Daniel Pipes publie une affiche génocidaire antipalestinienne à Tel-Aviv

L'affiche génocidaire de Pipes : « On ne peut faire la paix qu'avec des ennemis que l'on a extrêmement humiliés. » (Photo : Tikun Olam)

L’affiche génocidaire de Pipes : « On ne peut faire la paix qu’avec des ennemis que l’on a extrêmement humiliés. » (Photo : Tikun Olam)

L’un des groupes affiliés à la firme Daniel Pipes, l’Israel Victory Project (IVP), a payé l’installation d’affiches géantes à Tel-Aviv, représentant des images de Mahmoud Abbas et d’Ismail Haniyeh les yeux bandés, tenant un drapeau blanc et implorant pitié à genoux, pendant que des hélicoptères d’assaut israéliens bourdonnent au-dessus d’un paysage palestinien dévasté.

La légénde est celle-ci : « On ne peut faire la paix qu’avec des ennemis que l’on a extrêmement humiliés. » On pourrait qualifier cela à raison de version judo-fasciste de la Solution finale.

Pipes en compagnie d'un collègue fasciste islamophobe, Geert Wilders. (Photo : Tikun Olam)

Pipes en compagnie d’un collègue fasciste islamophobe, Geert Wilders. (Photo : Tikun Olam)

La seule prétention de Pipes à la renommée est d’avoir fondé le Middle East Forum, un think tank pseudo-universitaire destiné à promouvoir l’islamophobie et la propagande pro-israélienne.

Le site internet d’IVP cite Pipes comme son fondateur.

Il a exprimé dans le passé des points de vue similairement génocidaires favorisant l’extermination de Gaza à moins qu’elle ne cesse ses attaques terroristes contre Israël.

Pipes a également fondé Campus Watch, qui a servi de modèle au groupe fasciste israélien bien plus performant, Im Tirzu.

Ce groupe contrôle des professeurs et des programmes de cours qui n’adhèrent pas à une orientation strictement pro-israélienne.

Il pousse les universités à licencier les professeurs qui franchissent les lignes rouges.

Le maire de Tel-Aviv, Ron Huldai, a demandé que la firme publicitaire enlève ses affiches et cela a été chose faite en pleine nuit, au grand dam du groupe Pipes, qui a promis de soumettre l’affaire à la Cour suprême.

La raison qui a poussé Huldai à faire enlever l’affiche insultante est intéressante, tant pour son contenu que pour la façon dont elle nie toute connexion entre l’affiche et les valeurs israéliennes :

« La publicité incite à une violence qui rappelle celle de l’Etat islamique et des nazis – au nombre desquels nous ne voulons pas être comptés. Dégrader autrui n’est pas dans notre façon d’agir. »

La seule chose de fausse dans cette publicité réside à l’avant-plan, dans les images d’Abbas et de Haniyeh à genoux. La destruction de Gaza en toile de fond s’est produite de façon répétée sous les assauts israéliens.

Et les vantardises israéliennes, tant de la part des généraux que des dirigeants politiques, ont averti que les villes palestiniennes et libanaises seraient bombardées et renvoyées à l’Âge de la pierre.

Par conséquent, il existe réellement une pulsion génocidaire chez les Israéliens, dans leur combat contre leurs voisins arabes, dont les Palestiniens.

L’affiche se borne tout simplement à la représenter de façon graphique.

Mais les Israéliens sont embarrassés quand ces images sont affichées sur dix étages de haut dans la principale métropole , ce qui les oblige à admettre ce qu’ils préféreraient dissimuler.

C’est pourquoi Huldai les a fait enlever aussi rapidement. Sa ville a une réputation cosmopolite à entretenir pour les millions de touristes qui la visitent chaque année.

Il serait terriblement embarrassant pour eux de se rendre compte de leurs propres yeux que le but ultime d’Israël n’est autre que l’élimination de la Palestine via une destruction extrême et une extermination génocidaire.

Dans une tentative de réfuter le présent article, les défenseurs d’Israël ont déclaré par ailleurs que l’affiche ne représentait pas réellement les points de vue des Israéliens. Elle est le produit de quelques esprits dérangés, etc.

Toute personne réellement au courant de la société et de la politique israéliennes sait qu’une telle haine couve partout dans cette même société israélienne.

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’extrême droite israélienne domine le gouvernement et la politique depuis des décennies (avec quelques intervalles qui ont été des exceptions).

Voilà pourquoi Huldai les a retirées si rapidement. Sa ville a une réputation cosmopolitaine à entretenir pour les millions de touristes qui la visitent chaque année.

Il serait terriblement embarrassant pour eux de découvrir de leurs propres yeux que le but ultime d’Israël consiste en l’élimination de la Palestine via une destruction extrême et une extermination génocidaire.

Huldai a raison pour une chose : l’affiche constitue une incitation majeure à l’adresse des militants palestiniens qui la perçoivent comme une provocation à laquelle ils doivent répondre par une violence au moins équivalente à celle de l’image. De la sorte, Pipes encourage le terrorisme, et de la part des Palestiniens et de la part des Juifs israéliens.

Il est un véritable héritier de ce que prônait Kahane. Comme ce dernier, il a importé en Israël une forme monstrueuse de haine.

Je ne dirais pas qu’il était exactement une substance étrangère au corps de la politique intérieure, puisqu’il existait déjà de tels penchants avant même la venue de Kahane.

Mais il les a certainement exacerbées et les a transformées en l’équivalent d’une furieuse pandémie de haine.

Les judéo-nazis sont un cancer monstrueux affectant le peuple juif. Si Israël était un pays réellement démocratique, il déclarerait Pipes et son groupe personae non gratae.

Il rendrait hors-la-loi toute activité politique de leur part. Il condamnerait également Im Tirzu comme entreprise criminelle fomentant la violence et le terrorisme.

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’extrême droite israélienne domine le gouvernement et la politique depuis des décennies (avec quelques intervalles qui ont été des exceptions).

 En lieu et place, l’Université hébraïque a annoncé que les étudiants bénévoles travaillant pour le groupe fasciste se verraient accorder un crédit académique.

Ne perdez pas de vue que le gouvernement refuse de fournir le moindre volontaire à l’ONG Kav L’Oved, qui défend les droits des travailleurs, en raison de sa « politique controversée ».

Pourtant, Im Tirzu est honoré par les universités israéliennes et par la classe politique du pays.

Si vous aviez encore la moindre hésitation à soutenir un boycott universitaire, après cet abâtardissement, cette corruption des valeurs académiques, oubliez-la sur-le-champ.

L’été dernier, au cours de l’un des premiers tours des élections, un parti orthodoxe homophobe a également placardé à Tel-Aviv d’énormes affiches qui disaient :

« La fierté d’acheter des enfants, ou de marier votre fils à une femme ? Israël choisit d’être normal. »

La municipalité a également supprimé la publicité, dans ce cas, bien qu’un tribunal, un peu plus tard, ait dit qu’il ne la censurerait pas.

Bien que les affiches aient été achetées par différents groupes, le message général est qu’il s’avère que l’homophobie, la haine et le génocide vont main dans la main, dans l’Israël d’aujourd’hui.


Publié le 16 février 2020 sur le site de Richard Silverstein
Traduction : Jean-Marie Flémal

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