Taysir Suleiman, ancien prisonnier, s’exprime en exil
Jehan Alfarra et Shatha Khalil.
Middle East Monitor a interviewé l’ancien prisonnier palestinien Taysir Suleiman, qui vit aujourd’hui à Istanbul, après avoir été libéré des prisons israéliennes en 2011.
L’ancien prisonnier palestinien Taysir Suleiman vit en Turquie depuis qu’il a été libéré des prisons israéliennes en 2011, dans le cadre de l’échange de prisonniers négocié entre le Hamas et les forces d’occupation.
En tant que Jérusalémite, la libération de Suleiman était soumise à la condition qu’il soit envoyé en exil. Depuis, il vit donc à Istanbul.
Concernant Jérusalem, explique Suleiman pour MEMO, sur le Forum des médias palestiniens de la ville turque, « les contrôles de l’occupation israélienne étaient très nombreux et nous vivions sous leur emprise ».
Après avoir mené pendant quelques années des opérations de résistance au cours desquelles les Palestiniens s’étaient assuré le contrôle de bon nombre d’armes des forces israéliennes, Suleiman avait été arrêté et condamné à la perpétuité.
Pendant une période de 18 ans et demi, il fut transféré dans pas moins de 24 prisons en Israël et dans les territoires occupés. Il explique que, pendant tout ce temps, les forces d’occupation n’ont jamais cessé d’œuvrer en vue de briser le moral des prisonniers.
« La vie en prison repose sur le moral. En prison, l’occupation s’obstinait à vouloir briser votre moral, ce qui vous amenait à leur résister. Elles ne veulent pas que vous deveniez un révolutionnaire ou un rebelle contre les actions de l’occupation. »
Mais le Mouvement des prisonniers palestiniens est actif dans chaque prison, explique-t-il, et son but est de
« gonfler le moral des gens de sorte que, lorsque les prisonniers sont libérés, ils deviennent ce que nous sommes aujourd’hui, des gens qui combattent par tous les moyens possibles dans les pays où nous nous trouvons afin de reconquérir nos droits en tant que Palestiniens et de continuer notre lutte armée sur nos terres palestiniennes, parce que, si nous ne sommes pas forts sur le terrain, nous ne serons jamais à même de les libérer. »
Depuis sa libération, Suleiman s’emploie à faire connaître les récits de la résistance dans les médias. « La résistance à besoin d’un bras médiatique pour la défendre », dit-il.
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« Aussi longtemps que dure une occupation, il doit y avoir une résistance », ajoute Suleiman.
« S’il y en a dans le monde qui désirent libérer le peuple palestinien sans verser une goutte de sang, nous sommes avec eux, mais nous espérons que la cascade de sang palestinien ne continuera pas pendant que ce genre d’efforts se poursuivront », dit-il à propos des critiques formulées par les combattants palestiniens qui affrontent l’armée d’Israël. « Nous, en Palestine, avons été forcés de recourir aux armes parce que l’occupation, elle, c’est avec ses armes qu’elle nous tue ! »
Publié le 22/11/2018 sur Middle East Monitor
Traduction : Jean-Marie Flémal
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