Témoignages de jeunes Carolos, parti.e.s en Palestine dans le journal de la FGTB

Ci-dessous quelques interviews publiés dans Syndicats (2 mars 2018).

Yasmine

« On a rencontré des personnes, avant tout. Des citoyens avec qui on a partagé des repas, avec qui on a visité des villes, avec qui on a passé des soirées, on a dansé, on a chanté, on a partagé des moments incroyables. On s’est rendu compte que ces personnes-là, elle veulent vivre, tout simplement. Au début, je ne comprenais pas que des habitants des camps de réfugiés, qui connaissent les problèmes d’eau, d’électricité, les agressions régulières des militaires qui font régner la peur, qui emprisonnent les enfants… Je ne comprenais  pas comment on peut vivre dans une situation aussi dure et mettre au monde des enfants, sachant que c’est ce qu’on leur offre. Au fil des jours, je me suis rendu compte que ces personnes veulent juste vivre. Et vivre, c’est fonder une famille, c’est avancer. »

Sophie

« En visitant la ville d’Hebron, j’ai vraiment ressenti ce que l’occupation veut dire, raconte Sophie. Ça va bien au-delà de l’occupation d’un territoire. Il y a une pression constante, une humiliation qui s’insinue jusque dans les maisons. Même circuler, tu ne peux le faire que dans le cadre fixé par l’État d’Israël. Tu changes de rue, tu as un checkpoint…

Et paradoxalement, les Palestiniens que j’ai rencontrés sont hyper positifs. Toi, tu vois des choses qui te marqueront à vie et donc tu pleures. Et eux, en face, ils te sourient. J’ai été impressionnée par la solidarité incroyable qui existe entre eux. Par exemple, dans un village, on nous a raconté comment des ingénieurs mettaient leur savoir-faire et leurs compétences au service de la collectivité pour construire des maisons plus rapidement et dans le respect de la loi israélienne. Dans un autre village, une femme expliquait que dès qu’un mari est emprisonné, ou une mère, ou un enfant, tout le monde intervient pour aider la famille concernée, et pas seulement en apportant un plat de couscous. Cette solidarité-là est rare en Occident ».

Noam

” Moi j’ai été frappé par le racisme d’Etat, qui rappelle l’apartheid. On a visité un petit village de fermiers qui se trouvai entre deux colonies israéliennes. Le moyen de répression pou faire fuir les Palestiniens et vider le village, c’était de déverser les eaux usées des colonies vers le village, et ainsi détruire les terres agricoles des Palestiniens. Dans un autre village, on a rencontré des producteurs d’olives dont les champs avaient été annexés par les colonies israéliennes voisine. Pour accéder à leur champs, les Palestiniens devaient marcher plusieurs heures et remplir une série de conditions très strictes, comme ne pas avoir de casier judiciaire, alors que c’est très difficile à cause des arrestations arbitraires. Résultat : leurs terres n’étaient pas suffisamment cultivées, ce qui permet alors aux colons de se les approprier légalement. Cela fait partie des injustices quotidiennes. »

Margaux

« Ça a été un voyage très dur pour moi, émotionnellement parlant. Je pleurais au minimum une fois par jour. Ce qui m’a marqué particulièrement, c’est l’oppression constante qu’on ressent. Les Palestiniens sont encerclés par des murs et dans les campagnes, par des barbelés. Les militaires sont présents partout. C’est extrêmement angoissant et oppressant. Quand on a visité Hebron, par exemple, il y avait des militaires partout où on passait, sur des hauteurs souvent. On se sentait scrutés dans chaque rue. Et donc les Palestiniens, ils risquent leur vie quasiment une fois par jour. Si un enfant décide de jeter une pierre, il risque la prison. Et en prison, les enfants aussi sont torturés, physiquement et psychologiquement. Ça a été très dur pour moi d’entendre les témoignages à ce sujet.

 

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