Les colons célèbrent la fête de Pourim par un surcroît d’attaques contre les Palestiniens

Pour l’avant-garde des colons de l’État israélien, c’est depuis longtemps une occasion de faire étalage de leur racisme et de leur violence.

 

Pogrom à Huawarra : Pour l’avant-garde des colons de l’État israélien, c’est depuis longtemps une occasion de faire étalage de leur racisme et de leur violence.

Ali Abunimah, 7 mars 2023

 

Quatre Palestiniens, dont une fille, ont été emmenés à l’hôpital ce lundi, après que des colons israéliens les avaient attaqués à coups de pierres dans le village de Huwwara, en Cisjordanie occupée.

C’est le même village que les colons, avec le soutien des soldats israéliens, ont mis à sac à la fin du mois dernier, incendiant des voitures, des maisons et de petits commerces.

Un Palestinien, Sameh Aqtash, 37 ans, qui venait de rentrer de Turquie où il s’était porté volontaire pour aider les victimes du tremblement de terre, a été tué au cours de ce pogrom.

Suite à cette attaque, le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich a lancé un appel génocidaire à « rayer Huwwara de la carte ».

Jeudi, j’ai rejoint Rania Khalek et Eugene Puryear sur BreakThrough News afin de parler de l’attaque contre Huwwara et du contexte plus large de l’escalade de l’extrémisme et de la violence d’Israël, en particulier de ses raids meurtriers de plus en plus fréquents contre des villes et camps de réfugiés palestiniens.

Vous pouvez suivre toute l’interview sur la vidéo en bas du présent article (en anglais).

Malgré la condamnation internationale de la première attaque contre Huwwara, Israël ne fait rien pour retenir ses colons.

 

 

« Les pogroms à Huwwara se poursuivent également dans le cadre des célébrations par les colons du Pourim. Ils sont appuyés par le gouvernement et par un manque d’application de la part des autorités »,

a déclaré Yesh Din, une organisation israélienne de défense des droits humains.

Lundi, on a vu des colons qui dansaient et chantaient dans les rues du village, dans le cadre de leur célébration de la fête juive du Pourim – un déploiement qu’un journaliste a qualifié de

« manifestation de la suprématie juive ».

 

Le Pourim se célèbre souvent en s’affublant de costumes mais, pour l’avant-garde des colons de l’État israélien, c’est depuis longtemps une occasion de faire étalage de leur racisme et de leur violence.

Un participant enthousiaste de cette répugnante tradition n’était autre qu’Itamar Ben-Gvir, l’actuel ministre israélien de la sécurité nationale.

Jeune adulte en 1995, Ben-Gvir se déguisait en Baruch Goldstein, le colon juif américain et docteur en médecine qui, un an plus tôt, avait massacré 29 Palestiniens se livrant aux prières du Ramadan à la mosquée Ibrahimi à Hébron.

« Le Dr Goldstein est mon héros », peut-on entendre Ben-Gvir claironner à la télévision, dans ce clip :

 

 

Bien que sa haine virulente des Palestiniens ne se soit toujours pas atténuée, Ben-Gvir joue aujourd’hui à l’homme d’État, célébrant le Pourim en assistant à un service religieux solennel en compagnie du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

 

Mais, dans les villes palestiniennes, les colons continuent à se déchaîner, avec le plein soutien de l’armée israélienne.

« Recourir au Pourim comme une excuse à la violence est pratiquement une tradition », en Cisjordanie occupée, a fait remarquer Breaking the Silence (Rompre le silence), une organisation israélienne hostile à l’occupation.

« La nuit dernière à Huwwara, des colons et des soldats dansaient ensemble sur la musique du Pourim, dans le même temps que d’autres colons agressaient des Palestiniens »,

a ajouté Breaking the Silence.

 

Malheureusement, le reste de l’année, l’armée et les colons israéliens ne s’embarrassent pas d’excuses pour leur incessante violence envers les Palestiniens.

 

Trouvez ici la vidéo : La terreur israélienne (en anglais)

 

 

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Ali Abunimah, cofondateur et directeur exécutif de The Electronic Intifada, est l’auteur de The Battle for Justice in Palestine, paru chez Haymarket Books.

Il a aussi écrit : One Country : A Bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse

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Publié le 7 mars 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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