Le Fonds national juif ou l’épuration ethnique déguisée en environnementalisme

L’épuration ethnique de la population palestinienne autochtone par l’État israélien a été déguisée de façon efficace en une forme d’environnementalisme.

Un homme assis sur un banc dans le parc de l’Indépendance, à Jérusalem. Le parc a été aménagé en 1955 et financé par le FNJ des États-Unis (JNF-USA), sur le site du cimetière arabe de Mamilla. Les autorités israéliennes l’ont nivelé au bulldozer et ont déplacé au moins 1 500 tombes du cimetière, se contenant simplement de jeter les restes humains, a révélé une enquête du quotidien israélien Haaretz. (Photo : Schöning/Ullstein Bild via Getty Images)

La Nakba se poursuit

Jonathan Cook

L’effort en vue de retirer à une importante organisation sioniste internationale son statut d’association caritative en Grande-Bretagne en raison de son rôle dans l’aide aux crimes de guerre a connu récemment une accélération – avec une campagne qui a des implications sur les donations exemptes d’impôt à destination d’Israël et en provenance de l’Amérique du Nord et du reste de l’Europe.

On demande à l’État britannique de rendre des comptes à propos de son soutien financier et moral à la branche britannique du Fonds national juif (JNF-UK), qui est accusé de complicité dans l’épuration ethnique de centaines de milliers de Palestiniens de leur terre d’origine.

Le JNF-UK se présente comme « la plus ancienne association caritative de Grande-Bretagne ». Faisant remarquer son rôle dans « la construction d’Israël depuis plus d’un siècle », l’organisation se vante : « Chaque penny récolté par JNF-UK va dans un projet en Israël. »

Les États-Unis ont leur propre organisation, JNF-USA, dont la devise est « Votre voix en Israël ».

Les donations de ces associations caritatives à l’étranger ont été utilisées pour acheter la plupart des 250 millions d’arbres plantés un peu partout en Israël depuis 1948. 1948, c’est l’année où 750 000 Palestiniens ont été forcés, sous la menace des armes de la nouvelle armée israélienne, de quitter leurs foyers. Ces expulsions ont constitué un événement que les Palestiniens appellent leur Nakba, le mot arabe pour « catastrophe ».

Par la suite, l’armée israélienne a dévasté des centaines de villages palestiniens, les transformant en ruines et décombres. Les forêts plantées sur les sites de ces villages ont alors été promues comme des efforts en vue de « faire fleurir le désert ».

En fait, il était prévu dès le départ que ces arbres empêchent les réfugiés palestiniens de pouvoir un jour rentrer dans leurs villages et y reconstruire leurs maisons. Il s’ensuit qu’aujourd’hui, des millions de Palestiniens croupissent dans des camps de réfugiés un peu partout dans le Moyen-Orient, chassés de leur patrie à l’aide, entre autres, de ces forêts nouvelles.

Les diverses branches du FNJ ont récolté les fonds destinés à une organisation apparentée en Israël, le Fonds national juif – Keren Kayemeth LeIsrael (JNF-KKL), qui a encouragé les expulsions en utilisant les donations pour planter les forêts. L’épuration ethnique de la population palestinienne autochtone par l’État israélien a été déguisée de façon efficace en une forme d’environnementalisme.

Les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et bien d’autres États européens ont pendant longtemps traité leurs antennes locales de collecte de fonds du FNJ comme des associations caritatives. Le JNF-UK, par exemple, a reçu le statut d’association caritative en 1939, soit près d’une décennie avant la création d’Israël en tant qu’État juif sur les ruines de la patrie des Palestiniens.

Les forêts sont toujours gérées avec de l’argent collecté via des dons déductibles d’impôts en Grande-Bretagne, aux États-Unis et ailleurs. Dans le cas de la Grande-Bretagne, les donations au FNJ sont éligibles pour l’Aide aux dons depuis 1990, ce qui veut dire que le gouvernement britannique complète les donations en y ajoutant « sa » propre contribution de 25 pour 100.

Des critiques ont fait remarquer que cela équivalait à dire que l’épuration ethnique des villages palestiniens avait été subventionnée à l’aide des deniers publics occidentaux.

Telle est la sanction toujours en cours de ces crimes – et d’autres encore – par les responsables européens et nord-américains et qui a attiré tardivement l’attention des militants des droits de l’homme en Grande-Bretagne.

Une campagne lancée en 2010, « Stop the JNF » (Bloquer le FNJ), soutenue par diverses organisation de solidarité avec la Palestine, a espéré faire honte aux responsables britanniques pour qu’ils mettent un terme au statut d’association caritative du FNJ.

La campagne a obtenu un soutien parlementaire un an plus tard, quand 68 députés ont signé un projet de motion (early-day motion) condamnant les activités du FNJ et réclamant la suppression de son statut d’association caritative.

La motion était appuyée par Jeremy Corbyn, à l’époque obscur parlementaire mais aujourd’hui dirigeant de fait du Parti travailliste, et elle a attiré le soutien de bon nombre de partis, bien qu’aucun député du parti conservateur au pouvoir ne l’ait soutenue.

Néanmoins, la campagne a été confrontée à une résistance institutionnelle des plus obstinées. Ces six dernières années, des appels adressés à la Commission sur les associations caritatives, un département du gouvernement britannique, en vue d’intervenir et de radier le JNF-UK de la liste officielle des associations caritatives, ont été rejetés à diverses reprises.

Plutôt que de chercher des explications auprès du JNF-UK, les responsables britanniques ont grandement ignoré les peuves qu’on leur avait présentées.

La campagne a mis en exergue un exemple spécifique et remarquable du travail du JNF-UK. L’organisation a collecté des dons afin de créer à Jérusalem une vaste aire récréative appelée le parc de la Grande-Bretagne, qui comprend également la Britannia Forest (forêt de la Grande-Bretagne), et ce, sur les sites de trois villages palestiniens détruits par l’armée israélienne après 1948.

Des parcs semblables aménagés sur des sites de villages détruits ont été baptisés d’après les noms des pays où les fonds ont été collectés. Le FNJ est également responsable du parc de l’Indépendance des États-Unis, du parc du Canada, du parc de la France et du parc de l’Afrique du Sud.

Un panneau à l’entrée du Parc de la Grande-Bretagne dit ceci : « Don du Fonds national juif en Grande-Bretagne ».

Bien des personnes qui ont versé des dons à de tels projets – souvent des juifs encouragés à verser de la monnaie dans les fameuses « boîtes bleues » de collecte de fonds du FNJ, dans les écoles et les synagogues – n’avaient pas la moindre idée de la façon dont leur argent allait être utilisé.

« Non au JNF-UK » proposait un témoignage de Kholoud al Ajarma, dont la famille a été chassée du village d’Ajjur lors de la Nakba. Aujourd’hui, la famille vit dans le camp de réfugiés surpeuplé d’Aida, près de Bethléem, en Cisjordanie.

Le JNF-KKL a créé la « forêt de Grande-Bretagne sur des terres » dont la famille de Kholoud et bien d’autres ont toujours les titres officiels de propriété. En agissant de la sorte, le FNJ en Israël a violé le statut protégé de ces terres dans les lois internationales.

Dans son témoignage, Al Ajarma écrivait : « Ce sont des livres (£) britanniques qui ont aidé à détruire mon village. Le Fonds national juif ne se contente pas uniquement de planter des arbres. Ces arbres ont été utilisés comme une arme de guerre, une arme de la colonisation. »

L’érudit israélien Uri Davis a fait remarquer que l’aménagement du parc de la Grande-Bretagne et d’autres parcs financés par des deniers étrangers « devrait être classifié comme un acte, une politique de complicité dans des crimes de guerre ».

En fait, l’avocat de la Commission sur les associations caritatives au Royaume-Uni, Iain Steele, a admis dans un exposé qu’il était possible que le FNJ ait violé les droits de la famille Al Ajarma en créant le parc de la Grande-Bretagne sur les terres de cette même famille.

N’empêche qu’à deux reprises, la Commission sur les associations caritatives a refusé d’envisager la suppression du statut caritatif de JNF-UK.

En juin dernier, un responsable de la Commission a même adressé à la campagne un texte de défense dans lequel les termes « caritatif » et apparentés étaient totalement dénués de sens. Il écrivait, entre autres : « En termes simples, le test concernant le statut caritatif porte sur ce qu’une association caritative se propose de faire, pas sur ce qu’elle fait dans la pratique. »

Le raisonnement apparent de la Commission est le suivant : Aussi longtemps que le FNJ recourra à un langage plaisant dans l’exposé de sa mission, ce qu’il fera dans la pratique en tant qu’« association caritative » n’a pas d’importance.

Epuration ethnique : la colonie israélienne illégale de Sansana, au sud de la ville cisjordanienne de Hébron

Une photo prise depuis le village palestinien de Ramadin montre la colonie israélienne illégale de Sansana, au sud de la ville cisjordanienne de Hébron, le 9 avril 2017. Selon des recherches effectuées par « Non au FNJ », les sommes en provenance du JNF-UK ont contribué à installer cette colonie religieuse. (Photo : Hazm Bader / AFP via Getty Images)

En avril dernier, « Non au FNJ » est allée en appel au first-tier tribunal (en Grande-Bretagne, tribunal spécialisé à compétence générale). Le juge, toutefois, lui a fait savoir que ni la famille Al Ajarma ni la campagne en soit n’avaient le droit légal d’être entendues.

Au lieu de cela, il a conclu que seul le procureur général du Royaume-Uni pouvait annuler la décision de la Commission sur les associations caritatives. En octobre, le procureur général a rejeté les griefs des membres de la campagne sans même les avoir examinés.

En novembre dernier, dans une tentative de relancer l’affaire, « Non au FNJ » a adressé plus de 4 000 lettres de protestation au procureur général, lui demandant de réexaminer le statut caritatif de l’organisation tel qu’il a été maintenu.

La mauvaise volonté manifeste de l’establishment à aborder le palmarès historique du JNF-UK n’est peut-être pas surprenante. Le FNJ a été l’une des organisations clés à avoir contribué à réaliser la promesse du gouvernement britannique, faite dans la Déclaration Balfour de 1917, d’aider à créer un « foyer juif » dans ce qui était alors la Palestine.

Deux ans plus tard, lord Balfour déclarait que la colonisation de la Palestine par des juifs sionistes venus d’Europe était « une importance bien plus grande que les désirs et préjugés des 700 000 Arabes [palestiniens] habitant aujourd’hui dans cette terre ancienne ».

Peu de chose, semble-t-il, a changé depuis dans les attitudes officielles britanniques.

Steele, l’avocat de la Commission sur les associations caritatives, a invité instamment le first-tier tribunal à ne pas s’impliquer dans l’affaire, prétendant qu’il serait « entraîné dans des questions de controverses politiques intenses, sans bénéfice évident pour qui que ce soit ».

Kholoud al Ajarma et des millions d’autres Palestiniens pourraient contester cette affirmation. Ils auraient beaucoup à gagner si, finalement, la Grande-Bretagne devait être animée de la volonté de se pencher sur son rôle permanent dans l’aide et le soutien de ceux qui, comme le FNJ, sont accusés dans la Palestine historique de crimes contre les lois internationales.

Comme l’ont écrit les organisateurs de « Non au FNJ » dans la lettre qu’ils ont adressée au procureur général [actuellement, Suella Braverman, MP pour le Parti conservateur]: « Ces personnes [les réfugiés palestiniens, comme la famille Ajarma] ne sont pas citées par le FNJ comme récipiendaires de ses actions caritatives, mais ils ont des droits humains et juridiques que ces actions caritatives violent de façon inadmissible. »

La campagne s’est non seulement concentrée sur le rôle historique du FNJ dans la dépossession des Palestiniens. Elle fait remarquer que le FNJ contribue toujours activement aux mesures carrément discriminatoires et racistes sévissant en Israël – une autre raison, ajoute-t-elle, pour laquelle le FNJ devrait cesser pour de bon d’être considéré comme une association caritative.

La comptabilité du JNF-UK pour 2016 montre qu’il a financé le mouvement OR, une organisation israélienne qui aide au développement de communautés exclusivement juives en Israël et dans les territoires occupés.

Une communauté juive de ce type, Hiran, est occupée à s’installer dans les ruines de maisons ayant appartenu à des familles bédouines. Récemment, ces personnes ont été chassées de leur village, Umm al-Hiran. Il s’agit d’une mesure que le groupe de défense des droits juridiques Adalah a qualifiée de « réminiscence des plus sombres des régimes, telle l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid ».

Le FNJ prétend que la forêt « contribuera à alléger le changement climatique ».

Sur son site Internet, le JNF-KKL félicite « les amis de JNF-UK » pour leur soutien à l’installation de la communauté à proximité de la forêt de Hiran. Le FNJ prétend que la forêt « contribuera à alléger le changement climatique » – une fois de plus, il déguise l’épuration ethnique des Palestiniens en une forme d’environnementalisme.

Les comptes annuels du JNF-UK pour 2014 et 2015 révèlent également qu’il a envoyé de l’argent à l’armée israélienne sous l’intitulé « effort de guerre Tzuk Eitan 9 Gaza » – une allusion à l’offensive israélienne « Bordure protectrice » contre Gaza, fin 2014, dont le tribut de mort a été d’environ 550 enfants palestiniens.

Une commission d’enquête des Nations unies a découvert des preuves qu’Israël a commis des crimes de guerre en ciblant des civils sans la moindre discrimination – une conclusion confirmée par les témoignages adressés par des militaires israéliens à Breaking the Silence (Rompre le silence), un groupe israélien lanceur d’alerte.

De façon tout aussi troublante, une enquête organisée en novembre par le quotidien israélien Haaretz a découvert que, sous les pressions du gouvernement israélien, le JNF-KKL a versé en secret des sommes d’argent fixes dans l’achat et l’aménagement de terres situées en Cisjordanie occupée, et ce, afin d’aider des colons juifs, une fois encore en violation des lois internationales.

Les fonds, prétendument destinés à des projets à Jérusalem, ont été secrètement acheminés vers Himnuta, qui est effectivement la filiale du FNJ dans les territoires occupés.

En décembre, le rôle du FNJ dans l’aide aux colons juifs pour qu’ils reprennent des propriétés de Palestiniens sous occupation, a été mis en exergue au cours d’une brève audience dans un tribunal.

Un juge de Jérusalem a gelé provisoirement une décision de la cour qui aurait permis au JNF-KKL d’expulser la famille Sumreen de sa maison à Silwan. Himnuta bataillait pour obtenir cette éviction pour une durée de 30 ans.

L’an dernier, le FNJ est parvenu à forcer une famille palestinienne à quitter sa terre près de Bethléem, préparant ainsi le terrain à l’installation d’une colonie de juifs d’extrême droite.

L’ancien journaliste israélien Raviv Drucker faisait remarquer récemment que le JNF-KKL s’était rapidement converti en un fonds bancaire pour les colons. Il ajoutait que ses « coffres débordent de milliards de shekels » et que « l’appétit des colons pour la terre atteint des sommets ».

Étant donné l’absence de transparence dans les comptes du JNF-KKL, il est malaisé de savoir exactement d’où proviennent les fonds. Mais, comme plus de 70 millions de USD ont été dépensés par l’association ces deux dernières années en Cisjordanie, prétend Haaretz, il y a tout lieu de soupçonner que les fonds comprennent de l’argent collecté par le JNF – UK, ainsi que par les sections nord-américaines de l’association.

Des recherches effectuées par « Non au FNJ » suggèrent que le JNF-UK n’est pas opposé à faire des donations « de charité » à des colonies en Cisjordanie. Ses contributions ont fini par aider Sansana, une communauté de colons religieux installée près de Hébron, affirme la campagne.

Les colonies dans les territoires palestiniens occupés sont considérées comme des crimes de guerre, stipule la Quatrième Convention de Genève.

Le président du JNF-UK, Samuel Hayek, a défendu les collectes de fonds de son organisation contre les critiques, déclarant dans une lettre adressée au quotidien The Guardian en 2010 : « Notre travail environnemental et humain ne repose sur aucune afiliation politique ou religieuse, mais plutôt sur le soutien à Israël et à sa population – quel que soit son milieu social. »

Toutefois, comme l’affirme le JNF-UK sur son site Internet, chaque penny récolté en Grande-Bretagne « va à un projet en Israël » – et une bonne partie via le FNJ en Israël même.

Le JNF-KKL est un important propriétaire terrien, en Israël. Suite à un arrangement avec le gouvernement israélien, il possède 13 pour 100 du territoire d’Israël – il s’agit souvent de terres confisquées à des réfugiés palestiniens.

L’arrangement comprend une disposition datant de 1961 et disant que le premier objectif du FNJ en Israël est d’acquérir des propriétés « dans le but d’installer des juifs sur ces terres et propriétés ».

En 2004, le JNF-KKL a expliqué son rôle. Il n’était « pas un organe public fonctionnant au profit de tous les citoyens de l’État. La loyauté du FNJ va aux juifs et il n’y a qu’envers les juifs que le FNJ a des obligations. Le FNJ, en tant que propriétaire de la terre du FNJ, n’a pas le devoir de pratiquer l’égalité envers tous les citoyens de l’État. »

En fournissant et allouant des terres aux seuls juifs, a fait remarquer l’organisation juridique Adalah, le FNJ en Israël bafoue carrément les droits d’un cinquième de la population du pays, qui est palestinienne par héritage.

En d’autres termes, le FNJ fait partie intégrante d’un système israélien qui applique une ségrégation de type de l’apartheid, empêchant la minorité palestinienne d’Israël d’accéder à une part substantielle du territoire d’Israël et d’en tirer profit.

Cette discrimination institutionnalisée a même été rendue plus explicite encore depuis qu’Israël, en 2018, a adopté la Loi fondamentale de l’État-nation, qui a un statut de type constitutionnel. Selon cette Loi fondamentale, « l’État considère le développement d’une colonie juive comme une valeur nationale et il agira afin d’encourager et de promouvoir son installation et sa consolidation ».

Comme le fait remarquer la campagne « Non au FNJ », les associations caritatives britanniques devraient se conformer aux responsabilités juridiques reprises dans la législation britannique, telle l’Equality Act (Loi sur l’égalité) de 2010, qui rend illégale toute discrimination s’appuyant sur « la couleur, la nationalité, l’origine ethnique ou nationale ».

Le JNF-UK, fait-elle encore remarquer, ne respecte en aucun cas ce principe juridique fondamental. Il opère dans un État étranger, où il a contribué, pendant de nombreuses décennies, à financer des activités qui violent carrément et les lois britanniques et les lois internationales.

L’évidence suggère que les donations encore plus importantes faites au JNF-KKL à partir de l’Amérique du Nord servent à financer les mêmes opérations discriminatoires.

Cependant, en 2011, une contestation du statut d’exemption de taxes du JNF-USA, née de la violation par l’association de la législation américaine contre la discrimination religieuse et ethnique, n’a pas été en mesure de provoquer le moindre changement. Il s’est avéré que le Service intérieur des revenus a accepté l’argument disant que ces lois ne s’appliquent qu’aux associations caritatives utilisant leur argent à l’intérieur des États-Unis, et non à l’étranger.

Tant que les États occidentaux appliqueront cette distinction, il semble que le JNF-KKL sera en mesure de continuer à s’appuyer sur ses organes de collecte de fonds à l’étranger pour l’aider à enraciner un système d’apartheid en octroyant davantage de droits fonciers aux juifs qu’aux Palestiniens.


Publié sur Washington Report on Middle East Affairs mars/avril 2020, pp. 20-23
Traduction : Jean-Marie Flémal

Jonathan Cook

Jonathan Cook est un journaliste installé à Nazareth. Il est lauréat du prix spécial Martha Gellhorn pour le journalisme. Il est l’auteur de Blood and Religion (Sang et religion) et de Israel and the Clash of Civilisations (Israël et le choc des civilisations) disponibles en anglais chez Pluto Press.

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