Biden admet la défaite d’Israël à Gaza

Dans des remarques proposées vendredi à la Maison-Blanche, le président des EU, Joe Biden, a exposé ce qu’il a appelé une « feuille de route » en vue de mettre un terme à la guerre d’Israël contre Gaza.

 

 

Ali Abunimah, 31 mai 2024

Biden a résumé ce qu’il a perçu comme une nouvelle proposition israélienne de procédure en trois phases afin d’échanger les prisonniers de guerre et captifs israéliens et palestiniens et d’apporter « une paix durable à cette guerre ».

Dans ses grandes lignes, la proposition est très semblable à une proposition soutenue par les EU et que le Hamas avait acceptée début mai, après qu’Israël l’avait approuvée.

Mais c’est alors qu’Israël a renié l’accord et qu’il a intensifié son attaque contre Rafah, la ville à l’extrême sud de Gaza, où s’était réfugiée la majorité des 2,3 millions de Palestiniens constituant la population du territoire, après avoir été déplacée de force depuis d’autres zones.

Si Biden dit la vérité et s’il s’agit en effet d’une proposition israélienne, il semblerait que Tel-Aviv fasse marche arrière moins d’un mois plus tard et qu’il tente de présenter la chose comme s’il s’agissait d’une offre magnanime de sa part, et non ce qu’elle est réellement : la reconnaissance publique par Israël, communiquée au monde par le président américain, qu’il a perdu la guerre sur le plan militaire.

Dans ce qui constitue probablement la chose la plus importante à retenir, Biden a déclaré :

« Une guerre indéfinie à la poursuite d’une notion non identifiée de victoire totale (…) ne fera qu’enliser Israël à Gaza, assécher ses ressources économiques, militaires et humaines et accroître davantage encore l’isolement d’Israël dans le monde. »

« Cela ne ramènera pas les otages chez eux »,

a ajouté le président des EU.

« Cela n’entraînera pas, mais pas du tout, une défaite durable du Hamas et cela n’assurera pas à Israël une sécurité durable. »

Il est certain que les EU ont dit cela en privé à Israël. Mais le fait que le président vient le déclarer publiquement depuis le podium de la Maison-Blanche sape complètement les affirmations publiques d’Israël disant que la victoire militaire est désormais en vue.

Mais il y a des raisons réelles d’être sceptique. Biden n’a pas clairement mentionné que cette proposition venait du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ou qu’il l’avait approuvée.

Biden a même reconnu qu’

« il y a ceux en Israël qui ne veulent pas être d’accord avec ce plan et qui voudront que la guerre se prolonge indéfiniment. Certains, certains sont même dans la coalition gouvernementale ».

L’un de ceux-là peut même être Benjamin Netanyahou. Étant donné que la direction d’Israël est profondément divisée, Biden peut très bien travailler avec des hauts responsables israéliens autres que Netanyahou, et ce, dans un effort en vue de mettre la pression sur le Premier ministre et le contraindre à accepter ce marché.

Ce qui suit constitue une transcription brute des remarques de Biden concernant Gaza, avec, entre les lignes, mes commentaires en italiques gras sur certains points.

 

Transcription annotée de la proposition du président Biden :

Ces quelques derniers mois, mes négociateurs de la politique étrangère, de la communauté des renseignements et autres, se sont concentrés sans relâche, non pas uniquement sur un cessez-le-feu, qui serait inévitablement fragile et temporaire, mais sur une fin durable à la guerre. C’est cela qui a été le point de concentration premier, une fin durable à cette guerre. Une fin qui ramènera tous les otages dans leurs foyers, qui garantira la sécurité d’Israël, qui créera de meilleurs lendemains dans un Gaza sans le Hamas au pouvoir et préparera le terrain à un règlement politique qui assurera un avenir meilleur et aux Israéliens et aux Palestiniens.

Les collaborateurs de Biden ont évité publiquement de parler d’un cessez-le-feu ou d’un terme à la guerre qui ne soit accompagné du but déclaré d’Israël consistant à détruire le Hamas. Il s’agit maintenant d’un véritable revirement.

Cette fois, après des discussions et diplomatiques intensives menées par mon équipe, après mes nombreux entretiens avec les dirigeants d’Israël, du Qatar, de l’Égypte et d’autres pays du Moyen-Orient, Israël vient maintenant de présenter… Israël a présenté une proposition entièrement nouvelle.

Comme on l’a fait remarquer plus haut, Biden dit que cette proposition vient d’« Israël » mais, nulle part, il ne confirme qu’elle vient du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui a été le principal obstacle aux négociations autour du cessez-le-feu.

Il s’agit d’une feuille de route pour un cessez-le-feu durable et la libération de tous les otages. Cette proposition a été transmise par le Qatar au Hamas.

Aujourd’hui, je veux en énoncer les termes aux citoyens américains et au monde entier.

Cette nouvelle proposition comporte trois phases, trois. La première phase durera six semaines. Voici ce qu’elle inclurait : Un cessez-le-feu total et complet. Un retrait des forces israéliennes de toutes les zones peuplées de Gaza. La libération d’un certain nombre d’otages, dont les femmes, les personnes âgées, les blessés, en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens.

Il y a des otages américains qui seront libérés, durant cette phase, et nous voulons qu’ils rentrent chez eux.

En outre, les restes de certains otages qui ont été tués seront restitués à leurs familles, ce qui apportera un certain degré de conclusion à leur terrible chagrin. Les civils palestiniens retourneront chez eux et dans leurs quartiers dans toutes les zones de Gaza, y compris dans le nord. L’assistance humanitaire grimperait à 600 camions entrant chaque jour à Gaza avec de l’aide.

Avec un cessez-le-feu, cette aide pourrait être distribuée en toute sécurité et efficacement à tous ceux qui en ont besoin. Des centaines de milliers d’abris temporaires, y compris des unités de logement, seraient fournis par la communauté internationale.

Tout cela et plus encore pourrait commencer immédiatement. Im-mé-dia-te-ment ! Au cours des six semaines de la première phase, Israël et le Hamas négocieraient les arrangements nécessaires afin de passer à la phase deux, qui consiste en une fin permanente des hostilités.

Ces termes larges sont similaires à ce qui a été rapporté comme étant les termes du marché que le Hamas avait accepté début mai et qu’Israël avait considéré comme un échec.

Maintenant je vais être franc avec vous. Il y a un certain nombre de détails à négocier pour passer de la phase un à la phase deux.

Israël va vouloir être certain que ses intérêts seront protégés.

Mais la proposition dit que si les négociations requièrent plus de six semaines pour la phase un, le cessez-le-feu se poursuivra toujours aussi longtemps que les négociations se poursuivront. Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar s’emploieraient à assurer que les négociations continuent, jusqu’au moment où les accords, où les accords seraient atteints et que la phase deux pourrait donc commencer.

Ensuite, la phase deux serait un échange pour la libération de tous les otages vivants restants, y compris les soldats masculins, en même temps que les forces israéliennes se retireraient de Gaza. Aussi longtemps que le Hamas respectera ses engagements, un cessez-le-feu serait, pour le dire avec les mots de la proposition israélienne, « la cessation en permanence des hostilités », fin de citation, la cessation en permanence des hostilités.

Historiquement, le Hamas a rigoureusement appliqué les arrangements avec lesquels il s’est dit d’accord alors qu’Israël les a généralement violés. Ne ne devons nous attendre à rien de différent si, dans le cas présent, un accord est finalement atteint.

Finalement, dans la phase trois, un très vaste plan de reconstruction de Gaza débuterait et tous les restes ultimes des otages qui ont été tués seraient restitués à leurs familles.

Voilà la proposition qui se trouve actuellement sur la table.

Une fois encore, cela ressemble beaucoup à la proposition approuvée par les EU et que le Hamas a acceptée début mai alors qu’Israël l’a reniée.

Et ce que nous avons demandé, c’est ce dont nous avons besoin. Les gens d’Israël devraient le savoir, ils peuvent faire cette offre sans nouveau risque pour leur sécurité parce qu’ils ont dévasté les forces du Hamas au cours des huit derniers mois. En ce moment, le Hamas n’est plus capable de mener un autre 7 octobre. C’est l’un des principaux objectifs des Israéliens dans cette guerre et, très franchement, c’est un objectif juste.

Tout observateur attentif de la bataille sur le terrain sait que ceci n’est pas vrai. Israël n’a occasionné virtuellement aucun dommage aux capacités de combat de la résistance, comme le montre clairement la façon dont les forces israéliennes sont retournées dans certaines des premières zones de Gaza où elles étaient entrées dans le nord et la façon dont elles ont été confrontées à une résistance acharnée, en subissant de lourdes pertes, même ces derniers jours, comme à Jabaliya.

Je sais qu’il y en a en Israël qui ne seront pas d’accord avec ce plan, et réclameront pour que la guerre se poursuive indéfiniment. Certains, certains sont même dans la coalition gouvernementale.

Et ils ont fait savoir clairement qu’ils voulaient occuper Gaza. Ils veulent continuer à se battre pendant des années, et les otages ne sont pas une priorité, pour eux. Eh bien, j’ai insisté auprès de la direction en Israël pour qu’elle soutienne cet arrangement. Qu’elle le fasse, et qu’importe la pression. Et, pour les gens d’Israël, permettez-moi de dire ceci, en tant que quelqu’un qui a eu un engagement de toute une vie pour Israël, en tant que seul président américain à s’être jamais rendu en Israël en temps de guerre, en tant que quelqu’un qui a précisément envoyé les forces américaines pour défendre directement Israël quand il était attaqué par l’Iran, je vous demande de faire un pas en arrière et d’imaginer à ce qui va se passer si cette occasion se perd. Nous ne pouvons laisser passer cette occasion.

Ici, Biden essaie de faire appel directement aux Israéliens mais ce peut être futile, car la plupart des Israéliens soutiennent le génocide. Il est surprenant qu’il fasse appel aux Israéliens, y compris au gouvernement israélien, pour accepter ce qui est censé être une proposition israélienne !

Une guerre indéfinie à la poursuite d’une notion non identifiée de victoire totale, n’amènera pas Israël, ne le fera pas tomber – ne fera qu’enliser Israël à Gaza, asséchera les ressources économiques, militaires et humaines et accroîtra davantage encore l’isolement d’Israël dans le monde. Cela ne ramènera pas les otages à la maison. Cela n’amènera pas, pas du tout une défaite durable du Hamas susceptible d’apporter une sécurité durable à Israël.

Mais une approche complète qui commence par cet arrangement ramènera les otages à la maison et aboutira à plus de sécurité pour Israël. Et, une fois qu’un cessez-le-feu et qu’un arrangement concernant les otages auront été conclus, cela libérera la possibilité de beaucoup plus de progrès, y compris, y compris le calme le long de la frontière nord d’Israël avec le Liban. Les États-Unis aideront à forger une résolution diplomatique, une résolution qui garantira la sécurité d’Israël et permettra aux gens de retourner en toute sécurité vers leurs foyers sans crainte de se faire attaquer.

Les deux paragraphes qui précèdent sont des aveux importants de la part de Biden disant qu’Israël est incapable de gagner des conflits militaires, tant à Gaza que sur le front nord avec le Liban, où la formidable organisation de résistance du Hezbollah est retranchée. Il est occupé à dire aux Israéliens que, s’ils veulent le « calme », ils doivent dégager un arrangement.

Avec l’arrangement, la reconstruction de Gaza débutera, les nations arabes et la communauté internationale, en compagnie des dirigeants palestiniens et israéliens, pourront le faire d’une façon qui ne permettra pas au Hamas de réarmer. Et les États-Unis travailleront avec nos partenaires pour reconstruire les maisons, les écoles et les hôpitaux à Gaza, pour aider à réparer les communautés qui ont été détruites dans le chaos de la guerre.

Voilà bien un langage très vague, probablement de façon délibérée, afin d’obscurcir la réalité qui veut qu’Israël et les États-Unis ne sont pas parvenus à détruire le Hamas. Ils ne vont pas remplacer le Hamas et, pourtant, d’une certaine façon, ils vont reconstruire Gaza tout en mettant le Hamas sur la touche. Mais il convient de remarquer que Biden n’y va pas de grandes déclarations sur le remplacement du Hamas et qu’il ne dit rien des gens qui dirigeront Gaza. Tout cela est très bien, parce qu’il s’agit uniquement d’une décision palestinienne. La seule façon d’arriver à ce que cette reconstruction ait lieu, c’est avec l’accord du Hamas, et il semble que c’est ce que Biden reconnaît implicitement.

Et, avec cet arrangement, Israël pourrait se retrouver plus profondément intégré dans la région, y compris, et ce n’est une surprise pour aucun d’entre vous, y compris, vous savez, un accord potentiel de normalisation historique avec l’Arabie saoudite. Israël pourrait faire partie d’un réseau régional de sécurité afin de contrer la menace posée par l’Iran. Tout ce progrès pourrait rendre Israël plus sûr et les familles israéliennes ne vivraient plus dans l’ombre d’une attaque terroriste.

On dirait un effort en vue de proposer des récompenses à Israël, mais il est trompeur de penser qu’après avoir perpétré un génocide, Israël va être intégré à la région. La situation après ce génocide ne sera pas un retour au train-train des affaires régionales.

Tout ceci créerait les conditions d’un futur différent, d’un meilleur futur pour le peuple palestinien. Un futur d’autodétermination, de dignité, de sécurité et de liberté.

Il convient de remarquer ici que Biden ne dit rien de la « solution à deux États », mais qu’il recourt à de nobles slogans à propos de l’« autodétermination » et de la « liberté ». Ces termes peuvent vouloir dire n’importe quoi, y compris une autonomie limitée au sein d’un bantoustan.

Cette voie sera disponible une fois que l’arrangement aura été scellé. Israël aura toujours le droit de se défendre contre les menaces envers sa sécurité et de traduire en justice les personnes responsables du 7 octobre. Et les États-Unis feront toujours en sorte qu’Israël ait ce dont il aura besoin pour se défendre.

Si le Hamas ne remplit pas ses engagements dans le cadre du marché, Israël pourra reprendre ses opérations militaires. Mais l’Égypte et le Qatar m’ont assuré qu’ils continuaient de travailler afin de faire en sorte que le Hamas n’agisse pas de la sorte. Les États-Unis contribueront à faire en sorte qu’Israël soit lui aussi à la hauteur de ses propres obligations.

Une fois de plus, historiquement, c’est à Israël et aux États-Unis qu’on ne peut se fier, et ce, dans aucun marché. Biden, par exemple, s’est opposé à l’attaque d’Israël contre Rafah, uniquement pour faire volte-face et l’approuver ensuite et même justifier ses atrocités.

C’est ce que dit cet arrangement. C’est ce qu’il dit. Et nous en ferons notre part. C’est vraiment un moment décisif. Israël a fait sa proposition.

Le Hamas dit qu’il veut un cessez-le-feu. Cet arrangement est une occasion de prouver qu’il le pense réellement. Le Hamas a besoin de prendre ce marché. Depuis des mois, les gens dans le monde entier demandent un cessez-le-feu. Maintenant, il est temps de faire entendre vos voix et d’exiger que le Hamas se mette à table, donne son accord à cet arrangement, et mette fin à la guerre qu’il a déclenchée.

C’est exaspérant, étant donné que ce sont Biden et Israël qui ont longtemps refusé tout pourparler sur un cessez-le-feu, alors que le Hamas a accepté la proposition appuyée par les EU un peu plus tôt ce mois-ci. Il est également absurde de prétendre que le Hamas a « déclenché » cette guerre. Comme si l’histoire avait débuté le 7 octobre 2023 !

Bien sûr, il y aura des différences dans les détails spécifiques qui doivent être élaborés, naturellement. Si le Hamas vient négocier en étant disposé à un arrangement, dans ce cas, les négociateurs israéliens doivent se voir accorder un mandat et la flexibilité nécessaire pour clôturer cet arrangement.

Biden a prétendu que c’était une proposition israélienne et, pourtant, il demande à Israël de conférer un mandat à ses propres négociateurs. Pourquoi aurait-il besoin de faire cet appel publiquement si Israël était derrière cette proposition et qu’il voulait qu’elle se fasse ?

Les huit mois écoulés ont marqué une douleur déchirante, la douleur de ceux dont les êtres bien-aimés ont été massacrés par les terroristes du Hamas le 7 octobre. Les otages et leurs familles ont attendu dans l’angoisse. Des Israéliens ordinaires dont les vies sont à jamais marquées par l’événement bouleversant de la violence sexuelle et de l’impitoyable brutalité du Hamas.

Et le peuple palestinien a enduré un véritable enfer, dans cette guerre. Trop de gens innocents ont été tués, y compris des milliers d’enfants. Bien trop ont été vilainement blessés.

C’est tellement fallacieux. Alors que Biden répète le mensonge des viols massifs inventé par Israël, il parle de la mort et de la destruction à Gaza comme s’il n’avait joué aucun rôle personnel dans l’affaire. Tout cela, il l’a approuvé, il l’a demandé, il a armé Israël pour qu’il le fasse et il le fait toujours à l’heure qu’il est.

Nous avons tous vu les horribles images de cet incendie meurtrier à Rafah un peu plus tôt cette semaine, suite à une frappe israélienne qui ciblait le Hamas.

Il est indigne que Biden justifie et excuse l’attaque d’Israël contre les tentes des réfugiés à Rafah.

Et, même s’il a travaillé à accroître l’assistance à Gaza, avec 1 800 camions qui ont livré des marchandises et des fournitures, ces cinq derniers jours, 1 800 camions, la crise humanitaire est toujours là.

Je sais que c’est un sujet à propos duquel les gens de ce pays ont des convictions profondes et passionnées. Moi aussi. Ceci a été l’un des problèmes les plus durs, les plus compliqués dans le monde. Il n’y a rien de facile à ce propos, rien de facile à ce propos.

Tout au long, toutefois, les États-Unis ont travaillé sans répit pour assurer la sécurité d’Israël, pour faire entrer les fournitures humanitaires à Gaza, pour obtenir un cessez-le-feu et un arrangement pour les otages afin de mettre fin à cette guerre.

Voici encore une autre distorsion grossière du rôle des EU. Israël a délibérément fermé toutes les routes humanitaires vers Gaza et les États-Unis l’ont aidé à provoquer la famine et la catastrophe en supprimant le financement de l’UNRWA, l’agende de l’ONU pour les réfugiés de Palestine. À tout moment, les EU auraient pu utiliser leur levier énorme pour forcer Israël à rouvrir les passages qu’il avait fermés, mais Washington a refusé de le faire.

Hier, avec cette nouvelle initiative, nous avons franchi un pas important dans cette direction. Je veux me mettre à niveau avec vous aujourd’hui pour savoir où nous en sommes et ce qui pourrait être possible.

Mais j’ai besoin de votre aide.

Tous ceux qui veulent la paix maintenant doivent élever la voix. Faites savoir aux dirigeants qu’ils doivent accepter cet arrangement, travailler pour le rendre réel, le rendre durable et forger un avenir meilleur à partir de cette tragique attaque terroriste et de cette guerre.

Biden se positionne ici comme un malheureux observateur extérieur, au lieu de ce qu’il est en réalité, le facilitateur clé du génocide israélien. Il est et a toujours été le décideur clé qui aurait pu faire cesser à tout moment la campagne d’extermination israélienne. Pendant des mois, les Américains ont donné de la voix contre lui, exigeant qu’il fasse cesser l’afflux d’armes vers Israël, qu’il cesse de s’opposer aux résolutions de cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU, qu’il cesse de contrer et de frustrer les efforts en vue de demander des comptes à Israël, que ce soit à la Cour internationale de Justice ou à la Cour pénale internationale.

Il est temps d’entamer cette nouvelle phase, pour les otages, pour que les otages rentrent chez eux, pour qu’Israël soit en sécurité, pour que les souffrances cessent. Il est temps que cette guerre se termine. Et que commence le lendemain.

En raison de toutes ses dérobades, distorsions, mensonges et ses blâmes aux victimes, le point à retenir du discours de Biden consiste en une reconnaissance de l’échec et des Israéliens et des Américains, et en la quête d’une issue permettant de sauver la face. Mais si Biden veut réellement mettre un terme à la guerre, il n’a nul besoin de mendier en public et de cajoler les dirigeants israéliens. Il lui suffit tout simplement de faire cesser les flux d’armes.

 

Vidéo. Le président Biden livre ses remarques sur le Moyen-Orient

 

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Ali Abunimah, cofondateur et directeur exécutif de The Electronic Intifada, est l’auteur de The Battle for Justice in Palestine, paru chez Haymarket Books.

Il a aussi écrit : One Country : A Bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse

Publié le 31 mai 2024 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

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