Israël reporte l’expulsion d’une famille palestinienne

Un tribunal israélien a provisoirement reporté l’expulsion forcée, prévue en mars, d’une famille palestinienne de son habitation.

18 février 2022. La police israélienne disperse brutalement les Palestiniens et leurs sympathisants pendant les démonstrations dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est occupée. (Photo : Oren Ziv / ActiveStills)

18 février 2022. La police israélienne disperse brutalement les Palestiniens et leurs sympathisants pendant les démonstrations dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est occupée. (Photo : Oren Ziv / ActiveStills)

 

Tamara Nassar, 23 février 2022

Le timing de l’expulsion au début du Ramadan embarrassait la police israélienne, a rapporté Haaretz, le quotidien de Tel-Aviv. Sans doute craignait-elle de déclencher une confrontation à grande échelle avec les Palestiniens à Jérusalem-Est occupée.

L’an dernier, c’était dans les derniers jours du Ramadan et au début de l’Eid al-Fitr qu’Israël avait lancé une offensive de 11 jours contre la bande de Gaza.

La confrontation de mai 2021 avait été déclenchée par la tentative d’Israël d’expulser par la force d’autres familles de leurs maisons dans le quartier de Sheikh Jarrah.

La décision d’Israël de reporter la déportation forcée de la famille Salem devrait être perçue comme une simple tentative de gagner du temps, et ce, dans l’espoir que l’attention des médias s’éloignera.

En fait, le tribunal force la famille Salem de payer un dépôt de près de 8 000 US pour le gel très provisoire de l’expulsion, a rapporté Haaretz.

La famille Salem vit dans sa maison de la zone Umm Haroun de Sheikh Jarrah depuis les années 1950, quand Jérusalem-Est était sous administration jordanienne.

Si les autorités d’occupation israéliennes procèdent à l’expulsion, 12 Palestiniens seront sans toit, dont une moitié d’enfants.

Au début de ce mois, Itamar Ben-Gvir, un député et avocat israélien d’extrême droite, a installé un « bureau » volant dans l’allée à proximité de la maison de la famille, ce qui provoque des confrontations.

Israël a tiré des balles en acier enrobées de caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des grenades incapacitantes contre les Palestiniens, dans la zone, blessant ainsi des dizaines d’entre eux.

Bien que la famille ait pu pousser provisoirement un soupir de soulagement, les tensions demeurent élevées.

Le campement de fortune de Ben-Gvir est toujours installé dans le quartier. Il est protégé par les forces d’occupation israéliennes dans une zone qui n’est accessible qu’aux membres de la Knesset, aux journalistes et aux résidents locaux.

Dans l’intervalle, la police israélienne a agressé un Palestinien souffrant du syndrome de Down (trisomie). Une vidéo de l’agression de Muhammad al-Ajlouni a fait le tour des médias sociaux au début de cette semaine.

https://twitter.com/ShehabAgency/status/1495778907664093193?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1495778907664093193%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fblogs%2Ftamara-nassar%2Fisrael-postpones-expulsion-palestinian-family

Le recul d’Israël vis-à-vis de Sheikh Jarrah n’est qu’un bref repli tactique. En aucune façon, il n’indique qu’Israël n’ira pas de l’avant dans ses efforts en vue de procéder au nettoyage ethnique des Palestiniens dès qu’il se rendra compte qu’il peut le faire lorsque l’attention aura quelque peu faibli.

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Publié le 23 février 2022 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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