A. Frassini : “Ma seule requête, c’est que nous puissions retourner sur notre terre”

Au travers de ses peintures, caricatures et autres dessins, Ahmed Frassini évoque pour ses enfants  son foyer en Palestine et leur explique qu'un jour, ils rentreront chez eux

Au travers de ses peintures, caricatures et autres dessins, Ahmed Frassini évoque pour ses enfants  son foyer en Palestine et leur explique qu’un jour, ils rentreront chez eux

A l’occasion de la Journée d’Al-Quds (Jérusalem), Geo.tv à Bruxelles s’est entretenu avec Ahmed Frassini sur la situation récente en Palestine. Ci-dessous le reportage publié sur le site de Geo.tv sous le titre Palestine gained nothing from Oslo Agreement: Ahmed Frassini (Ahmed Frassini : La Palestine n’a rien gagné des accords d’Oslo) et traduit en français par Jean-Marie Flémal.

Journaliste, cinéaste et intellectuel palestinien en exil, Ahmed Frassini a déclaré les Palestiniens n’avaient d’autre choix que de lutter pour leur indépendance.

« Nous savions que les négociations avec Israël ne nous rendraient pas notre terre », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter qu’il avait 13 ans lorsque des soldats israéliens « l’avaient sorti » de son lit la nuit (voir ci-dessous, interview- ndlr) et l’avaient emmené en prison. Aujourd’hui, à l’âge de 45 ans, il poursuit le combat pour la liberté de son peuple.

Commentant l’annonce par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de la cessation de tous les accords avec Israël et les États-Unis, Frassini a expliqué qu’il faisait partie de la section d’Al-Fatah qui savait dès le tout premier jour que les Palestiniens devaient faire quelque chose avec ces accords.

« Nous avons vu que ces accords étaient temporaires. Ils n’allaient pas nous rendre notre terre, ni permettre àplus de sept millions de Palestiniens en exil de rentrer dans leurs foyers. Israël seul tirait parti de ces accords »,

a-t-il ajouté.

« L’Autorité palestinienne n’a rien gagné dans ces accords, en dehors du fait qu’elle a été reconnue sur papier. Israël ne s’est soumis à aucun des points repris dans les accords et qui accordaint la liberté ou la possibilité d’envisager l’indépendance et la solution à deux États »,

a-t-il encore fait remarqué.

Frassini d’expliquer que, par contre, l’Autorité palestinienne a elle-même endossé les responsabilités d’Israël et qu’elle s’est mise à arrêter ses propres combattants.

Et d’insister aussi en disant que les accords d’Oslo n’avaient rien fait d’autre que de restaurer le « statu quo » israélien.

“Il en est résulté des dissensions internes et un accroissement des divisions parmi les Palestiniens, comme nous l’avons vu dans le bain de sang entre le Hamas et l’OLP. »

« Le foyer de mes ancêtres se trouve à Haïfa, qui est déjà occupé par Israël », a-t-il encore dit.

« Je puis mener une existence libre, mais je me bats toujours pour mon droit à ma terre et le droit au retour pour les réfugiés palestiniens. Je ne veux combattre ni attaquer personne. Ma seule requête, et c’est celle d’innombrables Palestiniens comme moi, c’est que nous puissions retourner sur notre terre »,

a-t-il expliqué.

À propos de la condamnation récente par l’Union européenne de l’installation de colonies en Cisjordanie par Israël, il a favorablement accueilli cette décision européenne, tout en insistant cependant sur le fait que la terre palestinienne ne pourra être libre à nouveau que grâce à la lutte sur le terrain.

Parlant de son travail, il a déclaré qu’il combattait pour les Palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes en organisant des conférences, des séminaires et d’autres événements destinés à aiguiser la conscientisation.

« J’informe le monde que les prisonniers palestiniens ne sont pas des terroristes. Ils luttent pour leur droit légitime, en conformité avec les lois internationales, et qui n’est autre que leur droit de récupérer leur terre. Il a été prouvé à de multiples reprises – et c’est toujours le cas aujourd’hui – que nous, les Palestiniens, n’avons d’autre choix que de poursuivre la lutte pour notre indépendance »,

a ajouté Frassini.

Au travers de ses peintures, caricatures et autres dessins, Ahmed Frassini évoque pour ses enfants  son foyer en Palestine et leur explique qu’un jour, ils rentreront chez eux

Lisez ici le parcours d’Ahmed qui, dès son plus jeune âge, a lutté pour les droits de son peuple

L’interview a été publiée dans le livre “Israël, parlons-en”  (2011) :

Pouvez-vous nous parler de vous et de la vie des Palestiniens en Cisjordanie ?

Ahmed Frassini.  Je suis né en Palestine dans la région de Jénine, en 1975, dans une famille palestinienne modeste. La réalité de l’occupation ne m’est apparue que lorsque mon grand-père a voulu retourner, avant sa mort, voir la maison d’où il a été expulsé, à Haifa. Mon père et moi l’avons accompagné. Lorsque nous sommes arrivés, mon grand-père a vu qu’une famille israélienne occupait sa maison natale. Sous le choc, il est tombé par terre et a été pris par une crise d’asthme. J’étais jeune, mais cette scène m’a fait saisir toute la violence de l’expulsion et de l’occupation. Mon grand-père m’a ensuite raconté cette histoire. Il ne cessait de m’en parler avec des anecdotes et des détails de sa vie à Haifa. Depuis ce jour, lorsque quelqu’un me demande d’où je viens, je réponds que je viens de Haifa.

Comment avez-vous vécu l’occupation ?

Ahmed Frassini. J’ai ressenti la réalité de l’occupation en voyant mon grand-père et mon père faire la file pour recevoir de la farine, du sucre ou du sel venant de l’aide humanitaire des Nations Unies. Malgré tout, on vivait correctement. J’allais à l’école, j’avais de beaux habits… J’étais même toujours premier de classe !

Comment avez-vous vécu la première Intifada en 1987 ?

Ahmed Frassini. Tout a changé. Je passais plus de temps dans les manifestations anti-occupation qu’à l’école. Mais, un soir, vers deux heures du matin, plusieurs jeeps de l’armée israélienne ont fait irruption dans mon village en faisant énormément de bruit. Les soldats tiraient en l’air. Ils sont entrés chez moi en criant à mes parents qu’ils voulaient m’arrêter.

Mon père leur a dit que c’était impossible, j’avais à peine douze ans à l’époque ! Le responsable de l’armée a répondu que j’en avais vingt et un. Je suis né en 1975 et nous étions début 1988. Mais même en ayant sous les yeux mes papiers et ma date de naissance, le responsable persistait à dire que j’avais vingt et un ans. Nous étions impuissants, désarmés ! J’ai donc été emprisonné. Mais le jour du procès, grâce à des organisations pacifiques qui sont entrées en force dans la salle du tribunal, j’ai été relâché.

Ces trois semaines passées en prison m’ont marqué. J’ai été longuement interrogé et torturé. On m’a électrocuté en branchant des fils à mes oreilles. J’ai été privé de sommeil. On m’a enfermé dans des placards. On me frappait souvent. On m’a même enfermé dans les toilettes, où j’étais obligé de rester quand les soldats faisaient leurs besoins. Quand on a vécu ça, on voit la vie autrement.

Quelles ont été pour vous les conséquences psychologiques ?

Ahmed Frassini. Cela m’a renforcé, a forgé ma personnalité, et je suis sorti de l’enfance. A l’époque, la prison ne m’a pas détruit. Ce n’est qu’aujourd’hui que j’en ressens les séquelles à travers mes cauchemars.

J’ai repris ma scolarité en restant impliqué dans la lutte. Et je suis retourné en prison trois fois alors que j’étais encore mineur. J’ai même dû dormir à la belle étoile parce que la police israélienne me recherchait. Quand l’Intifada a touché à sa fin en 1993, je n’en pouvais plus, j’avais perdu mes bons résultats scolaires et causé bien des soucis à mes parents. Les soldats israéliens ont confisqué à mon père les papiers de la société de bâtiment, ce qui l’a empêché de travailler pendant six mois.

En 1993, avant d’autoriser la création de l’Autorité palestinienne, le gouvernement israélien a décidé de « nettoyer » tout ce qui était subversif à ses yeux en Cisjordanie. J’étais sur la liste. Ils m’ont donné le choix entre coopérer avec eux, rester en prison ou m’exiler pour trois ans au minimum. J’ai décidé de partir. Mais, juste avant mon départ, les soldats m’ont reconduit en prison où je suis rester trois mois.

C’est l’Autorité palestinienne qui m’a relâché. J’ai été suivre un cours de journalisme intensif en Israël. Puis, je suis parti en Russie en 1994 pour étudier le cinéma. Après ces études, je suis revenu travailler en Palestine en tant que journaliste et réalisateur de 1999 à 2003. J’ai donc vécu la deuxième Intifada. En 2003, de nouveau, je n’en pouvais plus. Toutes ces injustices m’épuisaient…

En tant que journaliste, vous ne pouvez rien faire ?

Ahmed Frassini. Je travaillais comme journaliste et réalisateur avec une équipe de reporters occidentaux, des Américains, des Italiens, des Belges… Même quand ils étaient là, les militaires attaquaient fréquemment le bureau où l’on travaillait. Un jour, ils sont entrés de force, nous ont obligés à rester couchés à terre côte à côte, et un soldat israélien s’est amusé à nous marcher sur le dos. Ils se fichaient de savoir si nous étions de Palestine ou d’ailleurs !

Votre opinion sur ces journalistes ?

Ahmed Frassini. Beaucoup ne recherchaient que le scoop. Mais il y avait aussi des gens désireux de montrer la réalité. Je me souviens par exemple d’un journaliste travaillant pour la CNN, Michael Holmes. Il avait fait un « direct » honnête sur l’attaque de Ramallah par l’armée israélienne en 2002. La direction de CNN n’était pas contente. Il avait par ailleurs reçu des mails insultants et des menaces de morts.

Un jour qu’il se trouvait dans sa jeep de journaliste, un commando israélien a tiré une balle qui a perforé la vitrine blindée sans le toucher. CNN a averti Holmes qu’il y avait trop de risques et que son équipe n’était plus couverte par l’assurance. Mais Holmes est resté ! Deux jours plus tard, deux jeeps de l’armée israélienne sont venues le chercher de force, les soldats l’ont amené à l’aéroport et il a dû retourner aux Etats-Unis. Sans rien sur lui, aucune cassette, aucun document !

L’Intifada, c’était vraiment très dur. Nous assistons à des scènes terribles, des enfants étaient tués. A la fin de l’Intifada, je suis parti suivre un doctorat en Russie et j’y ai organisé des activités culturelles sur la Palestine. C’est là que j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme, une Belge venue apprendre le russe. Nous nous sommes mariés et depuis, je vis et travaille en Belgique.

Quels souvenirs votre famille garde-t-elle de la guerre qui a eu lieu en 1948 ?

Ahmed Frassini. Mon grand-père m’a dit qu’avant 1948, la cohabitation entre Arabes et juifs se passait sans soucis majeurs. Lui-même, travaillant dans les chemins de fer, voyait arriver de nombreux trains chargés d’immigrants juifs. Il sentait qu’il se passait quelque chose. Certains Arabes s’efforçaient d’aider les juifs qui arrivaient, en leur donnant un peu de nourriture, un coin d’habitation, voire un bout de terrain où construire. Il n’y avait pas l’idée de vendre ou de céder du terrain, plutôt d’offrir l’hospitalité et d’aider des gens démunis.

Mais du jour au lendemain, les Britanniques ont quitté la Palestine et les juifs ont opéré comme bon leur semblait. A Haïfa, mon grand-père, ma grand-mère et des tas de gens ont dû se regrouper sur une place. Ils ont été sommés de quitter la ville immédiatement, sans même pouvoir prendre quelques affaires. On leur a désigné des directions à emprunter. Ma famille s’est retrouvé perdue au milieu de rien, sans maison, sans travail, mangeant des racines trouvées à même le sol. Finalement, ils se sont regroupés dans un village. C’était la Nakba, la « Catastrophe ».

Et la guerre de 1967 ?

Ahmed Frassini. En 1967, alors que la troisième guerre israélo-arabe était sur le point d’éclater, le régime jordanien, qui voulait se donner une image de défenseur des Palestiniens, leur distribua des fusils. Mais c’était des armes très usés et inefficaces.

Mon grand-père et ses amis s’étaient engagés pour combattre, mais les Jordaniens les tenaient éloignés des zones de combat. Lorsque la guerre s’approcha, il a vu des soldats jordaniens se déguiser en femmes pour fuir incognito et regagner la Jordanie. Mon père et ses amis voulaient se battre, mais le matériel qu’on leur avait laissé était inutilisable. Longtemps, les Palestiniens ont cru à une aide des armées égyptienne, irakienne et jordanienne, mais en vain. Finalement mon père a dû fuir, avec mes grands-parents, vers la Cisjordanie. C’était la deuxième fois qu’ils étaient expulsés, l’histoire se répétait…

Comment se passe la vie quotidienne des Palestiniens de Cisjordanie ?

Ahmed Frassini. En fait, nous avons vécu plusieurs phases. A la fin des années 70, des frontières étaient ouvertes, le commerce s’était développé et quelques Palestiniens s’étaient enrichis. Nous avions le droit de nous rendre en Israël et d’y séjourner un peu. C’était une époque relativement agréable. Les Israéliens voulaient nous faire oublier la réalité du conflit.

Mais cela s’est terminé en 1987 avec la première Intifada. Les tensions ont ressurgi. Et d’un certain côté, tant mieux. Pour nous Palestiniens, cela nous a permis de nous ressouder, de reprendre conscience des enjeux de notre lutte. Pour certains d’entre nous, très jeunes, cela nous a permis de découvrir l’histoire de notre pays, d’être conscients de ce qui s’était passé en quarante ans.

Entre la première Intifada et la deuxième, ce fût une drôle de période. Avec les négociations et les accords d’Oslo, il y avait un retour de l’ordre et du travail. Mais il y avait aussi du mécontentement. Nous avions perdu le contrôle des ressources naturelles, et rien obtenu sur les frontières, ni sur le droit au retour des réfugiés, ni sur le statut de Jérusalem. Cette période d’accalmie nous avait juste permis de reprendre notre souffle.

Mais ça n’a pas duré. La deuxième Intifada a éclaté, et elle ne valait pas la première. Elle était moins populaire et plus politique. Mais surtout, le résultat a été pire. Car nous avons perdu confiance en nous-mêmes. D’abord parce que l’Autorité palestinienne était inefficace et miné par la corruption. Oslo, Dayton, tout cela ne donnait rien. De plus, nous nous sentions abandonnés par les Arabes, ignorés par les Européens et opprimés par les Israéliens que les Etats-Unis soutenaient.

Je crois que la grande victoire d’Israël, à ce moment-là, a été de nous avoir cassés de l’intérieur. Après tout, les problèmes quotidiens, les check-points, les frontières fermées, les salaires minables et toute cette guerre économique, c’étaient des problèmes réels, mais pas les plus graves selon moi. La véritable défaite, c’était de voir les Israéliens nous dire : « Regardez autour de vous, qui vous aide ? Personne ! Vous êtes seuls, les Arabes vous abandonnent, l’Europe et les Etats-Unis nous soutiennent. » Ils ont brisé l’espoir qui nous habitait. Mais ils ne l’ont pas éteint, nous restons déterminés.

Que veulent les Palestiniens d’aujourd’hui ?

Ahmed Frassini. Nous sommes partagés entre deux désirs. D’une part, celui de vivre libres tout simplement, en paix. Retrouver confiance en nous. Et d’autre part, le désir de lutter jusqu’au bout pour récupérer tout ce qui nous a été volé. Les enjeux politiques commencent à lasser certains d’entre nous, mais nous n’avons pas grand chose à perdre.

D’un côté, on voudrait s’engager pour la justice et la liberté. De l’autre, on assiste aux agissements des puissances qui nous divisent en alimentant les tensions entre le Fatah et le Hamas. Lors des élections en Palestine – tout à fait démocratiques – le Hamas a gagné mais l’Europe et les Etats-Unis ont refusé les résultats. Cela nous a brisés. A qui faire confiance, dès lors ?

L’Europe vous déçoit ?

Ahmed Frassini. Le rehaussement des relations diplomatiques entre l’Union européenne et Israël nous a beaucoup blessés en Palestine. On ne comprend pas de telles décisions… Je ne veux pas vous parler de nous en étalant la misère et en demandant la pitié des Européens.

Franchement, il ne faut pas être un grand intellectuel pour comprendre l’essentiel dans ce conflit. Il est simple : une puissance occupante colonise un territoire occupé ! Tout ça est très bien éclairé par les documents et le droit international, il n’y a pas de mystère !

Mais Israël refuse de négocier.

Ahmed Frassini. Les Israéliens font diversion avec des détails : faut-il enlever le check-point ici ? Faut-il geler les colonies là-bas ? En fait, il n’y a pas de colonies à geler, il n’y a pas de check-points à ouvrir : l’occupation doit cesser, c’est tout, et le droit international doit être respecté ! C’est aussi simple que ça, le reste ce sont des diversions.

Quel message souhaitez-vous passer en tant que Palestinien ?

Ahmed Frassini. D’abord, que nous désirons tellement parler et témoigner de notre situation. Mais nous ne trouvons que des oreilles fermées. Ce que nous voulons est tellement simple : la justice. C’est terrible de se voir traiter de terroristes partout dans le monde, alors que ce terme n’est jamais utilisé pour qualifier les crimes israéliens.

Ensuite, s’il st vrai que les juifs ont beaucoup souffert du génocide, c’est en Europe que cela s’est passé. Pourquoi est-ce nous qui payons ? Ce n’est pas juste.

Enfin, je demande à tous d’accorder beaucoup d’importance à la recherche d’informations. En tant que journaliste, je sais combien la vérité est parfois malmenée pour des tas de raisons. Ne croyez personnes sur parole, ne me croyez pas moi-même. Mais informez-vous, multipliez les sources et recoupez les faits. C’est indispensable !


L'interview d'Ahmed Frassini est publié dans "Israël, parlons-en"Cette interview a été publiée dans le livre « Israël parlons-en » de Michel Collon, Aurore Van Opstal et Abdellah Boudami. (2011, Investig’Action – Couleur livres)

Le livre présente 20 entretiens avec des témoins et spécialistes (Chomsky, Sand, Gresh, Bricmont, Hassan, Ramadan, Morris, Delmotte, Warschawski, Halevi, Zakaria, Pappe, Sieffert, David, Aruri, Amin, Blanrue, Tilley, Botmeh), ainsi qu’un chapitre intitulé Comment parler d’Israël ? et reste une référence pour celles et ceux qui veulent agir pour la Palestine.

 

 

 

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