Israël enlève la statue de Ghassan Kanafani à Acre
Cette semaine, dans la ville d‘Acre, Israël a fait enlever une statue commémorative érigée en l’honneur de l’intellectuel et écrivain palestinien Ghassan Kanafani.
La statue avait été placée par des Palestiniens dans un cimetière de la ville du nord d’Israël en l’honneur de l’emblématique intellectuel et membre du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP).
Peu de temps après l’érection du mémorial, le ministère israélien de l’Intérieur avait contacté le Waqf (fonds) local d’Acre pour lui notifier de le faire disparaître immédiatement.
Le ministre israélien de l’Intérieur, Aryeh Deri, membre du parti ultra-orthodoxe Shas, a déclaré en début de semaine : « Nous ne permettrons pas qu’on érige en Israël des mémoriaux honorant des terroristes. »
Un parent de Kanafani a expliqué que le mémorial serait replacé dans un jardin appartenant à un autre membre de la famille, à Acre.
Ahmad Odeh, un membre palestinien du conseil municipal d’Acre, a déclaré que Kanafani était un « symbole pour le peuple palestinien tout entier » et il a dénoncé la décision israélienne.
Bien qu’il ait été un civil ne portant pas d’arme, Kanafani, né à Acre en 1936, avait été assassiné à Beyrouth en 1972 dans un attentat à la voiture piégée dont on pense qu’il avait été orchestré par des gents du Mossad israélien.
Dans la notice nécrologique de Kanafani au Liban, on trouvait ces mots, célèbres depuis :
« C’était un combattant qui n’avait jamais tiré un coup de feu et dont l’arme était un stylo à bille et le champ d’opération les pages des journaux. »
Sa famille avait été chassée de force de la ville en 1948, au cours de l’exode massif des Palestiniens connu sous le nom de « Nakba », ou catastrophe.
Historiquement, Acre était une ville où vivaient des musulmans palestiniens, des chrétiens, des juifs et de baha’i, mais environ 75 pour 100 de la population avait été déportée au cours vdes combats qui avaient eu lieu à l’époque de la création de l‘État israélien.
Publié le 22/12/2018 sur The Palestine Chronicle
Traduction : Jean-Marie Flémal