Des logiciels espions israéliens ciblaient des défenseurs palestiniens des droits humains

NSO Group exporte ses logiciels espions sous licences émanant du ministère israélien de la Défense, lequel a également sorti l’ordonnance désignant les six organisations palestiniennes des droits humains comme organisations « terroristes ».

2 octobre, village d’al-Mufaqara, dans les collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, un soldat israélien prend une photo au cours d’une action de solidarité. (Photo : Keren Manor ActiveStills)

2 octobre, village d’al-Mufaqara, dans les collines du sud de Hébron, en Cisjordanie, un soldat israélien prend une photo au cours d’une action de solidarité. (Photo : Keren Manor ActiveStills)

Maureen Clare Murphy, 9 novembre 2021

Un logiciel espion fabriqué par le célèbre NSO Group israélien a été utilisé pour pirater les téléphones de six défenseurs palestiniens des droits humains, affirme un rapport publié ce lundi.

Au moins trois des Palestiniens travaillent pour des organisations cataloguées comme « terroristes », en vertu d’une loi israélienne très sévère promulguée le mois dernier.

Trois des six organisations ciblées – Al-Haq, Addameer et Defense for Children International Palestine – ont collaboré étroitement à l’enquête de la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre commis en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Israël cherche à saboter cette enquête et à consolider des décennies d’impunité.

Israël accuse les organisations ciblées d’être des bras du Front populaire pour la libération de la Palestine, un parti politique et organisation de résistance de gauche interdit par Tel-Aviv, Washington et Bruxelles.

Israël n’a pas fourni de preuves pour appuyer ses allégations. Un dossier secret de 74 pages du gouvernement israélien censé prouver ses dires repose sur les témoignages de deux anciens employés d’une septième organisation palestinienne mise hors la loi un peu plus tôt cette année. Les deux hommes sont actuellement emprisonnés en Israël.

Vraisemblablement, Israël a obtenu leur témoignage sous la coercition, ce qui peut très bien vouloir dire la torture.

Le gouvernement irlandais, qui finance deux des organisations déclarées hors la loi, a rejeté le dossier en disant qu’il ne contenait pas de « preuves dignes de foi ».

La condamnation et le scepticisme au niveau international n’ont toutefois pas empêché que, via une ordonnance militaire, cette désignation de « terrorisme » par la législation intérieure d’Israël soit étendue à la Cisjordanie, où les organisations sont installées.

 

Israël est sans doute derrière ces logiciels espions

Le directeur de Bisan, Ubai al-Aboudi, deuxième à partir de la gauche, en compagnie de Shawan Jabarin, d’Al-Haq, de Fuad Abu Saif, de l’Union des comités du travail agricole, de Sahar Francis, d’Addameer, et de Khaled Quzmar, de Defense for Children International Palestine, dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 27 octobre dernier. (Photo : Keren Manor / ActiveStills)

Le directeur de Bisan, Ubai al-Aboudi, deuxième à partir de la gauche, en compagnie de Shawan Jabarin, d’Al-Haq, de Fuad Abu Saif, de l’Union des comités du travail agricole, de Sahar Francis, d’Addameer, et de Khaled Quzmar, de Defense for Children International Palestine, dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 27 octobre dernier. (Photo : Keren Manor / ActiveStills)

 

L’utilisation du logiciel espion Pegasus, de NSO Group, contre les défenseurs palestiniens des droits humains a été révélée par Front Line Defenders, une organisation dont le siège se trouve en Irlande.

Adam Shapiro, un porte-parole de Front Line Defenders, a expliqué dans The New York Times que l’enquête ne prouvait pas définitivement qui avait utilisé le logiciel espion,

« mais elle soulève un tas de questions quant au rôle, non seulement de NSO, mais également d’Israël ».

Front Line Defenders a déclaré que le timing des désignations de « terrorisme » faisant figurer les organisations palestiniennes des droits humains sur une liste noire « suggérait qu’il s’agissait également d’un effort en vue de légitimer la surveillance » de leur personnel.

« Il s’avère que la désignation par Israël de ces organisations comme ‘terroristes’ après que Pegasus a été détecté, mais quelques jours à peine avant qu’on ne fasse un rapport sur cette enquête, constitue un effort manifeste en vue de couvrir les actions menées en recourant à Pegasus et de les déconnecter de toutes preuves susceptibles de discréditer ces organisations »,

a déclaré l’organisation irlandaise.

Les gens de Front Line Defenders ont été contactés par Al-Haq à la mi-octobre

« à propos de l’appareil d’un membre du personnel vivant à Jérusalem et d’une infection possible par un logiciel espion »,

explique le rapport publié lundi.

Après avoir déterminé que l’appareil avait été infecté par un logiciel espion de NSO Group en juillet 2020, les gens de Front Line Defenders se sont mis à examiner les appareils appartenant au personnel des autres organisations récemment désignées comme organisations « terroristes ». Ils ont découvert que « cinq autres appareils avaient été piratés à l’aide du même logiciel espion ».

Le Citizen Lab (Laboratoire citoyen), installé à l’Université de Toronto, et l’Amnesty International’s Security Lab (Laboratoire sécuritaire d’AI) ont confirmé « avec un degré élevé de certitude » que « les téléphones avaient été piratés à l’aide de Pegasus », a-t-on dit du côté de Front Line Defenders.

Pegasus est le nom du logiciel espion produit par NSO Group.

Les appareils piratés appartiennent à Ghassan Halaika, un enquêteur de terrain pour Al-Haq ; à Ubai al-Aboudi, directeur du Centre Bisan  de recherche et de développement et citoyen américain ; et à Salah Hammouri, un avocat travaillant pour Addameer et qu’Israël cherche à expulser « pour avoir rompu son serment d’allégeance envers l’État d’Israël ». 

Les trois autres personnes ciblées restent anonymes.

La semaine dernière, le département américain du Commerce a placé sur sa liste noire NSO Group et Candiru, une autre société israélienne. Les sanctions interdisent aux deux sociétés d’acheter des pièces et composantes aux sociétés américaines si elles ne disposent pas d’une licence spéciale.

NSO Group en particulier a fait l’objet d’un examen de plus en plus fouillé à mesure que sortaient de nouveaux rapports révélant l’ampleur de l’utilisation de ses logiciels espions en vue de cibler des journalistes et des défenseurs des droits humains partout dans le monde.

Le logiciel espion Pegasus peut être installé à distance sur le smartphone d’une personne ciblée sans qu’il soit requis de cette personne qu’elle entreprenne la moindre action comme, par exemple, cliquer sur un lien ou répondre à un appel.

Fait des plus remarquables, le recours à Pegasus a été associé à l’assassinat en 2018 du journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi, à l’intérieur du consulat de l’Arabie saoudite à Istanbul.

Lundi, Democracy for the Arab World Now (Démocratie pour le monde arabe dès maintenant), une organisation de défense fondée par Khashoggi, a demandé aux États-Unis d’enquêter sur le piratage des téléphones des défenseurs palestiniens des droits humains et d’imposer des sanctions aux personnes dont on découvrirait que la personnalité est engagée.

Quatre représentants démocrates de la Chambre demandent également des sanctions contre NSO Group, prétendant que la désignation émanant du département du Commerce permettrait encore à des fonds d’investissement américains de financer la société.

« Quand des investisseurs américains soutiennent des sociétés comme NSO Group, cela implique l’assentiment du gouvernement américain, et cela encourage ces compagnies à continuer de fournir des outils aussi dangereux que Pegasus aux gouvernements les plus répressifs »,

déclarent les représentants démocrates dans une lettre adressée aux hauts responsables de l’administration Biden.

Dans l’intervalle, lundi, un juge fédéral a écarté une motion introduite par NSO Group en vue de rejeter un procès intenté par WhatsApp et la société Facebook (aujourd’hui rebaptisée Meta, qui lui est apparentée, à propos du ciblage, durant deux semaines en 2019, de 1 400 de ses utilisateurs à l’aide du logiciel espion Pegagus.

NSO Group a prétendu qu’il avait droit à une immunité souveraine à l’étranger, une protection accordée à des responsables gouvernementaux, même s’il s’agit en fait d’une société privée.

John Scott-Railton, un chercheur de Citizen Lab, a déclaré que « le fait que ce procès allait de l’avant constituait un solide coup porté à NSO ».

https://twitter.com/jsrailton/status/1457763675796803600?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1457763675796803600%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fcontent%2Fisraeli-spyware-targeted-palestinian-human-rights-workers%2F34276


Les travailleurs des droits humains exposés à un « risque imminent »

Les révélations de lundi concernant l’utilisation du logiciel Pegasus, de NSO Group, pour espionner les défenseurs palestiniens des droits humains ont marqué une

« convergence de ce qui avait précédemment été deux questions diplomatiques séparées pour Israël »,

a fait remarquer The New York Times.

NSO Group exporte ses logiciels espions sous licences émanant du ministère israélien de la Défense, lequel a également sorti l’ordonnance désignant les six organisations palestiniennes des droits humains comme organisations « terroristes ».

Le Times a fait remarquer que,

« selon la politique gouvernementale israélienne, Pegasus ne peut être utilisé par un gouvernement étranger contre des numéros de téléphone israéliens, tels ceux qui appartiennent aux Palestiniens membres des organisations mises hors la loi ».

L’organe de presse a ajouté

« qu’une agence gouvernementale israélienne, toutefois, disposerait de l’autorité d’utiliser le logiciel contre un numéro israélien ».

La nouvelle ordonnance militaire qui déclare hors la loi les organisations palestiniennes en Cisjordanie, expose

« les membres du personnel des organisations à un risque imminent de raid, d’arrestation et de représailles »,

estime Al-Haq.

L’ordonnance militaire a une très large portée et peut être utilisée pour cibler d’importantes sections de la société palestinienne, dont des témoins et des survivants de crimes de guerre.

L’ordonnance dit que

« chaque membre d’Al-Haq, qu’il y soit incorporé ou qu’il lui soit associé ou pas, qu’il opère sur internet ou d’une autre manière, et que chaque groupe, cellule et faction, institution, branche centrale ou faction de cette branche (…) constituent une organisation illégale dans le sens visé par les réglementations de défense ».

Al-Haq a déclaré que l’ordonnance militaire s’appuyait sur les réglementations d’urgence de l’époque du Mandat britannique qui avaient été « abrogées peu de temps avant la fin du Mandat » et qui, par conséquent, n’étaient plus applicables.

Selon Al-Haq, Israël a « ressuscité » l’ordonnance abrogée du Mandat britannique, datant de 1945, afin de

« mettre hors la loi toute forme d’assemblée pacifique »,

et ce, depuis le début de son occupation militaire de la Cisjordanie, en 1967.

L’organisation pour les droits a expliqué que

« la campagne cumulative de persécution lancée par Israël vise à normaliser progressivement ses actes inhumains de persécution et d’apartheid à l’égard des défenseurs palestiniens des droits humains ».

Israël

« met en pratique ses menaces avec une totale impunité et un mépris complet des sévères condamnations » émanant des institutions de l’ONU et de ses responsables ainsi que des États européens qui avaient suivi ses désignations initiales de « terrorisme » en octobre”,

ajoute Al-Haq.

Dimanche, Al-Haq a appelé l’Union européenne et les États tiers à

« supprimer les clauses de ‘terrorisme’ en tant que conditions internes imposées au financement par des donateurs »

des organisations palestiniennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza.

L’organisation des droits a également demandé « des sanctions commerciales complètes contre Israël », en insistant sur la « nécessité de mettre un terme aux ventes et fournitures de produits militaires » à l’État d’Israël.

La semaine dernière, Human Rights Watch, Amnesty International USA et Democracy for the Arab World Now ont invité l’administration Biden à rencontrer les défenseurs palestiniens des droits humains ciblés par Israël.

« Aucun pays – ni Israël ni aucun autre – ne peut être une exception » pour l’engagement déclaré de l’administration Biden à « protéger et soutenir les défenseurs des droits humains », ont déclaré les trois organisations.

Au lieu de cela, Kamala Harris, la vice-présidente américaine, a fait part de son engagement envers l’exception israélienne sur le plan de la responsabilisation, en confondant les appels à cette même responsabilisation et des manifestations de sectarisme antijuif.

Dans un discours important tenu ce week-end lors de la conférence annuelle de la Ligue anti-diffamation, Harris a déclaré que

« lorsqu’Israël se retrouvait isolé en raison de la haine contre les juifs, c’était de l’antisémitisme ».

 

Une surveillance très répandue en Cisjordanie

Pendant ce temps, lundi, The Washington Post publiait un exposé sur la surveillance israélienne par reconnaissance faciale des Palestiniens vivant sous occupation militaire en Cisjordanie.

Des semeurs d’alerte, en compagnie de l’organisation israélienne Breaking the Silence (Rompre le silence) ont décrit pour ce journal

« le large effort de surveillance (…) en vue de contrôler les Palestiniens en intégrant la reconnaissance faciale à l’aide d’un réseau croissant de caméras et de smartphones, s’il faut en croire des descriptions du programme communiquées récemment par des soldats israéliens ». 

L’initiative implique

« une technologie pour smartphone appelée Blue Wolf (Loup bleu) et qui prend des photos de visages de Palestiniens pour les comparer à une banque de données d’images »,

a ajouté The Washington Post.

« Cette application téléphonique lance des éclairs de diverses couleurs pour prévenir les soldats si une personne doit être emprisonnée, arrêtée ou peut circuler sans problème ».

La banque de données d’images, très fournie, a été constituée par des soldats encouragés à photographier des Palestiniens – les enfants aussi – « avec des prix pour le plus grand nombre de photos rassemblées chaque unité ».

Israël a également installé des « caméras censées scanner les visages » un peu partout à Hébron, où des colons hostiles en étroite proximité avec des Palestiniens.  

« Un réseau plus étendu de caméras de télévision en circuit fermé, surnommé ‘Hebron Smart City’ (Hébron ville intelligente), fournit un contrôle en temps réel de la population de la ville et, a déclaré un ancien soldat, peut parfois voir ce qui se passe dans certaines maisons »,

a ajouté The Washington Post.

L’un des soldat israéliens semeurs d’alerte a encore dit dans le journal que « le système de surveillance à Hébron constituait ‘une violation absolue de la vie privée de tout un peuple’ ».

Yaser Abu Markhyah, un résident palestinien de Hébron, a déclaré dans The Washington Post :

« Nous ne nous sentons plus à l’aise du fait que les caméras ne cessent de nous filmer. » 

Les anciens soldats interviewés par The Washington Post ont déclaré que le programme Blue Wolf était « une version épurée d’une autre large banque de données appelée Wolf Pack (Meute de loups) ».

Cette initiative implique

« les profils de quasiment chaque Palestiniens de Cisjordanie, y compris les photographies des individus, de leurs histoires de famille, de leur éducation et d’une évaluation de la sécurité pour chaque personne ».

Le journal ajoutait

« qu’une application séparée du smartphone, appelée White Wolf (Loup blanc), avait été développée à l’usage des colons juifs en Cisjordanie ».

Les gardes sécuritaires dans les colonies

« peuvent utiliser White Wolf pour scanner la carte d’identité d’un Palestinien avant que cette personne n’entre dans une colonie, par exemple, afin de travailler dans la construction »,

est-il encore dit dans The Washington Post.

https://twitter.com/randawahbe/status/1457631538741399555?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1457631538741399555%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fcontent%2Fisraeli-spyware-targeted-palestinian-human-rights-workers%2F34276

En l’absence de la moindre responsabilisation au niveau international, Israël profite de son occupation militaire pour l’utiliser comme un laboratoire afin de développer des technologies répressives « testées sur le terrain » sur les Palestiniens et, ensuite, les exporter à l’étranger.

 

Le bombardement de la tour Al-Jalaa

Malgré la surveillance complète qu’il exerce sur la société palestinienne, Israël prétend qu’il a bombardé une tour de Gaza sans savoir à l’avance qu’elle hébergeait des médias étrangers.

La tour al-Jalaa était l’un des multiples gratte-ciel ciblés par Israël au cours de l’escalade de mai dernier, qui a tué à Gaza plus de 250 Palestiniens, dont 66 enfants.

La tour logeait quelque 700 personnes, ainsi que des bureaux d’avocats, des sociétés de software informatique et les agences locales d’Al Jazeera et d’Associated Press.

Israël était bien informé de la présence de journalistes étrangers au moment où il a effectué des appels téléphoniques et adressé des messages imprimés aux civils des bâtiments pour leur dire d’évacuer avant la frappe aérienne.

Il a été dit que de hauts responsables de la Défense, dont le chef d’état-major de l’armée, Aviv Kochavi, avaient discuté pour savoir s’ils allaient quand même procéder à l’attaque après avoir été mis en courant de la présence des journalistes.

« L’armée a décidé d’aller de l’avant avec les frappes aériennes en dépit des conséquences, en prétendant que le Hamas utilisait les journalistes comme boucliers humains afin d’empêcher que soient attaqués les avoirs militaires qu’il avait placés dans le bâtiment »,

rapportait ce lundi Haaretz, le quotidien de Tel-Aviv. 

Le journal ne fournissait pas de vérification indépendance des dires du gouvernement israélien prétendant que le Hamas utilisait des journalistes étrangers comme « boucliers humains ».

Personne n’avait été tué au cours de l’attaque, qui avait pourtant détruit complètement la tour.

Ce qui reste de la tour al-Jalaa, à Gaza, après sa destruction par une frappe aérienne israélienne, le 15 mai dernier. (Photo : Naaman Omar / APA images)

Ce qui reste de la tour al-Jalaa, à Gaza, après sa destruction par une frappe aérienne israélienne, le 15 mai dernier. (Photo : Naaman Omar / APA images)

 

Israël affirme que l’immeuble abritait des « biens appartenant à l’unité des renseignements militaires du Hamas », bien qu’aucune preuve n’ait été produite en vue d’étayer cette assertion on ne peut plus vague.

Même Antony Blinken, le secrétaire d’État américain obstinément pro-israélien, a déclaré en public qu’il n’avait vu aucune preuve étayant les affirmations israéliennes.

La présence d’un « bien » du Hamas dans un bâtiment civil ne ferait pas nécessairement de ce dernier une cible militaire légitime.

Human Rights Watch a déclaré en août

« n’avoir découvert aucune preuve que des membres d’organisations palestiniennes impliquées dans des opérations militaires entretenaient une présence actuelle ou à long terme dans l’une ou l’autre des tours au moment où celles-ci avaient été attaquées ».

L’organisation installée à New York d’ajouter :

« Même si une telle présence était réelle, il s’est avéré que les attaques ont provoqué des dégâts manifestement disproportionnés à des propriétés civiles. »

Selon Haaretz, un Israélien impliqué dans l’attaque

« a déclaré que la décision n’avait pas nécessairement été prise du fait que la destruction du cyber-réseau du Hamas, qui constituait la cible, était essentielle sur le plan opérationnel ». 

Haaretz avait paraphrasé la source citée en affirmant que

« les hommes politiques et les officiers supérieurs de l’armée ‘étaient en quête d’une image de victoire’ ».

Une autre source a déclaré dans ce journal que l’armée

« considérait qu’il était important de frapper si possible toutes les cibles de grande valeur du Hamas au cours des tout premiers jours de combat ».

En mai, un pilote impliqué dans la destruction des gratte-ciel à Gaza avait révélé une motivation plus directe des attaques : la frustration et la revanche du fait qu’Israël était incapable de venir à bout de la résistance militaire palestinienne.

Le chien de garde Reporters sans frontières, dont le siège est à Paris, a demandé au procureur en chef de la Cour pénale internationale d’enquêter sur les bombardements par Israël de la tour al-Jalaa et de plus de vingt autres organes de presse, puisqu’il s’agissait de crimes de guerre potentiels.

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Publié le 9 novembre sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

 

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