Israël attaque les hôpitaux tant dans le nord que dans le sud de Gaza

Israël continue à pilonner Gaza, par air, terre et mer, tuant à certains moments des dizaines de personnes d’une même famille au cours de ce qui s’est mué en une horrible routine quotidienne pour un territoire qui souffre depuis trop longtemps.

 

14 décembre. Des Palestiniens cherchent des survivants après un bombardement d'Israël à Rafah, dans le sud de Gaza

14 décembre. Des Palestiniens cherchent des survivants après un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de Gaz . (Photo : Bashar Taleb / APA images)

 

Maureen Clare Murphy, 18 décembre 2023

 

Des zones entières du sud de Gaza sont frappées, même après l’arrivée de centaines de milliers de personnes qui fuyaient le nord, et des organisations de défense des droits humains affirment qu’« il n’y a plus un seul endroit sûr » sur tout le territoire.

Ces derniers jours, les forces israéliennes ont attaqué un complexe de l’Église catholique à Gaza, exécuté trois captifs qui cherchaient à se mettre à l’abri et pris d’assaut des hôpitaux tant dans le nord que dans le sud de l’enclave.

Les forces israéliennes ont abattu et tué deux femmes – une mère et sa fille – à l’intérieur du complexe de la Paroisse de la Sainte Famille à Gaza même, « où la majorité des familles chrétiennes se sont réfugiées depuis le début de la guerre », a déclaré samedi le patriarcat latin de Jérusalem.

Les femmes, identifiées comme Nahida et Samar Anton, « ont été abattues de sang-froid à l’intérieur des bâtiments de la paroisse, où il n’y a pas de belligérants », a ajouté le patriarcat.

L’équipage d’un char israélien a également ouvert le feu sur un couvent du complexe ecclésiastique, a ajouté le patriarcat, détruisant son générateur et ses réserves de carburant et provoquant ainsi « une explosion et un énorme incendie ».

L’attaque a chassé 54 personnes atteintes de handicaps et qui se retrouvent désormais « sans possibilité d’accès aux respirateurs dont certaines ne peuvent se passer pour survivre ».

Lors de sa bénédiction hebdomadaire, le pape François a condamné l’attaque en la qualifiant de « terrorisme » :

 

Samedi également, les forces israéliennes ont frappé l’immeuble de la YMCA, dans le quartier d’al-Rimal à Gaza, « tuant six Palestiniens et en blessant de nombreux autres », a fait savoir le Bureau des Nations unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Quelque 250 déplacés internes s’abritaient dans le bâtiment, à ce moment.

Les frappes aériennes les plus intenses se sont produites à Khan Younis, dans la partie sud du territoire, ainsi que dans les faubourgs gazaouis de Shujaiya, al-Tuffah et al-Daraj, selon l’OCHA.

Le bureau des Nations unies a ajouté que

« d’intenses opérations terrestres et combats entre les forces israéliennes et les organisations armées palestiniennes se poursuivaient le 16 décembre, plus particulièrement à Khan Younis et à Rafah, dans le sud de Gaza »,

alors que les combattants palestiniens continuaient de lancer des roquettes en direction d’Israël.

Gaza est soumise depuis jeudi à son cinquième blackout – le plus long depuis le début – de ses services de télécommunications et d’internet. Les services de télécommunications ont été partiellement restaurés dimanche.

 

18 800 tués, 8 000 personnes portées manquantes

Le ministère palestinien de la santé à Gaza a déclaré jeudi – la dernière fois où les chiffres des victimes ont été mis à jour – que près de 18 800 Palestiniens avaient été tués sur tout le territoire depuis le 7 octobre, dont environ 70 pour 100 de femmes et d’enfants. On estime également que plus de 50 000 personnes ont été blessées.

La Défense civile palestinienne a déclaré la semaine dernière que 8 000 personnes étaient portées manquantes et se trouvaient toujours sous les décombres des bâtiments détruits par les frappes israéliennes.

Environ 120 soldats israéliens ont été tués lors de l’invasion terrestre de Gaza.

Vendredi, l’armée israélienne a tué trois captifs détenus à Gaza depuis le 7 octobre. Les trois jeunes hommes, qui s’étaient peut-être échappés ou avaient été libérés et abandonnés par leurs ravisseurs, étaient torse nu et agitaient des drapeaux blancs au moment où ils ont été exécutés par des soldats israéliens à Shujaiya, à l’est de la ville de Gaza.

Au sommet du bâtiment où ils ont été tués, ils avaient également inscrit en hébreu, sur un panneau blanc, un message SOS disant « Sauvez 3 otages » :

Au moins un autre captif a été tué au cours d’une tentative de sauvetage avortée et d’autres, rapportés comme morts par l’armée israélienne, peuvent avoir perdu la vie dans des circonstances similaires.

Le sort des captifs tués vendredi par les troupes israéliennes met en lumière le laxisme qui règne dans l’armée à propos des instructions d’engagement de tir à Gaza.

Sarah Leah Whitson, la directrice de l’organisation de contrôle des droits humains DAWN, installée à Washington, a déclaré que ce n’était vraisemblablement pas la première fois que l’armée, à Gaza, abattit des civils agitant des drapeaux blancs.

« Littéralement, toutes les actions israéliennes que nous critiquons depuis vingt ans en tant que violations des lois humanitaires internationales, sont comparativement bien pires encore aujourd’hui »,

a-t-elle ajouté.

« Voilà ce qu’engendre l’impunité ! »

 

Israël mis sous pression afin de négocier

Certains membres des familles des captifs et de ceux qui ont été libérés au cours de la trêve temporaire ont demandé au cabinet de la guerre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou d’assurer leur libération en reprenant les négociations en vue d’un échange de prisonniers avec le Hamas.

Israël insiste en disant que seule une pression militaire libérera les captifs, alors que les Brigades Qassam, l’aile armée du Hamas, affirme que les captifs ne seront libérés que selon ses propres conditions.

Ce week-end, le chef du Mossad, l’agence d’espionnage interne d’Israël, a rencontré le Premier ministre du Qatar en vue de reprendre les pourparlers portant sur l’échange de prisonniers. La monarchie du Golfe, rejointe par l’Égypte, avait déjà négocié en novembre un accord prévoyant le transfert de douzaines de captifs en échange de la libération des femmes et des enfants palestiniens détenus par Israël.

Dimanche, des sources de la sécurité égyptienne ont informé Reuters que

« Israël et le Hamas sont tous deux ouverts à une reprise du cessez-le-feu et à une libération d’otages, bien qu’il subsiste des désaccords quant à la façon dont cela se fera ».

Le Hamas insiste pour allonger unilatéralement la liste des prisonniers devant être libérés

« et pour exiger que les forces israéliennes se retirent derrière des lignes préétablies »,

a rapporté Reuters.

De son côté, Israël exige un calendrier et il veut voir la liste du Hamas « avant de fixer le moment et la durée du cessez-le-feu », dit encore l’agence de presse. « Israël refuse de se retirer, ont ajouté les sources. »

Tant les Brigades Qassam dans une vidéo sur la guerre psychologique publiée sur Telegram que les membres des familles des captifs et de ceux qui ont été relâchés disent que le temps court pour les quelque 130 captifs toujours détenus à Gaza.

L’exécution de trois captifs par l’armée israélienne ne fera qu’accroître la pression interne et internationale en vue de reprendre les négociations visant à assurer la libération des otages, d’autant que le Hamas réclame un cessez-le-feu comme condition préalable.

 

Le Conseil de sécurité de l’ONU envisage une nouvelle résolution

Le 8 décembre, alors que la campagne israélienne est de moins en moins soutenue au niveau international, l’administration Biden a acheté Netanyahou et son cabinet de la guerre en s’opposant à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui réclamait un cessez-le-feu immédiat.

On s’attend à ce que le Conseil de sécurité se prononce dès lundi sur une résolution demandant qu’Israël et le Hamas permettent la livraison d’aide à Gaza par voie aérienne, terrestre et maritime, de même qu’une

« cessation urgente et durable des hostilités ».

 

Citant des diplomates, Reuters a fait savoir dimanche que le sort de la proposition

« s’appuie sur les négociations finales entre les États-Unis, alliés d’Israël et puissance s’opposant au veto, et les Émirats arabes unis, qui en ont rédigé le texte ».

Les EU cherchent à « atténuer le langage concernant la cessation des hostilités », a ajouté Reuters, avec un projet de texte réclamant pour l’instant

« une cessation urgente et durable des hostilités dans le but de permettre un accès humanitaire en toute sécurité et sans entrave ».

Entre-temps, l’organisation rebelle yéménite Ansar Allah a imposé un blocus naval effectif en mer Rouge, et d’importantes compagnies de fret disent qu’elles préféreraient éviter le canal de Suez.

Ces dernières semaines, Ansar Allah – qu’on appelle également les Houthis – a attaqué et intercepté des navires marchands et lancé des drones et des missiles vers Israël.

L’organisation rebelle a expliqué dans une déclaration publiée sur Telegram qu’elle continuera d’empêcher les navires à destination des ports israéliens de voyager tant que de la nourriture et des médicaments n’auront pas été livrés « à nos frères résolus de la bande de Gaza ».

En sus d’une famine sans précédent et des maladies dues au siège par Israël et provoquant une vague supplémentaire de mortalité, l’armée israélienne a accru ses attaques contre les hôpitaux dans plusieurs zones de Gaza.

Cela fait des semaines que des experts indépendants des droits humains mettent en garde contre « un génocide en devenir » contre le peuple palestinien, et tout particulièrement à Gaza.

À la mi-novembre, des experts des droits ont déclaré que la destruction par Israël des infrastructures civiles à Gaza, dont des dizaines de milliers d’unités de logement,

« en sus des hôpitaux, des écoles, des mosquées, des boulangeries, des canalisations d’eau, des systèmes d’égouttage et des réseaux électriques (…) menaçait de rendre impossible la continuation à Gaza de l’existence des Palestiniens ».

Ces experts ont dit que cette

« famine intentionnelle équivalait à un crime de guerre ».

Dimanche, sous pression américaine, Israël ouvrait de nouveau le passage commercial de Kerem Shalom (Karem Abu Salem) dans le sud de Gaza, ce qui devrait permettre le transfert de l’aide humanitaire supplémentaire actuellement stockée en Égypte.

Les agences humanitaires prétendent toutefois que les frappes aériennes israéliennes rendent impossible toute livraison d’aide.

Juliette Touma, une porte-parole de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a expliqué récemment à la BBC que « l’on ne peut délivrer de l’aide sous un ciel rempli de frappes aériennes ».

Entre-temps, des foules ont arrêté des camions qui entraient à Gaza par le passage de Rafah, à la frontière égyptienne, et ont déchargé l’aide – un signe du désespoir sévère qui s’est installé après plus de 70 jours de bombardements intensifs et de siège.

 

Les forces israéliennes entravent l’aide médicale et empêchent les enterrements

La situation humanitaire est particulièrement pénible pour les Palestiniens qui « se sont retrouvés coincés dans des zones où sont déployées les forces occupantes israéliennes », ont déclaré dimanche trois importantes organisations des droits humains.

L’armée israélienne refuse au Croissant-Rouge palestinien et au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) l’accès à ces zones, « entravant de la sorte la livraison de l’aide médicale, d’une importance cruciale » et empêchant l’évacuation des morts.

Près de trois douzaines de travailleurs de la Défense civile palestinienne ont été tués et plus de cent ont été blessés depuis le 7 octobre.

Vendredi, les forces israéliennes ont ciblé et tué trois travailleurs de la défense civile, ainsi que le caméraman d’Al Jazeera, Samer Abu Daqqa, alors qu’ils tentaient d’évacuer une famille à Khan Younis, dans le sud de Gaza et – circonstance aggravante ! – alors que l’armée les avait autorisés à pénétrer dans la zone.

Abu Daqqa avait saigné pendant des heures, les forces israéliennes ayant empêché les paramédicaux de le rejoindre pour lui porter secours. Le chef du bureau local d’Al Jazeera, Wael al-Dahdouh, a été blessé par la même frappe de drone qui a tué Abu Daqqa.

Ailleurs à Gaza, un autre journaliste – le correspondant d’al-Mashhad, Mohammed Balousha – a été touché par balle aux deux jambes peu de temps après qu’Abu Daqqa avait été mortellement blessé. Il a dû lui aussi attendre des heures avant que des sauveteurs puissent le secourir et l’évacuer. Son état est stable, prétend-on.

Quelques semaines avant cela, Balousha avait commenté la macabre découverte des corps en décomposition de plusieurs bébés qui étaient morts dans leurs lits d’hôpital, alors qu’ils étaient toujours reliés à leurs appareils médicaux, 17 jours après qu’Israël avait obligé à la pointe du fusil tout le personnel de l’hôpital pédiatrique d’al-Nasr à vider les lieux.

Trois organisations palestiniennes des droits humains – Al-Haq, Al Mezan et le Centre palestinien pour les droits humains (CPDH) – affirment avoir répertorié des incidents au coures desquels des Palestiniens sont morts de leurs blessures après que les forces terrestres israéliennes ont empêché des ambulances de les atteindre.

« Dans ces pénibles circonstances, les civils se trouvent incapables d’accéder au moindre traitement médical pour leurs blessures »,

ont déclaré les trois organisations.

Les équipes de secours sont dans l’impossibilité d’atteindre les gens qui ont besoin d’elles ou de « retrouver les corps des personnes tuées », ont ajouté les organisations de défense des droits.

« Dans certaines zones, des milliers de corps palestiniens sont restés inaccessibles sous les décombres et dans les rues, et on ne les a jamais récupérés »,

ont déclaré les organisations.

« Non seulement cela laisse leurs familles dans l’angoisse, dans l’impossibilité de savoir avec certitude ce qu’il est advenu d’eux et de vivre leur deuil normalement, mais cela présente également le risque significatif de voir se propager des maladies graves parmi la population. »

Les corps que l’on retrouve sont enterrés dans les sites accessibles les plus proches, disent encore les organisations,

« dans les jardins, sur les places de marché ou à des croisements de routes ».

 

Les forces israéliennes attaquent les hôpitaux

La Société du Croissant-Rouge de Palestine (SCRP) a déclaré dimanche dernier que des tirs de l’artillerie israélienne avaient touché la section maternité du complexe médical Nasser à Khan Younis, dans le sud de Gaza,

« faisant plusieurs victimes ».

Le ministre de la santé de Gaza, Al Jazeera et divers organes de presse palestiniens ont rapporté que Dunya Abu Muhsen, 13 ans, qui était traitée pour un pied amputé, avait été tuée dans l’incident :

Une vidéo réalisée à l’intérieur de l’hôpital montre une scène chaotique dans une chambre pleine de fumée au moment où des hommes emportent une personne qui, de toute évidence, vient de perdre la vie :

 

Des photos du site de la frappe montrent des trous béants dans les murs et un oreiller maculé de sang :

 

Dimanche soir également, le ministère palestinien de la santé à Gaza a déclaré que les forces israéliennes avaient pris d’assaut l’hôpital al-Awda, qui était en état de siège depuis plusieurs jours.

Des membres du personnel médical, ainsi que des patients et des gens qui les accompagnaient, ont été abattus à l’hôpital par les snipers de l’armée israélienne. Une infirmière a été tuée, de même que la belle-sœur d’une femme enceinte au moment où les deux femmes étaient arrivées sur les lieux pour contacter les services médicaux.

Le ministère a déclaré dimanche que les membres du personnel médical avaient dû se déshabiller, qu’ils avaient été enfermés puis interrogés pendant des heures avant d’être relâchés. Le directeur de l’hôpital, Ahmad Muhanna, avait été arrêté lui aussi et emmené vers une destination inconnue.

Jeudi, le ministère a déclaré qu’Israël détenait 38 travailleurs des soins de santé de Gaza, dont Muhammad Abu Salmiya, le directeur de l’hôpital al-Shifa.

 

La prise d’assaut de l’hôpital Kamal Adwan

Samedi, dans le nord de Gaza, les forces d’occupation israéliennes se sont retirées de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya après l’avoir pris d’assaut mardi et avoir arrêté son directeur et son personnel médical.

Ce même personnel médical s’était déjà trouvé sous le feu dimanche alors qu’une conférence de presse avait lieu dans la cour de l’hôpital. Une vidéo montre l’équipe se baissant pour plus de sûreté au moment où des coups de feu se font entendre alors qu’une personne est en train de faire une déclaration à propos d’une attaque israélienne perpétrée la veille :

 

Samedi, l’armée israélienne aurait utilisé un bulldozer pour arracher des tentes appartenant à des personnes déplacées qui s’étaient réfugiées dans la cour de l’hôpital.

Al Jazeera a interviewé des témoins qui ont dit

« que les civils avaient été délibérément ciblés » lors de l’attaque du bulldozer et que certains « avaient été enterrés vivants ».

Des vidéos partagées dans les médias sociaux montrent des parties de corps humains dépassant des décombres en face de l’hôpital et des traces de pneus d’engins lourds dans le sable.

 

Les organisations palestiniennes Al-Haq, Al Mezan et CPDH ont déclaré que, samedi, les forces israéliennes avaient « procédé à de nombreuses excavations dans la cour de l’hôpital ». Elles avaient dégagé « une fosse commune dans laquelle les corps de 26 personnes » avaient été ensevelis.

Les organisations de défense des droits avaient réclamé une enquête internationale sur les « graves violations » commises à l’hôpital Kamal Adwan et sur le ciblage par Israël des sites de soins de santé dans tout Gaza.

Des tirs d’obus israéliens ont détruit la pharmacie de l’hôpital, ont dit des médecins de Kamal Adwan à Al Jazeera, et certains patients sont morts au cours du siège imposé par Israël en raison d’un manque de fournitures médicales et d’eau potable.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que, lors de l’attaque contre Kamal Adwan,

« bien des patients avaient dû évacuer eux-mêmes en courant d’énormes risques pour leur santé et leur sécurité, du fait qu’il était impossible pour les ambulances d’accéder à l’hôpital ».

Parmi les huit patients au moins qui ont péri pendant le siège,

« plusieurs sont morts en raison du manque de soins de santé adéquats ; parmi eux, un enfant de neuf ans ».

Ghebreyesus a expliqué que l’OMS était « extrêmement inquiète » pour les personnes déplacées réfugiées à l’hôpital mais il n’a pas commenté l’attaque du bulldozer rapportée dans la cour de l’hôpital.

« Le système de santé de Gaza était déjà sur les genoux, et la perte d’un nouvel hôpital, même s’il ne fonctionnait qu’au minimum de ses capacités, est un coup sévère »,

a-t-il ajouté.

L’armée israélienne a publié une vidéo de propagande grossière prétendant montrer des armes dissimulées dans des incubateurs de l’unité des soins néonataux intensifs de Kamal Adwan et affirmant que

« le Hamas se servait de l’hôpital comme d’un centre de commandement ».

L’armée avait diffusé des vidéos de propagande tout aussi peu convaincantes à la suite de son attaque contre l’hôpital al-Shifa au mois de novembre.

 

« Bain de sang » à l’hôpital al-Shifa

L’OMS a déclaré samedi qu’elle avait livré des fournitures et des médicaments à l’hôpital al-Shifa actuellement en « mode de fonctionnement minimal ».

« Naguère, al-Shifa était le plus important et le plus grand hôpital de référence à Gaza »,

a déclaré l’OMS. Aujourd’hui, seule « une poignée de médecins et quelques infirmières » sont présents, en compagnie de 70 volontaires, et travaillent dans des conditions des plus pénibles.

« L’hôpital n’est en mesure que de fournir une stabilisation de base des traumatismes, il ne dispose pas de sang pour les transfusions, et manque cruellement de bras pour accueillir l’afflux constant de patients »,

a expliqué l’OMS.

Les travailleurs médicaux du site disent que le département des urgences est

« un bain de sang, avec des centaines de patients à l’intérieur et de nouveaux patients qui ne cessent d’arriver à chaque minute ».

L’OMS a encore déclaré qu’une « réponse humanitaire à plusieurs volets était nécessaire » pour fournir « à des dizaines de milliers de personnes déplacées » un refuge sur les terrains des hôpitaux, ainsi que « de la nourriture, de l’eau et un abri ».

L’hôpital al-Ahli de Gaza est le seul hôpital sur les 24 que compte le nord de Gaza qui reste en partie opérationnel après plus de deux mois de frappes israéliennes et de siège. Deux autres hôpitaux seulement restent fonctionnels, mais très, très peu, selon l’OMS.

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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 18 décembre 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine


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