Le génocide à Gaza dépasse les 100 jours

Israël a pilonné Gaza par air, par voie terrestre et par mer, alors que les organisations de la résistance palestinienne ripostaient toujours contre ses forces terrestres au moment où la guerre génocidaire a dépassé les 100 jours et que Benjamin Netanyahou a juré qu’il allait continuer sur cette lancée.

 

Une famille palestinienne pleure la perte d’un enfant à l’hôpital al-Najjar de Rafah, dans le sud de Gaza, le 19 décembre 2023. Plus de deux douzaines de personnes, dont le journaliste Adel Zoroub, ont été tuées lors de frappes aériennes israéliennes qui ont détruit trois immeubles résidentiels à Rafah.

Une famille palestinienne pleure la perte d’un enfant à l’hôpital al-Najjar de Rafah, dans le sud de Gaza, le 19 décembre 2023. Plus de deux douzaines de personnes, dont le journaliste Adel Zoroub, ont été tuées lors de frappes aériennes israéliennes qui ont détruit trois immeubles résidentiels à Rafah. (Photo : Mohammed Zaanoun / ActiveStills)


Maureen Clare Murphy
, 17 janvier 2024

« Nous ne ferons de compromis sur rien de moins qu’une victoire totale », a déclaré le Premier ministre israélien.

Abu Obeida, porte-parole de l’aile armée du Hamas, a dit que la bataille entamée par les Brigades Qassam le 7 octobre, avec une attaque surprise dévastatrice, a donné au monde « un modèle de la façon dont un poing nu peut défier un aiguillon acéré ».

Dans son premier discours sur vidéo depuis novembre, Abu Obeida a ajouté que cela montrait comment une occupation apparemment permanente pouvait se muer en paria mondial.

« Si la justice existait sur terre », a-t-il dit, “Israël serait désarmé et ses dirigeants et son armée seraient jugés et sévèrement punis.”

Et d’ajouter que  

« l’absence de justice accroît notre conviction à propos de la justesse et de la nécessité de ce que nous avons fait le 7 octobre et de ce que notre peuple et notre résistance font depuis des décennies en se confrontant à l’occupation ».

Abu Obeida a déclaré qu’avec des armes fabriquées localement, Qassam avait désactivé un millier de véhicules militaires en 100 jours et que ses combattants « avaient maintenu leur cohésion », durant toute cette période. Et ce,

« malgré l’énorme disparité en matériel et en puissance militaire entre la résistance palestinienne et Israël et malgré les massacres perpétrés par Israël »,

a-t-il encore fait remarquer.

Abu Obeida a ajouté que

« L’aube de la liberté pour toute notre nation est proche »,

a-t-il promis.

 

250 Palestiniens tués par jour

Mardi, pour la quatrième journée d’affilée, Gaza a vécu son septième blackout des communications, et le plus long de tous en trois mois, après que deux travailleurs en mission de réparation des lignes endommagées ont été tués samedi à Khan Younis.

« Le blackout des télécommunications prive les gens de Gaza de l’accès à des informations absolument nécessaires pour leur survie, en les empêchant d’appeler les premiers intervenants et en entravant d’autres formes de réponse humanitaire »,

estime le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Le ministère palestinien de la santé à Gaza a rapporté qu’environ 260 Palestiniens avaient été tués entre les après-midis des 12 et 14 janvier. Près de 24 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre, dont près d’une moitié d’enfants.

Lundi, 20 personnes ont été tuées par une frappe contre une maison du quartier de Sabra, à Gaza. On rapporte six tués lors d’une frappe contre une maison du quartier de Zeitoun, dans l’est de la ville, et quatre autres lors d’une frappe au camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de Gaza. Douze personnes encore ont perdu la vie quand une maison a été touchée dans le sud de Gaza, a déclaré l’OCHA.

Trois organisations palestiniennes des droits humains – Al-Haq, Al Mezan et le Centre palestinien pour les droits humains (CPDH) – ont dit que « l’armée israélienne tue une moyenne de 250 Palestiniens par jour à Gaza, un taux de mortalité quotidienne plus élevé que dans tout autre conflit armé au 21e siècle ».

Des milliers de personnes supplémentaires

« restent ensevelies sous les décombres, soit mortes, soit vivantes, certaines endurant cette situation pendant des journées entières, voire des semaines »,

ont ajouté les organisations de défense des droits.

« Des centaines de corps sont en état de décomposition avancée, privés du droit à une mise en terre dans la dignité, du fait qu’Israël continue de refuser l’accès des équipes médicales et des secours aux zones où ses troupes et ses soldats sont déployés »,

ont encore dit les organisations.

Plus de 60 300 Palestiniens à Gaza ont été blessés depuis le 7 octobre.

L’organisation Save the Children (Sauvez les enfants) a déclaré qu’environ un millier d’enfants à Gaza

« ont perdu une ou deux jambes, et que nombre d’entre eux ont été amputés sans anesthésiants et requerront des soins médicaux durant toute leur vie ».

Une personne sur 100 à Gaza a été tuée et des quartiers entiers ont été anéantis. Le ministère palestinien de la santé dit que 4 pour 100 de la population de Gaza a été tuée, blessée ou portée disparue sous les décombres des immeubles détruits.

Parmi ces morts figurent 117 journalistes et travailleurs des médias, 337 travailleurs médicaux, 45 membres de la Défense civile palestinienne et près de 150 employés de l’ONU.

Près de 85 pour 100 de la population de Gaza a été forcée de quitter ses foyers et d’aller se recaser ailleurs dans le territoire.


Menace de transfert massif forcé

Vendredi, Martin Griffiths, le chef des secours humanitaires de l’ONU, s’est dit

« profondément alarmé par les déclarations récentes des ministres israéliens concernant les plans en vue d’encourager le transfert massif des civils de Gaza vers des pays tiers, transfert auquel il est actuellement fait allusion comme d’une ‘relocalisation volontaire’ ».

Et d’ajouter que de telles déclarations

« soulèvent de graves inquiétudes quant au possible transfert massif forcé, ou déportation, de la population palestinienne de la bande de Gaza, quelque chose qui serait strictement interdit par les lois internationales ».

Griffiths a déclaré que

« toute tentative de modifier la composition démographique de Gaza devait être rejetée avec fermeté » et il a insisté auprès du Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il « entreprenne d’urgence des actions en vue de mener cette guerre à son terme ».

L’ONG caritative installée au Royaume-Uni, Medical Aid for Palestinians, a mis en garde en disant que si l’actuelle situation catastrophique à Gaza devait se poursuivre 100 jours de plus,

« le nombre sans précédent de personnes tuées par les bombardements et les balles d’Israël allait bientôt être éclipsé par le nombre des personnes mortes de faim et de maladies en raison du siège imposé par Israël ».

Les agences humanitaires sont toujours dans l’impossibilité d’atteindre le nord de Gaza, où des centaines de milliers de personnes sont restées et n’ont pas reçu la moindre aide depuis plus de 50 jours.

 

Seulement 15 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent encore partiellement, et trois d’entre eux – l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, le Complexe médical Nasser et l’Hôpital européen de Gaza – risquent de fermer après la sortie par Israël d’ordres d’évacuation des zones adjacentes.

Le Complexe médical Nasser à Khan Younis traite 700 patients, soit le double de sa capacité normale, et des milliers de personnes se sont réfugiés sur ses terrains. Le voisinage de l’hôpital a subi une frappe lundi,

« laquelle a, paraît-il, tué huit personnes et en a blessé des dizaines et des dizaines d’autres »,

rapporte l’OCHA.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a livré du carburant et des fournitures médicales à l’hôpital al-Shifa de Gaza le 12 janvier. Al-Shifa, qui, avant la guerre, était le plus grand hôpital de référence à Gaza, a rétabli quelques services médicaux après avoir été assiégé par les forces israéliennes en novembre.

Les patients subissent des « amputations évitables » en raison de la destruction du système des soins de santé de Gaza, a déclaré dimanche Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. Entre-temps, les gens « en proie à de graves situations chroniques meurent par manque de soins », a-t-il ajouté.

« Des maladies se répandent parmi une population forcée de s’entasser dans des espaces de plus en plus restreints, avec peu d’eau potable ou d’accès à des installations sanitaires »,

a encore dit le responsable de la santé de l’ONU.

 

« Un désastre orchestré par la main de l’homme »

Ghebreyesus et les directeurs du Programme alimentaire mondial et du fonds de l’ONU pour les enfants, l’UNICEF, ont dit dans une déclaration commune qu’

« un changement fondamental dans l’afflux de l’aide humanitaire à Gaza est nécessaire de toute urgence »,

vu que la famine menace en même temps que des épidémies de maladies mortelles.

 

« Nous pouvons tenir la famine à l’écart, mais uniquement si nous parvenons à livrer des fournitures suffisantes et si nous disposons d’un accès sécurisé à tous ceux qui sont dans le besoin, où qu’ils se trouvent »,

a expliqué la directrice du Programme alimentaire mondial, Cindy McCain, qui a été proposée à ce poste par le président américain Joe Biden en personne, après qu’elle avait rompu les rangs républicains et soutenu la campagne de Biden à la présidence.

Biden a fourni un soutien inconditionnel à l’offensive militaire israélienne à Gaza et a bloqué les efforts en vue d’un cessez-le-feu, dont les agences disent qu’il est nécessaire d’urgence afin de livrer suffisamment d’aide en vue de repousser une catastrophe humanitaire.

Les responsables des agences de l’ONU ont dit que

« l’autorisation israélienne pour utiliser un port de travail proche de la bande de Gaza et des points de passage frontalier dans le nord était absolument nécessaire pour les agences d’aide ».

Philippe Lazzarini, le directeur de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a déclaré que

« la crise à Gaza est un désastre orchestré par la main de l’homme et aggravé par un langage déshumanisant et par un recours à la nourriture, à l’eau et au carburant en tant qu’instruments de guerre ».

Mardi, le Premier ministre de la Jordanie a dit qu’Israël violait une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en décembre et réclamant un accès humanitaire sans entrave à toutes les régions de Gaza.

 

Gallant tente de « fabriquer » une victoire

Les combattants de la résistance palestinienne continuent de lancer des roquettes vers Israël, dont un large tir de barrage lancé mardi à partir d’une zone du centre de l’enclave dont les troupes israéliennes se sont retirées tout récemment.

Reuters rapportait mardi que

« les chars israéliens s’étaient à nouveau précipités dans certaines parties du nord de Gaza qu’ils avaient abandonnées la semaine ».

L’agence a expliqué que la reprise des opérations israéliennes dans le nord

« relançait certains des combats les plus intenses depuis le Nouvel An, quand Israël avait annoncé qu’il y réduisait l’ampleur de ses opérations ».

Israël a fait état de 188 soldats tués et 1 135 blessés depuis le début de l’invasion terrestre de Gaza fin octobre.

Ce lundi, malgré ces apparents revers, Yoav Gallant, le ministre israélien de la défense, a tenté de fabriquer une victoire à Gaza. Il a déclaré que l’armée avait terminé la « phase intensive » de l’invasion terrestre du nord et qu’elle allait bientôt décompresser à Khan Younis, dans le sud.

Gallant a affirmé qu’Israël avait démantelé

« les cadres de bataillon » du Hamas dans le nord, où l’armée « s’emploie actuellement à éliminer les poches de résistance ».

Et d’ajouter :

« Nous sommes occupés à détruire l’industrie militaire du Hamas et ses centres de production [d’armes] » dans le centre de Gaza et des troupes ont été concentrées sur la direction du Hamas à Khan Younis.

Les forces terrestres israéliennes n’ont pas encore mené d’opérations majeures à Rafah, le long de la frontière égyptienne, où les Palestiniens déplacés des zones de toute l’enclave ont été concentrés dans des conditions sordides.

On estime qu’environ 1,8 million de personnes se trouvent actuellement à Rafah,

« qui comptait avant cela une population d’environ 250 000 habitants »,

a déclaré Jamie McGoldrick, un coordinateur humanitaire de l’ONU.

 

Les protestataires israéliens réclament de nouvelles élections

Gallant a déclaré que seule une pression militaire assurerait la libération des plus de 100 captifs restant encore à Gaza depuis leur capture lors de l’offensive du Hamas, le 7 octobre.

Le ministre de la défense et Netanyahou se sont retrouvés sous de virulentes critiques de la part de proches de nombreux captifs, qui disent que le gouvernement fait passer le combat contre le Hamas avant le retour sain et sauf des êtres qui leur sont chers.

Le gouvernement de Netanyahou est également contesté de façon plus générale.

Des milliers de gens ont manifesté à Tel-Aviv un peu plus tôt, ce mois-ci, pour réclamer des élections à propos de ce qu’ils ont déclaré avoir perçu comme des échecs du gouvernement avant, durant et après le 7 octobre.

Moshe Yaalon, un ancien ministre israélien de la défense, a déclaré lors de la manifestation de Tel-Aviv que le gouvernement n’avait pas encore déterminé ses buts de guerre ni fustigé les ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir,

« qui ont montré clairement qu’ils étaient prêts à les [les captifs] sacrifier sur l’autel de leur conception messianique du monde ».

Les Brigades Qassam, l’aile armée du Hamas, ont prévenu que plus longtemps durerait la guerre à Gaza, moins il était vraisemblable que les captifs en sortent vivants.

Lundi, Qassam a publié une vidéo montrant les corps sans vie de deux captifs israéliens dont un troisième captif dit dans cette même vidéo qu’ils ont été tués lors de frappes aériennes contre Gaza.

L’armée israélienne anticipe les combats à Gaza en 2024

« comme un travail d’Israël en vue de priver le Hamas de ses capacités militaires et autres capacités de gouverner »,

s’il faut en croire The Times of Israel.

Mais les pressions montent en Israël en faveur d’un cessez-le-feu.

La Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye pourrait édicter une mesure provisoire en vue de geler les hostilités à Gaza avant les procédures bien plus longues qui suivront la plainte de l’Afrique du Sud prétendant qu’Israël viole la Convention de 1948 sur le génocide.


Un risque d’élargissement de la guerre

Pour marquer les 100 jours qui se sont écoulés depuis l’opération militaire du Hamas et le commencement de l’agression israélienne contre Gaza, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré qu’il était

« profondément embarrassé par la violation manifeste des lois humanitaires internationales à laquelle nous assistons ».

Guterres a également fait remarquer

« le chaudron de tensions en Cisjordanie occupée » et a mis en garde contre le risque « de ne plus du tout pouvoir endiguer l’escalade des hostilités dans la mer Rouge ».

Il a également dit que les « échanges quotidiens de tirs » de part et d’autre de la frontière libano-israélienne « risquent de déclencher une escalade plus large encore (…) qui affecterait profondément la stabilité régionale ».

Guterres a ajouté qu’un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » était nécessaire pour aborder tous ces problèmes et « tasser les flammes d’une guerre plus large ».

Il a répété que

« plus longtemps se poursuivrait le conflit à Gaza, plus grand serait le risque d’escalade et d’erreur de calcul ».

Alors que les EU restent fermement engagés à prolonger la campagne génocidaire d’Israël à Gaza, d’autres États réclament un véritable processus d’établissement d’un État palestinien.

Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, le Premier ministre du Qatar, a déclaré cette semaine au Forum économique mondial de Davos que des États tiers seront très peu désireux de financer la reconstruction de Gaza s’ils pensent que l’enclave sera de nouveau détruite lors d’une future escalade.

Al-Thani a dit qu’il ne voyait pas la situation revenir au statu quo d’avant le 7 octobre et qu’il ne voyait pas non plus des États s’engager à la reconstruction,

« sauf si nous abordons la véritable question, qui est la solution à deux États ».

Faisant remarquer son rejet des propositions de paix arabes, Al-Thani a déclaré :

« Nous ne pouvons pas laisser cela dans les seules mains des Israéliens. »

Le Premier ministre de Jordanie, Bisher Khasawneh, a déclaré au forum de Davos qu’une expulsion massive des Palestiniens de Cisjordanie violerait l’accord de paix de son pays avec Israël, de 1994.

À l’instar de son homologue qatari, Khasawneh a expliqué que «

la seule solution pour éviter d’aggraver le conflit et l’instabilité régionale consistait à mettre en place un processus politique nanti d’un délai et qui aboutirait à une solution à deux États »,

a rapporté Reuters, en paraphrasant les remarques du Premier ministre.

Dimanche, en Égypte, le ministre chinois des Affaires étrangères a demandé

« la réunion d’une conférence de paix internationale à plus grande échelle, plus autoritaire et plus efficiente »

et l’établissement d’un emploi du temps et d’une feuille de route contraignante dans le but de concrétiser la solution à deux États.

Moribondes ces dernières années, les négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens ont été mises sur pied par les États-Unis durant des décennies. Mais Washington a détruit toute prétention à l’impartialité en se profilant à part entière comme partenaire de la campagne génocidaire d’Israël à Gaza et il est très peu probable que les EU reprennent ce rôle à l’avenir.

Un peu plus tôt cette année, la Chine a concocté une réconciliation historique entre l’Arabie saoudite et l’Iran et a fait savoir qu’elle était favorablement disposée à jouer le rôle de médiatrice entre les Palestiniens et les Israéliens.

L’Arabie saoudite a fait part de son intention de réitérer ses efforts de normalisation avec Israël en échange d’un pacte de défense américain, mais elle dit que « cela ne pourrait se faire que par le biais de la paix pour les Palestiniens dans un État palestinien », comme l’a déclaré le prince Faisal bin Farhan à Davos mardi.

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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 17 janvier 2024 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine


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