Trois universités européennes rompent avec l’université israélienne Ariel

Trois institutions académiques européennes de tout premier rang ont mis un terme à leurs accords avec l’Université Ariel en raison de l’implication directe de cette dernière dans les violations des lois internationales par Israël.

Logos des trois universités : Université de Valence (Espagne), Institut de recherche technologique (IRT) Antoine de Saint-Exupéry, de Toulouse (France) et Université de Florence (Italie).

Logos des trois universités : Université de Valence (Espagne), Institut de recherche technologique (IRT) Antoine de Saint-Exupéry, de Toulouse (France) et Université de Florence (Italie).

L’Université Ariel  est située dans une colonie israélienne illégale en terre palestinienne occupée. L’entreprise d’implantation de colonies par Israël est un crime de guerre, selon les lois internationales, et l’Union européenne et ses États membres ne reconnaissent pas la souveraineté d’Israël sur le territoire palestinien occupé, Jérusalem-Est y compris.

Début mars dernier, en raison de son propre engagement envers les droits de l’homme, l’Université de Valence (Espagne) confirmait qu’elle ne concrétiserait pas un accord de collaboration avec l’Université Ariel.

Lors d’une réunion du Sénat de l’Université, le 11 mars, la rectrice, Madame María Vicenta Mestre Escrivá, déclarait que l’accord n’était jamais entré en application et que l’Université de Valence ne signerait pas cet accord avec l’Université Ariel.

L’accord entre les deux universités avait d’abord été approuvé en mai 2019. Il avait été suspendu et soumis à examen peu de temps après, suite à des protestations du syndicat étudiant BEA quant au rôle direct de l’Université Ariel dans l’occupation militaire israélienne. La décision de la rectrice avait suivi des réunions et des mobilisations des syndicats d’étudiants et d’enseignants tels l’intersyndicale BEA, Acontracorrent, SEPC et STEPV et le groupe BDS de Valence.

En décembre 2020, l’Institut de recherche technologique (IRT) Antoine de Saint-Exupéry (Toulouse, France) confirmait qu’il mettait lui aussi un terme à un accord de collaboration avec l’Université Ariel. Des universitaires de France avaient écrit à l’université et au ministère français de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en mettant l’accent sur les obligations de la France vis-à-vis des lois internationales.

En 2014 déjà, le ministère français avait assuré aux universitaires qu’il n’existait pas d’accord de collaboration éducative ou de recherche avec des institutions des colonies israéliennes telle l’Université Ariel.

De son côté, l’Université de Florence a annulé un accord de mobilité internationale avec l’Université Ariel. L’an dernier, l’université avait répondu à des universitaires italiens en disant que « l’accord de mobilité internationale avec l’Université Ariel avait été suspendu ». Dans un courriel de février 2021, l’université confirmait que « l’Université Ariel n’était pas comprise dans l’Appel de l’UE en faveur d’une mobilité accrue pour 20/21 ».

La campagne « Pas de liens avec Ariel » a favorablement accueilli la nouvelle :

« Nous félicitons l’Université de Valence, l’IRT Saint-Exupéry et l’Université de Florence d’avoir entrepris des démarches en vue de respecter leurs obligations morales et juridiques de ne pas contribuer aux graves violations par Israël des lois internationales. »

« Toutefois, l’Université de Florence continue à respecter un accord de collaboration culturelle et scientifique entre l’Université Ariel et la faculté d’Architecture (DIDA) et celle d’Histoire, d’Archéologie, de Géographie, des Beaux-Arts et des Arts de la scène (SAGAS).

« Pour respecter la décision de principe de mettre un terme à l’accord de mobilité avec l’Université Ariel, l’Université de Florence doit dès maintenant rompre tous les liens institutionnels avec l’Université Ariel, en conformité avec la position sans équivoque de l’UE et de l’Italie quant à l’illégalité des colonies israéliennes. »

Étienne Balibar, professeur « Anniversary Chair » de philosophie européenne moderne à l’Université Kingston de Londres, y est allé du commentaire que voici :

« Les faits sur le terrain ne peuvent jamais se muer en un droit. Les avancées de l’État d’Israël soutenu par une puissante coalition régionale et mondiale, en vue d’exproprier les Palestiniens et les éliminer en tant que peuple, ne signifient pas que toute résistance est désormais futile. Nous aussi, nous devons résister. C’est pourquoi nous devrions accueillir favorablement la décision des universités européennes de mettre un terme à leur coopération avec l’Université Ariel et espérer que leur exemple sera suivi par bien d’autres. »

Dans un avis juridique, le juriste sud-africain renommé John Dugard faisait remarquer que l’Université Ariel « fait partie d’une entreprise illégale et criminelle, selon les lois internationales ». Il décrivait l’Université Ariel comme

« une création institutionnelle d’un système d’apartheid établie par Israël en Palestine occupée (…) et destinée à légitimer et encourager une occupation illégale ».

Les institutions palestiniennes d’enseignement supérieur faisant autorité, soutenues par des universitaires des plus estimés, appellent toutes les institutions internationales à mettre un terme aux liens institutionnels (ou à s’abstenir d’en créer) avec l’Université Ariel, et ce, dans l’esprit de la défense de la liberté académique et des droits humains fondamentaux pour tous.

Plus de 500 universitaires européens, israéliens et autres ont récemment signé une lettre invitant instamment l’Union européenne à cesser de légitimer l’Université Ariel via ses programmes de recherche financés par les contribuables.


Publié le 13 avril 2021 sur Palestine responds
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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