Rencontre entre Manu Pineda, parlementaire européen, et Samidoun

Mardi 30 juin, à Madrid (Espagne), Mohammed Khatib, coordinateur pour l’Europe de Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network (réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens), rencontrait Manu Pineda, parlementaire européen pour la Izquierda Unida (la Gauche unie) et secrétaire de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Palestine.

Assistaient également à la rencontre Jaldia Abubakra, féministe et activiste communautaire du mouvement des femmes palestiniennes Alkarama, et Majid Dibsi, journaliste et dirigeant de la communauté palestinienne en Espagne.

Manu Pineda et Mohammed Khatib

Manu Pineda et Mohammed Khatib

La délégation palestinienne a félicité Pineda pour sa position ferme et son soutien vigoureux à la défense des droits palestiniens aux niveaux européen et international, y compris dans son insistance en faveur de la libération des prisonniers politiques et dans son appel à un embargo sur les armes, à l’exclusion d’Israël des programmes européens et à la fin de l’accord associatif entre l’UE et Israël en réponse à l’annexion, à la colonisation et aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité visant le peuple palestinien.

Elle a également félicité Pineda pour sa défense des droits palestiniens au sein même de l’Europe également, en dépit des attaques virulentes émanant des organisations sionistes et de l’État israélien.

Par exemple, Pinada avait accueilli Khaled Barakat, un écrivain palestinien, pour une conférence sur l’interdiction politique qui l’avait frappé en Allemagne. Les groupes sionistes et le « ministère israélien des Affaires stratégiques » – le ministère anti-BDS chargé de la répression au niveau international de la solidarité avec la Palestine – se sont engagés vainement dans une tentative d’empêcher la venue de Barakat au Parlement et d’attaquer le rôle de Pineda dans l’organisation de l’événement.

Mohammed Khatib a parlé des activités de Samidoun en vue de contrer le plan d’annexion, mettant l’accent sur l’importance de voix claires émanant des partis européens de gauche, non seulement pour condamner cette dernière attaque mais aussi pour s’opposer à la totalité du projet colonial d’implantation sioniste en Palestine. Il a également insisté sur le fait que, dans le cadre du projet colonial d’implantation, il s’agissait de l’effort le plus récent en vue d’intensifier les attaques contre le peuple palestinien, en le forçant à quitter ses terres et en pillant ses ressources.

Il a ensuite mis l’accent sur le combat des prisonniers palestiniens à l’intérieur des prisons israéliennes, faisant remarquer qu’il y avait près de 5 000 Palestiniens emprisonnés, dont environ 500 sans accusation ni procès dans le cadre de la détention administrative, ainsi que près de 200 enfants. Il a parlé de l’escalade dans l’attaque contre les organisateurs estudiantins palestiniens et de la vague d’arrestations visant le conseil des étudiants et les membres du bloc estudiantin de l’Université de Bir Zeit et d’autres universités de la Palestine occupée.

L’entretien s’est poursuivi par une discussion sur la situation des prisonniers palestiniens et arabes dans les prisons des régimes réactionnaires arabes, et particulièrement ceux qui se sont engagés dans la normalisation avec Israël, faisant remarquer que l’intensification des campagnes de normalisation s’était accompagnée d’une escalade de la répression contre les Palestiniens et les activistes arabes pour la Palestine, comme cela avait été le cas en Égypte, en Jordanie, en Arabie saoudite et au Maroc.

Ils ont discuté du cas de Ramy Shaath et de l’emprisonnement d’activistes du mouvement de boycott – dans ce cas, le coordinateur de BDS Égypte – au même moment que la normalisation de l’Égypte avec Israël, de même que le cas des cinq jeunes hommes en Jordanie, criminalisés pour leur engagement supposé dans la résistance palestinienne et dont l’un est déjà emprisonné dans une prison israélienne. Khatib a fait remarquer que Samidoun percevait ces prisonniers comme une composante essentielle du mouvement palestinien de libération.

Le groupe a également discuté de la question du financement conditionnel de l’Union européenne et de l’imposition de conditions « antiterroristes » bidon destinées à criminaliser la résistance palestinienne et à soumettre les organisations de la société civile palestinienne au contrôle et à la surveillance de l’Europe. Cette escalade dans le financement conditionnel vient peu de temps après une campagne d’attaques du gouvernement israélien contre les défenseurs palestiniens des droits humains et les organisations de la société civile palestinienne et elle reflète la complicité de l’UE dans ces tentatives de réduire les organisations palestiniennes au silence, a encore fait remarquer Khatib.

Khatib a ajouté que ces directives européennes concernant le financement conditionnel – rejetées en long et en large par la Campagne nationale palestinienne de rejet du financement conditionnel – visent à remodeler la politique et les organisations palestiniennes de façon à répondre, pour l’essentiel, aux exigences de l’occupation israélienne, dans le même temps que l’UE continue à financer et à soutenir des projets israéliens directement liés à l’armée et aux agences de renseignement israéliennes engagées activement dans des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité visant le peuple palestinien. Il a également fait remarquer que les tentatives israéliennes en vue de cibler, calomnier et isoler les organisations palestiniennes au niveau européen étaient combinées à une répression directe à l’intérieur même de la Palestine. Des dirigeants de la société civile, tels Abdel-Razzaq Farraj et, plus récemment, Salah Hamouri, un avocat franco-palestinien, sont soumis à l’emprisonnement arbitraire et, souvent, à la détention administrative dans accusation ni procès.

Khatib a insisté sur la nécessité d’une stratégie pour affronter la complicité de l’UE dans ces attaques israéliennes contre la société civile palestinienne et défendre ces organisations qui travaillent dans des conditions très pénibles d’occupation, d’apartheid et d’état de siège.

Pineda a quant à lui mis l’accent sur la force et l’engagement de sa solidarité avec la Palestine et le peuple palestinien.

Il a exprimé son soutien au travail de Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network afin de libérer les prisonniers palestiniens et défendre les droits du peuple palestinien contre la colonisation israélienne. Il a en outre déclaré qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour combattre en faveur de la justice pour les Palestiniens et de leur libération.


Publié le 6 juillet 2020 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal

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