intifada en 1987, la Grande Marche du Retour en 1987 et le génocide en cours à Gaza et en Cisjordanie.
Dans toutes ces périodes, les Palestiniennes ont joué un rôle clé dans les protestations, les mouvements de masse, la lutte armée, l’alphabétisation, l’éducation, le maintien des traditions.
La discussion a mis également en lumière l’emprisonnement des Palestiniens et Palestiniennes, un outil central de la colonisation et de la répression israélienne, et la résistance des prisonnières palestiniennes.
Des panneaux et des fardes ont été réalisés avec les photos des 69 prisonnières libérées grâce à la résistance. La rencontre était également une occasion pour présenter la campagne Dismantle Damon, une campagne internationale de soutien aux résistantes palestiniennes.
21 prisonnières restent incarcérées à Damon, dont Shatela Abu Ayad (condamnée à 16 ans) et Aya Khatib (militante humanitaire condamnée à 4 ans). Lors d’un atelier d’écriture, des participantes leur ont écrit des cartes.
Dans l’expo, l’attention a également été attirée sur les prisonnières martyrs, Saadia Farajallah et Wafaa Jarrar, ainsi que sur le fait qu’Israël retient les corps de centaines de Palestinien.ne.s dans des cimetières de numéros et dans des frigos. Parmi ceux-ci, les corps de neuf martyres, dont Dalal al-Maghrébi.
La rencontre s’est terminée par la lecture d’un poème de l’ancienne prisonnière Dareen Tatour : « Résiste, ô mon peuple, résiste-leur ».
Le 8 mars même, sous un soleil éclatant, des membres de la Plateforme avait animé un stand dans l’après-midi et participé à une marche combative dans la ville, qui avait rassemblé 500 participant.e.s.
Comme le disait une participante : « Nous avons défendu les droits des femmes, en particulier ceux des prisonnières palestiniennes. Nous avons croisé des personnes qui soutenaient déjà le combat et la résistance ainsi que d’autres désireuses de le faire. Espérons qu’à force de cris d’indignation, de douleur, de colère, les appels à la liberté deviendront un concert si assourdissant qu’il ne pourra plus être nié. »