Israël bombarde Gaza après avoir blessé des Palestiniens

Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël a de nouveau bombardé deux sites de la bande de Gaza en état de siège, quelques heures à peine après que 11 manifestants palestiniens au moins ont été blessés dans l’enclave par des snipers. 

Les frappes aériennes à proximité de Beit Hanoun ont endommagé pas mal de maisons du voisinage.

Ce dimanche (29 août 2021), une Palestinienne examine les dégâts infligés à sa maison après les bombardements israéliens de cette nuit dans les environs de Beit Hanoun. (Photo : AFP)

MEE et agences, 29 août 2021

Les frappes aériennes revendiquées par l’armée visaient des cibles du Hamas et se sont produites après le lancement de ballons incendiaires à partir de Gaza en direction du sud d’Israël, lesquels ont déclenché deux incendies.

Un correspondant de l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne (AP), Wafa, a déclaré que les avions de combat avaient visé un endroit précis de la rue Shuhada, dans la partie sud de la ville de Gaza, et y avaient largué quatre missiles, ce qui avait provoqué un incendie sur le site même.

L’agence de presse a déclaré que les avions avaient également bombardé des terres agricoles à proximité de la ville de Beit Hanoun, dans le nord de l’enclave, provoquant des dégâts matériels sans toutefois blesser personne.

Selon l’armée israélienne, les « avions de combat ont frappé un complexe militaire du Hamas utilisé pour la fabrication d’armes et l’entraînement de même que comme entrée d’un tunnel terroriste adjacent à Jabaliya ». « Les frappes ont été une riposte au lancement de ballons incendiaires par le Hamas dans le territoire israélien et aux violentes émeutes qui ont éclaté hier »

a ajouté l’armée dans une déclaration.

Des photos des dégâts provoqués par les frappes aériennes près de Beit Hanoun et publiées par AFP montraient des civils en train d’inspecter leurs maisons complètement détruites.

Le mouvement palestinien du Hamas a assuré qu’il maintiendrait ses pressions sur Israël pour qu’il lève son blocus de 14 ans contre Gaza.

« Le blocus a transformé l’existence dans la bande de Gaza en un enfer invivable. L’aide qu’Israël a prétendu apporter aux Palestiniens, comme l’entrée de certaines marchandises et la fourniture d’autorisations aux commerçants de sortir de l’enclave, ne répond pas aux conditions minimales »,

disait une déclaration transmise au quotidien Haaretz par certaines factions palestiniennes de Gaza. 

« Par conséquent, notre demande, telle qu’elle a été formulée par les médiateurs, est de lever complètement le blocus. »

 

Des balles réelles

Les attaques ont eu lieu après la répression israélienne, un peu plus tôt ce samedi, contre des Palestiniens qui manifestaient à proximité de la clôture qui sépare Gaza d’Israël.

L’armée israélienne a lancé des gaz lacrymogènes, des balles réelles et des grenades incapacitantes contre les Palestiniens, qui manifestaient contre le blocus de l’enclave dirigé par Israël.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que 11 Palestiniens avaient été blessés, dont trois par des balles réelles.

Quelques heures plus tôt, des gens affligés accompagnaient la dépouille d’Omar Hassan Abu al-Nil, 12 ans, décédé suite à ses blessures une semaine après avoir été abattu par les forces israéliennes au cours d’une manifestation du même genre.

Omar Hassan Abu al-Nil

Samedi soir également, deux incendies ont éclaté dans la région d’Eshkol, près de Gaza, ont déclaré des pompiers israéliens, qui les ont attribués à des ballons incendiaires lancés depuis Gaza.

Prenant la parole à Washington, où il venait de rencontrer le président américain Jo Biden, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a déclaré qu’il tenait le Hamas, le parti de facto au pouvoir à Gaza, responsable de tous les troubles qui survenaient dans l’enclave palestinienne.

« Comme je l’ai déjà dit, nos actions à Gaza serviront nos intérêts », a-t-il dit aux journalistes avant de monter à bord de l’avion qui devait le ramener en Israël.

« En ce qui me concerne, l’adresse [des gens responsables] est et reste celle du Hamas. »

Un blocus paralysant

Israël maintient un blocus paralysant contre la bande de Gaza depuis 2007, et de nombreux critiques estiment qu’il s’agit d’une punition collective à l’adresse des deux millions de résidents de l’enclave, qui ne cesse de s’appauvrir.   

L’Égypte elle aussi maintient le siège, restreignant à sa frontière tout mouvement vers et depuis Gaza.  

En 2018, des résidents de Gaza ont entamé un mouvement de protestation demandant que soit mis un terme au blocus et réclamant le droit pour les réfugiés palestiniens de retourner sur les terres qu’ils avaient fuies ou dont ils avaient été expulsés au moment de la création d’Israël.

Les manifestations hebdomadaires ont finalement été suspendues après plus d’un an et après que les forces israéliennes avaient tué plus de 350 Palestiniens à Gaza.

Dimanche, l’Égypte a rouvert le passage de Rafah donnant sur Gaza, afin de permettre aux Palestiniens de sortir de l’enclave. Jeudi, elle l’avait rouvert partiellement dans l’autre sens.

Rafah, la seule ouverture de Gaza sur le monde extérieur non contrôlé par Israël, a de nouveau été fermé par l’Égypte le 23 août.

L’Égypte n’a donné aucune raison à cette démarche, mais des sources palestiniennes à Gaza ont déclaré qu’elle était due aux récentes manifestations palestiniennes.


Publié le 29 août 2021 sur Middle East Eye
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

Samedi 4 septembre, de 15 h a 17 h 30, sur la Place Verte, Charleroi

Stand Palestine : Free Gaza

Venez témoigner votre solidarité avec les Palestiniens de Gaza pour exiger la fin immédiate du blocus. Vous trouverez également au stand : des keffiehs, T-shirts et la possibilité de faire un don pour un projet au profit d’enfants de Gaza.

Organisation : Plate-forme Charleroi-Palestine.

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