L’occupation israélienne arrête plusieurs militantes palestiniennes et organisateurs de gauche

Le 2 novembre 2020, avant l’aube, à l’occasion de l’anniversaire de la déclaration coloniale Balfour et quelques jours seulement après le premier anniversaire de l’emprisonnement de la féministe, militante de gauche et parlementaire palestinienne Khalida Jarrar, les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut les maisons de dirigeants de mouvements des femmes et étudiants, d’anciens prisonniers et des organisateurs de gauche dans toute la Cisjordanie occupée de Palestine.

Elles ont arrêté Khitam Saafin, la présidente de l’Union des comités de femmes palestiniennes et Shatha al-Tawil, une étudiante de l’université de Bir Zeit, après avoir envahi leurs maisons à al-Bireh.

Khitam Saafin

Khitam Saafin

L’Union des comités des femmes palestiniennes a dénoncé l’arrestation de Saafin, qui a été soumise à une détention administrative arbitraire, notant que cette arrestation intervient dans un contexte d’attaque continue contre les femmes palestiniennes, en particulier les étudiantes.

Shatha Tawil

Shatha Tawil

Shatha Tawil fait maintenant partie des centaines d’étudiants universitaires palestiniens emprisonnés par l’occupation israélienne, dont un certain nombre de leaders étudiants de l’université de Bir Zeit.

L’UPWC a appelé

« tous les combattants pour la liberté en Palestine et au niveau international à mener des campagnes de solidarité avec les prisonniers palestiniens et tous les combattants de notre peuple jusqu’à leur libération ».

Mohammed Jawabreh

Mohammed Jawabreh

Presque au même moment, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté l’ancien prisonnier et militant syndical de longue date Mohammed Jawabreh, 55 ans, d’Izbat al-Jarad au sud-ouest de Tulkarem, et l’éminent militant de gauche palestinien Jamal Barham, 60 ans, du village de Ramin, également près de Tulkarem, saccageant leurs maisons et enlevant ces dirigeants communautaires.

Jamal Barham

Jamal Barham

 

Jamal Barham a été détenu dans le passé sans inculpation ni procès dans le cadre d’une détention administrative et a occupé le poste de chef du département des études arabes de l’Organisation de libération de la Palestine.

 

 

Ahmad al-Rai

Ahmad al-Rai

À Qalqilya, les forces d’occupation ont envahi et saccagé les maisons de Shaher al-Rai, 50 ans, et d’Ahmed Mohammed al-Rai, 65 ans, leaders communautaires de longue date, et se sont emparés de leurs maisons. Shaher al-Rai est un ancien prisonnier qui a été détenu à de multiples reprises par les forces d’occupation israéliennes, souvent en détention administrative, en prison pour une durée indéterminée sans inculpation ni procès. Il a été arrêté sept fois, dont trois fois en détention administrative, et emprisonné pendant plus de 12 ans au total. […]

Shaher Al-Rai

Shaher Al-Rai

Shaher Al-Rai a été emprisonné auparavant par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne pendant plusieurs années après que lui et son cousin aient été impliqués dans une fausse déclaration sous serment faite par un prisonnier palestinien sous la torture israélienne. La fausse confession a été prouvée par des preuves irréfutables et le Palestinien qui a fait cette confession sous la torture a été libéré et plus tard indemnisé par les services de renseignement israéliens, dans une affaire inhabituelle. Néanmoins, al-Rai est resté détenu dans la prison de l’AP pendant des années après le discrédit des aveux, et n’a été libéré qu’après une vaste campagne.

 Ces dernières attaques surviennent au moment où plusieurs situations d’urgence menacent les prisonniers palestiniens, notamment l’annonce d’une nouvelle épidémie de coronavirus parmi au moins 12 prisonniers palestiniens détenus dans la prison de Gilboa, sous occupation israélienne, où sont détenus au total environ 90 prisonniers. Les prisonniers palestiniens des prisons de Gilboa, Ramon et Nafha ont annoncé qu’ils allaient intensifier leurs protestations étant donné la négligence actuelle et le manque d’intérêt délibéré de l’administration pénitentiaire israélienne pour la santé des prisonniers palestiniens.

Pendant ce temps, le détenu palestinien Maher al-Akhras entame son 99e jour de grève de la faim contre sa détention administrative israélienne, son emprisonnement sans charge ni procès. Son état de santé s’est considérablement affaibli, il ne peut plus marcher et peut à peine parler. Il a insisté pour poursuivre sa grève de la faim jusqu’à ce qu’il soit libéré de son emprisonnement injuste.

Maher al-Akhras

Maher al-Akhras

Le cas d’Al-Akhras a suscité l’indignation du monde entier, notamment une déclaration des syndicats irlandais, des avocats internationaux et de multiples campagnes dans les médias sociaux pour exiger sa libération immédiate.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, et de nombreuses organisations, dont Within Our Lifetime – United for Palestine, feront campagne sur les réseaux sociaux le mardi 3 novembre, le 100e jour de la grève de la faim de Maher pour la dignité, la justice et la liberté. Nous vous invitons à nous rejoindre par des tweets, des photos et des vidéos – ainsi que des protestations et des actions – pour partager votre solidarité en ce moment critique. Suivez @SamidounPP et @CollectifPV sur Twitter pour rejoindre le twitterstorm à 19 h (heure de France).

Le réseau Samidoun en Palestine occupée, aux côtés des familles des prisonniers et des martyrs, organisera une manifestation à Ramallah occupée, en Palestine, à 16h30 le mardi 3 novembre pour la libération de Maher al-Akhras et de tous les prisonniers palestiniens.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun dénonce ces dernières attaques contre le mouvement des femmes palestiniennes, le mouvement étudiant et les organisateurs communautaires.

Campagne pour la libération de Khalida Jarrar et Khitam Saafin, qui avaient déjà été emprisonnées en 2017 (Photo prise à la semaine d’étude de Vie Féminine à Namur)

Nous appelons les organisations de femmes, les organisations d’étudiants et les personnes de conscience du monde entier à élever leur voix et à agir en solidarité avec Khitam Saafin, Shatha al-Tawil et leurs compagnons prisonniers palestiniens visés par l’occupation israélienne – notamment en construisant le mouvement pour le boycott d’Israël, de ses institutions et des sociétés complices comme HP, Puma et G4S.

L’occupation israélienne veut, en ce jour anniversaire de la déclaration Balfour, poursuivre sa colonisation incontrôlée de la Palestine en isolant et en détenant les dirigeants du mouvement populaire palestinien. Joignez-vous à nous pour agir et exigez leur libération immédiate ainsi que celle de tous les prisonniers palestiniens, et la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !

 


Publié le 2 novembre 2020 sur Samidoun
Traduction : Collectif Palestine Vaincra

Print Friendly, PDF & Email

Vous aimerez aussi...